La direction d'Air France a présenté, avant-hier, aux syndicats un plan de redressement de l'entreprise qui prévoit entre autres une refonte des accords collectifs et la suppression de 5 122 postes sans licenciements. Aucun syndicat présent ne s'est prononcé contre ces accords présentés lors d'un Comité central d'entreprise, selon une source de la direction. Ces projets vont s'affiner dans les prochains jours lors des ultimes négociations qui s'achèveront avant dimanche, et seront ensuite soumis aux différents syndicats avec une signature attendue courant juillet, selon la même source. En janvier, Air France/KLM annonçait un plan baptisé Transform 2015 visant deux milliards d'économies en trois ans, avec des mesures immédiates (gel des embauches et des salaires en 2012 et 2013, fermeture de lignes, gel d'investissements et réduction de frais généraux), et un volet plus structurel en juin. Dans la foulée, un vaste chantier de renégociation des accords d'entreprise (avancements, promotions, temps de travail, congés, composition d'équipage, etc.) était lancé avec pour objectif un gain de 20% d'efficacité économique. La compagnie souhaite restructurer l'activité court et moyen-courrier en augmentant la productivité pour contrer les rivales low cost, redresser et repositionner sur le haut de gamme le long-courrier pour résister aux transporteurs du Golfe et d'Asie. Dans ce cadre, Air France a également présenté, avant-hier, lors du CCE et des comités d'entreprise de Britair et Regional son projet de pôle régional regroupant Regional, Britair et Airliner, qui inquiète les syndicats. Il se fixe début janvier comme date pour caler la création de ce pôle régional français. Celui-ci aura pour objectif un gain de productivité de 15% sans départ non volontaire, indique un porte-parole d'Air France qui ne donne pas plus de précisions. La direction va convoquer les organisations syndicales des filiales Regional et BritAir pour mettre en place, comme elle l'a fait pour la compagnie Air France, des négociations sur la révision des accords d'entreprise début juillet et le business sera présenté en CE fin août, selon un responsable syndical Philippe Guegan (CGT Regional). Par ailleurs, Air France va supprimer 5 122 postes d'ici fin 2013, sur un effectif total de 49 301 salariés, et cela sans licenciement, sauf en cas d'échec des négociations avec les syndicats. Les modalités du plan de départ volontaire, qui concerne 3 410 postes au sol, seront discutées en juillet. Le plan pourrait coûter 300 millions d'euros, selon des syndicats. On paye à la fois le prix social, avec la révision des accords collectifs, et le prix de l'emploi, commente un syndicaliste qui estime que les consultations ont été réalisées à marche forcée.