On a l'impression qu'on accorde plus d'importance aux réformes politiques qu'aux réformes économiques bien que le ministre de l'Industrie reparle, ou plutôt recadre les mises à niveau des PMI. On verra bien la suite s'il maintient ce qu'il a décidé. Des réformes politiques, oui, bien évidemment qu'elles sont attendues, mais pour quel nouvel ordre national interne à instaurer ? Cette question sera toujours posée. Inévitablement. Des réformes économiques sont également attendues, mais pour quel ordre économique et social ? Inévitablement. L'autre question qui restera à poser est la plus importante encore. Si les islamistes avaient gagné les élections législatives et que sur leur lancée ils gagneraient l'élection présidentielle, les regards alors seront braqués sur l'armée. Renoncerait-elle à préserver le caractère républicain de l'Etat ? Qui en serait le garant ? Une question pressante. Qui définira la nature de cet ordre national ? Là également, la réponse sera attendue sérieusement. N'est-ce pas, il est vrai qu'à chaque fois qu'il est espéré que le temps est enfin venu des reformulations des visions pour ne pas tomber dans le travers de la reconduction des mêmes contradictions, on se retrouve à la case départ ? Le cas algérien qui a vu s'interrompre le processus électoral qui devait accorder la victoire à des islamistes est-il incontournable ? Tout d'abord, on disait que c'est le processus électoral qui a été interrompu et non le processus de démocratisation. Depuis que la " victoire " a été remportée par des partis islamistes dans des pays arabes et que tous ceux qui se sont opposés à cette idéologie sans aller jusqu'à se déclarer démocrates ont fait part de leurs inquiétudes, un regard est jeté sur le " syndrome algérien ". Serait-il encore faisable partout où est enregistrée une victoire hégémonique des islamistes de chercher une faille juridico- constitutionnelle qui justifierait l'interruption des élections ? Des analystes tentent à travers des comparaisons d'évaluer le degré de cohérence des démarches des islamistes dans leurs pays avant que ne fut interrompu le processus électoral pour ce qui concerne l'Algérie. Si l'islamisme est peut-être compris par les populations qui avaient cru que ses tenants au pouvoir privilégieront la justice sociale et l'économie de bazar, par contre le concept de démocratie pose problème pour les pays qui ne s'étaient jamais rendus familiers à la démocratie. Pas plus la démocratie que l'économie de marché. On entend bien parler de démocratie, mais il est certain que le concept de démocratisation dans les pays arabes n'est pas perçu de la même façon de part et d'autre de la Méditerranée. La démocratie? Quelle démocratie ? Version occidentale ? Spécificité nationale ? On entend bien parler de l'économie de marché. Peut-elle exister uniquement par la dépense publique ?