Le Koweït a demandé au parquet d'enquêter sur des soupçons d'irrégularités concernant un contrat de 800 millions de dollars entre la Kuwait Oil Co et le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell, a annoncé, hier, le ministère du Pétrole. La décision a été prise à la suite d'un rapport d'une commission ad hoc chargée d'enquêter sur le contrat de développement du secteur gazier, a précisé le ministre, Hani Hussein, cité par les médias. "Après avoir lu le rapport de la commission d'enquête, j'ai relevé quelques questions évoquées et j'ai pensé qu'il faudrait soumettre le dossier au parquet pour enquêter sur des soupçons", a déclaré le ministre. La commission d'enquête avait été formée par l'ancien ministre du Pétrole pour examiner les procédures d'attribution en février 2010 du contrat sur l'amélioration des services techniques et d'examiner sa mise en œuvre. Le contrat avait été attribué à Shell pour apporter au riche émirat pétrolier une assistance technique dans l'exploitation de ses champs de gaz non associé (dissocié des gisements pétroliers) découverts dans le nord du pays, en butte à des difficultés. L'émirat envisage de porter sa production de gaz non associé à 28 millions de m3 en 2016. Une commission parlementaire a enquêté ces dernières semaines sur l'affaire, après que des députés eurent soulevé en juin de nombreuses questions sur la façon dont le contrat avait été attribué à Shell sans appel d'offres. Le Koweït est riche en pétrole mais ne dispose pas de quantités suffisantes de gaz naturel pour son industrie pétrochimique. Il a importé de grandes quantités de gaz de l'étranger durant les trois dernières années.