L'Algérie s'est-elle libérée des instabilités ? S'est-elle libérée des insécurités ? Certains disent qu'elle s'est attelée à le faire en s'engageant sur les deux voies. Pourquoi des insécurités ? Tout simplement parce que toutes les autres formes de violence et d'activité hors de la loi sont en faveur du terrorisme. Comment parvenir à extirper les virus des instabilités et des insécurités dans toute la région ? Cette œuvre, ne doit-elle concerner que la seule Algérie ? Compte tenu que nous n'avons jamais cessé de faire valoir la thèse selon laquelle tous les maux sont transfrontières, nous ne nous culpabilisons pas pour les échecs enregistrés puisqu'ils nous parviennent de l'extérieur. Les voisins, cela les conforte d'entendre que tout est transfrontières car eux également s'en déculpabilisent. Jamais un pays de notre espace civilisationnel n'a pu reconnaître que les maux sociaux ou ceux de violence surtout, sont au moins en partie dus à leur propre politique interne. Pour ce qui concerne les instabilités, ce concept de stabilité est compris comme devant concerner la stabilité des hommes en place à leurs postes. Quant à la stabilité régionale, il n'est pas difficile de comprendre le sens que lui donnent les régimes en place dans notre voisinage. Eux également sont intéressés par la stabilité des hommes et la stabilité de leurs pays par celle de leur région. Il faudrait également que les leçons des cas Irakien, Libyen et d'autres encore soient tirées pour comprendre une fois pour toutes les raisons pour lesquelles il est d'une nécessité vitale de refuser toute intervention étrangère dans la région, car il est prouvé et bien prouvé que celle-ci crée plus de problème qu'elle n'en résout. Elle n'en résout rien d'ailleurs. Pourquoi sans cesse revenir au point de départ par la multiplication des crises au lieu d'en finir une fois pour toutes avec celles-ci ? Dans le cas Syrien, il y a une charte de la Ligue arabe qui régit les relations de crise dans cet espace régional. L'Algérie n'innove pas et ne pousse pas à l'innovation. Elle s'en tient strictement aux dispositions de la Charte et à celles du droit international. Il n'y a aucune disposition, absolument aucune, qui autorise des pays membres à solliciter des armées étrangères à l'effet d'utiliser des moyens de contrainte, c'est- à -dire des moyens de guerre, contre un autre pays membre. Et ce n'est pas fini. Il n'existe aucune disposition de la Charte qui autorise des pays membres à reconnaître l'opposition politique et armée d'un pays membre. Et ce n'est pas fini. Il n'existe aucune disposition qui autorise l'octroi du siège d'un membre de la Ligue à son opposition politique armée. S'il faut respecter la Charte, c'est une obligation qui s'impose à la Ligue. Or, s'il faut contourner la Charte, c'est-à-dire la violer, le cadre organisationnel de la ligue ne doit pas être invoqué. En contournant la charte, la ligue n'existe plus car celle-ci est légitimée d'abord par un accord global qui est la charte. La charte n'encourage même pas l'instauration d'une mentalité de coup d'Etat. Ni la Charte de la Ligue arabe, ni la Charte de l'Union Africaine. Plus encore, l'Union Africaine ne reconnaîtra jamais un régime issu d'un coup d'Etat.