Les prix du pétrole ont clôturé en nette hausse vendredi à New York, portés par des chiffres encourageants sur l'emploi aux Etats-Unis et par le maintien des tensions autour de l'Ukraine. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a gagné 1,02 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 102,58 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 109,00 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 90 cents par rapport à la clôture de la veille. Selon le département du Travail américain, le taux de chômage a certes légèrement augmenté en février dans le pays, de 6,6% à 6,7%, mais quelque 175 000 nouveaux emplois ont été créés pendant le mois. C'est bien plus que ce à quoi s'attendaient les investisseurs au vu de la faiblesse des récents indicateurs, a relevé Michael Lynch de Strategic Energy and Economic Research. Avec l'hiver rigoureux qui a frappé les Etats-Unis, on craignait que l'économie rentre dans un cycle de ralentissement, mais les chiffres publiés ce matin éclaircissent les perspectives pour le deuxième trimestre, a-t-il ajouté. Un chiffre positif sur le marché du travail est habituellement bien accueilli par les courtiers du marché de l'énergie car il laisse anticiper un regain de vigueur de la consommation de brut. Mais les cours étaient déjà en hausse avant la diffusion du rapport mensuel sur l'emploi, continuant à profiter du rebond enclenché jeudi quand le baril de brut est descendu tout près du seuil des 100 dollars, a relevé Matt Smith de Schneider Electric. L'incertitude autour de la situation en Ukraine a également maintenu la pression sur le prix du brut. Qui veut parier à la baisse avant le week-end alors que l'Ukraine est au bord du gouffre? a commenté Phil Flynn de Price Futures Group. La Crimée, péninsule ukrainienne de deux millions d'habitants en majorité russophones, a annoncé jeudi l'organisation d'un référendum pour son rattachement à la Russie. Malgré d'intenses consultations depuis une semaine, Occidentaux et Russes n'ont pas réussi à trouver de porte de sortie pour la crise qui a éclaté fin février avec la prise de contrôle par des forces russes de la Crimée, incitant Bruxelles et Washington à dégainer l'arme des sanctions diplomatiques et économiques. Parallèlement Moscou a menacé d'avoir recours à l'arme énergétique: le géant public russe Gazprom a mis en garde Kiev contre une interruption de ses exportations de gaz si le nouveau pouvoir ne s'acquittait pas de ses quelque deux milliards de dollars de dette au plus vite. En 2009, dans une situation similaire, Moscou avait fermé le robinet du gaz, perturbant l'approvisionnement de plusieurs pays européens. Toutefois, a nuancé Michael Lynch, les investisseurs ne s'attendent pas à de grandes manœuvres comme un arrêt total des exportations de gaz. Les forces ukrainiennes ne sont pas en mesure de faire face à l'armée russe et les pays occidentaux ne veulent pas spécialement s'engager dans un conflit armé pour une affaire comme la Crimée. En Asie, les cours du pétrole s'affichaient en hausse dans les échanges matinaux, toujours soutenus par la crise en Ukraine et dans l'attente du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril prenait 19 cents dans les échanges matinaux, à 101,75 dollars US, et le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance s'appréciait de 18 cents à 108,28 dollars.