Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, a appelé, avant-hier, au renforcement de l'investissement dans le sud de pays. En réponse à une question relative au projet de création d'une unité de production de lait en sachet dans la wilaya d'Illizi, posée par le députée Mohamed Adami députée à l'Assemblée populaire nationale (APN) au cours d'une séance consacrée aux questions orales, présidée par Larbi Ould Khelifa, président de l'APN, le ministre a souligné que son secteur n'a cessé d'encourager la réalisation de laiteries dans le sud du pays en assurant l'accompagnement technique et financier des investisseurs à travers le soutien et des crédits sans intérêts. Le secteur de l'agriculture ne tend pas uniquement à approvisionner ces régions en lait soutenu à base de poudre de lait importée, mais aspire à valoriser la production nationale de ce produit, notamment le lait de chamelle, ce qui permettra de créer un pôle de développement au profit de la population du Sud", a ajouté le ministre. Le ministre a souligné également que la wilaya d'Illizi jouissait d'une richesse animale importante consistant en 17 000 chèvres produisant plus de 1 850 000 litres de lait par an, 13 000 chamelles produisant plus de 3 400 000 litres de lait par an, faisant remarquer que cette production n'est pas exploitée selon des normes économiques modernes. Le ministre s'est déclaré par ailleurs favorable à toute proposition de projet émanant d'opérateurs privés pour la création de laiteries, même petites, dans la wilaya d'Illizi, d'autant que l'Etat n'a pas investi dans ce domaine depuis les années 1990, a poursuivi le ministre, soulignant que son ministère avait donné des orientations aux responsables locaux de la wilaya pour appuyer et accompagner toute proposition de ce type de projet. En réponse à une question orale de Souad Bouchnafa, le ministre de l'Agriculture a déclaré que le secteur de l'agriculture "n'a cessé d'encourager toute personne désirant investir pour améliorer et développer les capacités de stockage ou pour la valorisation et la transformation des produits agricoles". Et le ministre d'ajouter : "malgré tout ce qui a été réalisé, nous estimons qu'il est impératif d'intensifier les investissements dans ce domaine, d'autant que le produit agricole est le plus souvent saisonnier, d'où l'impératif de le stocker dans des conditions adéquates pour pouvoir le commercialiser à longueur d'année". Pour le ministre, l'organisation interprofessionnelle adoptée par le secteur et la création de multiples offices y afférents est de nature à contribuer à valoriser la production et à la préserver en concluant des contrats avec les personnes chargées du stockage et de la transformation afin d'assurer que le produit saisonnier soit acheté auprès de l'agriculteur, notamment lors des saisons abondantes et à des prix étudiés. A une autre question de la même députée relative aux mesures prises pour mettre un terme au monopole exercé par les propriétaires des chambres de stockage, le ministre a affirmé qu'une coopération existait avec les services de contrôle et de lutte contre la fraude relevant du ministère du Commerce, ces derniers ayant déjà eu à infliger des sanctions à l'encontre de certains opérateurs. Par ailleurs, concernant le foncier agricole relevant du domaine privée de l'Etat, M. Benaissa a indiqué que la Direction des domaines de l'Etat avait attribué à ce jour 68563 actes de cession, soit 43% des dossiers relatifs à la conversion du droit de jouissance en concession pour l'exploitation de terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat. A une question écrite du député Amar Khmisti, le ministre a indiqué que le nombre des dossiers déposés au niveau de l'Office national des terres agricoles (ONTA) a atteint 215 172 dossiers sur un total de 219 406, soit un taux de 98%. Le ministre a précisé que l'ONTA avait signé 173 464 cahiers de charges avec les agriculteurs concernés par l'opération de conversion du droit de jouissance en droit de concession dans le cadre des dispositions de la loi N° 10-03 d'août 2010. Le nombre de dossiers remis aux services des domaines de l'Etat pour l'établissement d'actes de concession est de 160 501 dossiers, soit 93% des dossiers dont les cahiers de charge ont été signés. Le ministre a imputé le retard accusé dans cette opération à la nature du travail de l'administration des domaines de l'Etat chargée de l'élaboration des actes administratifs qui prend toutes les précautions nécessaires avant l'établissement de ces actes afin d'éviter toute erreur pouvant causer des problèmes plus tard aux investisseurs. Quant au problème des propriétés Arch, le ministre a précisé que son département était sur le point de régler la situation des exploitants des terres Arch classées terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat en leur octroyant des actes de concession dans le cadre de la circulaire ministérielle N° 108 relative à la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage. Concernant les terres pastorales, elles seront réglementées par une loi relative au pâturage en cours d'élaboration dans le cadre du projet de loi sur le développement des zones rurales.