La plateforme pétrolière exploitée par le géant anglo-néerlandais Shell qui s'était échouée la semaine dernière à proximité d'une île de l'Alaska a été renflouée sans qu'aucune trace de pollution n'ait été observée, ont annoncé, avant-hier, les autorités. La plateforme Kulluk était, avant-hier, en cours de remorquage vers le port voisin de Kiliuda Bay, après avoir été renflouée dimanche soir tard, ont précisé les autorités. Une équipe d'experts en sauvetage était à bord lors de l'opération. Une fois la plateforme Kulluk arrivée à Kiliuda Bay, une évaluation plus détaillée sera conduite, avant toute décision sur l'avenir de la plateforme, a déclaré Sean Churchfield, responsable des activités de Shell en Alaska, lors d'une conférence de presse. La plateforme transporte plus de 560 000 litres de diesel et plus de 45 000 litres de pétrole, selon la chaîne de télévision locale KTUU. Mais le représentant de l'Etat de l'Alaska au sein de la cellule de crise, Steve Russell, a précisé que l'équipage de la plateforme Kulluk n'avait observé aucune trace de pollution pendant le renflouage, ajoutant qu'un sondage du lieu de l'échouage avait également écarté toute pollution. La veille du Nouvel An, la plateforme Kulluk était en cours de remorquage à destination de Seattle (Etat de Washington, nord-ouest), quand une météo difficile et une mer agitée avaient détaché la plateforme de ses remorqueurs. Elle s'était échouée le soir de la Saint-Sylvestre sur l'île de Kodiak, à 480 kilomètres au sud-ouest d'Anchorage et à quelques centaines de kilomètres de Prince William Sound, où l'Exxon Valdez s'était échoué en mars 1989, provoquant l'une des pires catastrophes écologiques de l'histoire. L'ONG Greenpeace a souligné que l'échouage de la plateforme soulevait de nombreux problèmes. La plateforme est peut-être renflouée, mais après ce nouveau fiasco, la réputation de Shell est en lambeaux, écrit l'ONG. L'heure est venue pour le gouvernement de réagir. Il est maintenant parfaitement clair qu'il est impossible de forer dans l'Arctique de façon sûre, ajoute Greenpeace.