La visite de travail officielle qu'effectue le Roi d'Espagne, Juan Carlos 1er, au Maroc du 15 et jusqu'à aujourd'hui, à l'invitation de S.M. le Roi Mohammed VI, a une "portée historique", a affirmé l'ambassadeur d'Espagne à Rabat, Alberto Navarro. Navarro a souligné, dans une interview accordée à l'occasion de cette visite, que le souverain espagnol est un "ami du Maroc, pays qu'il aime", ajoutant que l'invitation de S.M. le Roi Mohammed VI au Roi d'Espagne pour effectuer cette visite officielle au Maroc durant le mois de Ramadan, représente une "preuve de plus de la profondeur et de l'intensité de l'amitié liant les deux souverains". Il a indiqué avoir été reçu, la semaine dernière, par le Roi Juan Carlos, qui lui a fait part de son attachement à "visiter le Maroc pour son premier déplacement à l'étranger", après la période de convalescence consécutive à l'opération chirurgicale qu'il avait subie en mars dernier. Navarro a mis en relief l'amitié existant entre les deux Royaumes, qui fait que le Maroc bénéficie de la priorité dans toutes les politiques de l'Espagne, outre "la profondeur des liens historiques liant les deux Royaumes voisins". Le diplomate espagnol a estimé que les relations maroco-espagnoles sont stratégiques et reposent sur les intérêts partagés des deux pays, soulignant le développement qui a marqué ces relations durant les dernières années dans tous les domaines, grâce à l'échange soutenu de visites entre les responsables des deux pays. Il a appelé, dans ce sens, à poursuivre les efforts de solidarité entre les deux pays afin de renforcer les relations de coopération au service des intérêts permanents et partagés des deux pays voisins, dans tous les domaines. "La visite historique du Roi Juan Carlos 1er au Maroc contribuera à renforcer les relations entre les deux pays qui œuvrent à l'édification d'un espace de prospérité et de rapprochement entre les peuples, ayant un impact certain sur les générations futures", a affirmé Navarro. Il a fait savoir que le Roi Juan Carlos 1er sera accompagné, lors de sa visite au Maroc, d'une forte délégation qui comprend d'anciens ministres des Affaires étrangères comme Javier Solana, Miguel Angel Moratinos et Josep Piqué, ce qui renforce la dimension historique de cette visite, selon Navarro. Il a appelé à renforcer le dialogue et l'action commune afin de surmonter les obstacles et réaliser un avenir meilleur aux générations futures des deux Royaumes. Dans les volets économique et commercial, l'ambassadeur espagnol a indiqué que le Maroc est devenu le deuxième marché espagnol hors Union européenne, ajoutant que l'intérêt que son pays porté au marché marocain dépasse celui qu'il porte pour la Chine, le Brésil ou encore le Mexique, ce qui prouve l'intensité des relations économiques bilatérales. Navarro a ajouté, dans le même ordre d'idées, que son pays s'est hissé, l'an passé, au deuxième rang du partenariat économique avec le Maroc grâce à son statut de premier fournisseur et de premier client du Royaume, totalisant un volume d'échange qui atteint le tiers du commerce extérieur du Maroc. Il a indiqué que le niveau de la coopération économique bilatérale est en augmentation en raison des répercussions de la crise économique mondiale qui ont poussé l'Espagne à se tourner vers les pays du voisinage, dont le Maroc, pays en voie de développement et " partenaire privilégié de l'Espagne".
Le Maroc, 2e pays africain le plus performant en matière de facilitations du commerce Le Maroc est répertorié comme étant le pays le plus performant en Afrique en matière de facilitation du commerce après l'Afrique du Sud, selon les conclusions d'un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Dans son rapport 2013 sur le développement économique en Afrique, rendu public à Genève, l'agence spécialisée de l'ONU se réfère à l'indice de facilitation des échanges commerciaux qui rend compte des mesures prises en appui à la libre circulation des marchandises au-delà des frontières et jusqu'à destination. L'Afrique du Sud, le Maroc, l'île Maurice, la Namibie et la Tunisie sont les pays qui font mieux que les autres dans ce domaine, souligne la Cnuced. D'après les auteurs du rapport, le commerce intra-régional recèle un potentiel considérable, mais seulement si les entreprises africaines ont les capacités de production nécessaires. En l'absence de capacités suffisantes, ce sont en effet, les entreprises étrangères davantage que les entreprises africaines qui bénéficieront de cette rationalisation du système commercial. La Cnuced rappelle que la part du commerce intra-africain dans le commerce total du continent est passée de 22,4% en 1997 à 11,3% en 2011. Le commerce intra-africain (exportations et importations) s'est élevé à 130,1 milliards de dollars en 2011, précise-t-elle. Ces chiffres, probablement en dessous de la réalité compte tenu de l'importance des échanges informels, sont néanmoins faibles comparés aux valeurs relevées dans d'autres régions du monde, relève le rapport. Pour la période 2007-2011, la part moyenne des exportations intra-régionales dans les exportations totales était de 11% en Afrique, contre 50% en Asie et 70% en Europe. Pour y remédier, l'agence onusienne recommande la création de couloirs régionaux de développement industriel et de transports, la promotion de chaînes de valeur régionales et un dialogue constant entre pouvoirs publics et entreprises. Cette nouvelle approche qualifiée de "régionalisme développementiste" s'entend d'une coopération de large éventail de domaines allant au-delà du commerce pour englober l'investissement, la recherche-développement et les politiques visant à accélérer la production industrielle et la création d'infrastructures régionales. Au-delà de l'élimination des obstacles au commerce, la Cnuced plaide pour la modernisation des infrastructures, l'amélioration des compétences de la main-d'œuvre locale, l'encouragement de l'entrepreneuriat et un accroissement de la taille des entreprises manufacturières pour répondre aux besoins de plus vastes marchés et bénéficier de plus grandes économies d'échelle. Pour l'institution internationale, il est fondamental pour les pays africains de préserver la paix et la stabilité en tant que préalables pour pouvoir renforcer le développement du secteur privé et dynamiser le commerce intra-africain.