La Bundesbank, banque centrale allemande, s'attend désormais à un recul "sensible" de l'économie allemande au quatrième trimestre de cette année, mais laisse ses prévisions annuelles de croissance et d'inflation inchangées, selon son rapport de décembre publié, avant-hier. Après une croissance de 0,2% au troisième trimestre, "les indicateurs annoncent un recul sensible" de l'économie à la fin de l'année, notamment à cause d'un accès de faiblesse du secteur de l'industrie, selon le rapport. Auparavant, la Bundesbank avait dit tabler simplement sur un recul au quatrième trimestre, sans précision. La phase de faiblesse de l'économie allemande ne devrait toutefois "pas durer trop longtemps" et "l'Allemagne devrait vite reprendre le chemin de la croissance", à condition que "l'économie mondiale regagne en dynamique, que les réformes en zone euro avancent et que des chocs négatifs surprise soient exclus", selon le rapport. Ainsi l'économie allemande devrait encore tourner au ralenti au premier trimestre 2013, mais "une nouvelle contraction devrait être évitée" selon la Bundesbank, si le contexte économique mondial ne se dégrade pas davantage. L'Allemagne éviterait donc aussi une récession, dont la définition technique est d'une contraction pendant au moins deux trimestres d'affilée. Par conséquent, la Bundesbank a maintenu ses prévisions annuelles de croissance, publiées le 7 décembre. Elle prévoit une croissance du Produit intérieur brut (PIB) allemand de 0,7% cette année, de 0,4% en 2013 et de 1,9% en 2014. Elle a aussi confirmé ses prévisions annuelles d'inflation: la hausse des prix en Allemagne devrait s'établir à 2,1% cette année, à 1,5% l'an prochain et à 1,6% en 2014, en données harmonisées pour l'Union européenne (IPCH). Alors que les perspectives sur le marché du travail devraient rester bonnes en Allemagne, le pays devrait enregistrer un excédent migratoire de 350 000 personnes cette année, contre 280 000 personnes en 2011. "D'une part, davantage de personnes se sont installées (dans le pays) par rapport à l'an dernier, et d'autre part, en raison de situations économiques difficiles dans beaucoup de pays européens, moins de personnes ont quitté l'Allemagne", explique le rapport. "Etant donné que la situation économique et surtout la situation sur le marché du travail dans les pays en crise ne vont pas rapidement s'améliorer, il faut s'attendre à de futurs excédents migratoires élevés", toujours selon la Bundesbank, qui prévoit une immigration nette de 250 000 personnes pour 2013 comme pour 2014. Ces flux migratoires devant être "principalement orientés vers le marché du travail", ils devraient "soutenir le potentiel de croissance" en permettant de contrecarrer des "pénuries partielles" sur le marché du travail en Allemagne, pays touché par un fort un déclin démographique, rappelle la Bundesbank.