17 % de garçons et 20 % de filles âgés entre 13 et 17 ans sont obèses en Algérie, selon le docteur Bouchrit Ghania spécialiste en épidémiologie qui a présenté jeudi à ALGEX (Agence algérienne de promotion des exportations) les résultats d'une enquête réalisée à Alger entre 2007 et 2008 sur le surpoids des enfants ; et ce au cours " des journées nationales sur le phénomène de l'obésité en Algérie : consommation-obesité, entre mythe et réalité " organisées par la fédération algérienne des consommateurs (FAC) ; à l'occasion du lancement d'une campagne nationale de prévention et de sensibilisation des enfants et des parents sur les dangers d'une mauvaise nutrition et des mauvaises habitudes alimentaires dont sont souvent " victimes " les bambins quelles que soient les origines sociales, a-t-elle ajouté, précisant qu'elle s'est référée dans cette étude épidémiologique aux normes françaises et celles dictées par l'OMS. L'enquête réalisée au niveau de 21 collèges d'enseignement moyen (CEM) porte sur un échantillon de sondage de 15.000 élèves dont 80 % ont moins de 16 ans. " 65 % des garçons et filles mangent en regardant la TV à la maison et plus de 50 % d'entre eux mangent de la viande 3 jours par semaine au minimum " indique le docteur Bouchrit qui fait savoir aussi que la majorité des élèves se rendent au collège par autobus ou à pied. Il en est de même pour l'activité physique exercée au niveau des établissements scolaires ou en jouant dehors après les heures de classe. Ceci démontre que les mamans qui sont plus de 72 % des femmes au foyer ne sont pas suffisamment averties sur les notions d'équilibre alimentaire et d'une bonne nutrition en termes notamment de trop de vitamines ou d'insuffisance et surtout des effets de consommation de sucre ou d'aliments sucrés qui entraînent l'obésité chez l'enfant qui ne bouge pas trop et ne consomme pas par conséquent l'excès de calories qui se transforment en graisse. Certes le sucre est un carburant pour l'organisme, mais faut-il encore le contrôler pour consommer juste ce qu'il en faut et quand il le faut. Et puis un garçon en surpoids et surtout la fille passent facilement à l'âge adulte du fait de l'excès de formes des parties du corps. Ainsi la prévention est le leitmotiv de la conferenciere qui met l'accent, dans le cas ou l'hygiène de vie n'est pas inculquée chez l'enfant et par ricochet aux parents, sur le développement précoce des maladies cardio-vasculaires et de diabète. M Ben Braham Noureddine, commandant des Scouts musulmans algériens a souligné, quant à lui, l'importance de cette campagne nationale de sensibilisation sur les dangers de l'obésité des enfants, en termes de défis à relever, dit-il, car la tâche n'est pas facile. Ce n'est pas aisé de modifier, dit-il, un mode de consommation de la population ancré dans les mentalités depuis des lustres ; ce qui implique, dit-il, la mobilisation d'autres secteurs autre que la santé pour vraiment transformer ces facteurs socioculturels, religieux et même juridiques et économiques nocifs, eu égard à la production et l'importation de produits trop sucrés. " Il faut préparer les enfants sur ce fléau de surpoids car ils seront les adultes de demain " indique le commandant des Scouts musulmans algériens qui interpelle le mouvement associatif et la société civile à prendre le relais de cette campagne qui doit durer dans le temps. Il s'agit aussi de lutter contre les effets de la publicité qui vante la qualité des produits trop sucrés pour vendre et au détriment de la santé des enfants. " Nous assistons tous les jours à une véritable matraque publicitaire sur les chaînes de TV qui piègent surtout cette frange de la population qui succombe sous l'effet de la pression et de l'agressivité commerciale " prévient M Ben Braham Noureddine.