L'obésité devient un problème de santé publique qui touche particulièrement les femmes et les enfants scolarisés. A en croire les dernières statistiques de l'OMS, plus de 53% des Algériennes (soit plus d'une sur deux) seraient obèses. Selon Hacene Menouar, chargé de la communication et des relations publiques à la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), l'obésité est un facteur déclenchant de nombre de maladies graves, telles que les maladies cardiaques, l'hypertension artérielle ou encore le diabète et l'apnée du sommeil. « Les personnes obèses perdent une partie de leur autonomie en raison de la difficulté qu'elles éprouvent à se déplacer ou à effectuer certains gestes de la vie courante. Le simple fait de devoir marcher un peu plus longtemps qu'à leur habitude leur est parfois très difficile », dira-t-il. Le même responsable tire la sonnette d'alarme concernant l'obésité en milieu scolaire. 4 à 10% des enfants scolarisés sont en surpoids. Face à ce phénomène qui prend de l'ampleur, M. Menouar propose l'élaboration d'une feuille de route pour éditer un livret des bonnes pratiques alimentaires qui sera distribué aux écoliers à la prochaine rentrée scolaire. Le même responsable annonce le lancement, à l'occasion de la saison estivale, d'une large campagne de sensibilisation dans les colonies de vacances en collaboration avec les Scouts musulmans algériens. Pour sa part, M. Zaki Hariz, président de la Fédération nationale des consommateurs (FNC), fait remarquer que les habitudes alimentaires des Algériens sont passées des protéines végétales aux produits manufacturés. Selon lui, une expérience menée par son institution en 2012 au niveau de différents foyers a fait ressortir que 3% de la population est en surpoids. Cette expérience a permis aux responsables concernés de suivre de près l'alimentation alimentaire quotidienne de ces familles qui, en parallèle, on bénéficié d'une formation sur la préparation de mets équilibrés en plus de la gestion de leur budget. Pour inculquer la culture alimentaire au sein des foyers, M. Hariz précise que l'enquête en question sera reconduite cette année dans 10 wilayas. Nouredine Ben Braham, commandant des Scouts musulmans algériens (SMA), a souligné qu'il est impératif de multiplier les émissions télévisées pour sensibiliser la population sur les dangers de l'obésité et proposer des solutions. Dans ce contexte, il recommande la mise en place d'un réseau de bénévoles notamment via Internet pour une meilleure éducation sanitaire. Pour le docteur Bouchrit, médecin de santé scolaire, une étude sur l'obésité a été menée par l'EPSP de Bouzaréah entre 2007 et 2008 au niveau 6 communes. 2.800 élèves âgés entre 14 et 17 ans et issus de 21 collèges ont fait l'objet d'un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires. Résultats, dira la même responsable, 1 enfant sur 4 prend sa collation matinale, 84% ne prennent pas de petit déjeuner, 5% le consomme à l'extérieur alors que 34% des enfants mangent en regardant la télévision. Selon la spécialiste, un enfant scolarisé sur six souffre d'obésité.