L'Algérie estime que la communauté internationale doit participer à la diminution des vulnérabilités, au moyen d'une coopération économique qui permet d'assurer le codéveloppement. Les pays actuellement vulnérables ne peuvent pas faire face à la révolution des demandes sociales. Elle ne conçoit pas que la lutte contre toutes les formes de violence transfrontières, y compris la corruption, soit menée en solitaire. C'est au sein d'un système international de coopération que la lutte doit être menée. Ensuite, elle sait qu'elle doit contribuer à la stabilité régionale, plus particulièrement sur ses frontières, et à la résolution des crises. Elle resserre les liens sur le plan interne, car une nation n'est forte que par sa cohésion interne. L'Algérie ne cherche pas à s'imposer comme puissance régionale, mais plutôt à faire de la région une puissance capable de régler ses problèmes internes. Avec une gestion par décision collégiale. Elle s'est libérée des instabilités. Elle s'attelle maintenant à se libérer des insécurités. Pourquoi des insécurités ? Tout simplement parce que toutes les autres formes de violence et d'activité hors de la loi sont en faveur des insécurités. Comment parvenir à extirper le virus des instabilités et des insécurités dans toute la région ? Il faudrait d'abord que tous nos voisins admettent que la stabilité régionale est une exigence stratégique, qui a besoin d'une durée. Tout plan de développement a besoin de la durée. Il faudrait également que les leçons des cas irakien, libyen et d'autres encore, soient tirées pour comprendre une fois pour toutes les raisons pour lesquelles il est d'une nécessité vitale de refuser toute intervention étrangère dans la région, car il est prouvé et bien prouvé que celle-ci crée plus de problèmes qu'elle n'en résout. Elle n'en résout rien d'ailleurs. Pourquoi sans cesse revenir au point de départ par la multiplication des crises au lieu d'en finir une fois pour toutes avec celles-ci ? Qu'est-ce qui peut légalement engager un processus de guerre quand la charte régionale ou le droit international en absence de charte régionale appelle plutôt à engager un dialogue comme moyen d'aboutir à la paix ? Dans le cas syrien, il y a une charte de la Ligue arabe qui régit les relations au moment de crise dans cet espace régional. L'Algérie n'innove pas et ne pousse pas à l'innovation. Elle s'en tient strictement aux dispositions de la charte et à celles du droit international. Il n'y a aucune disposition, absolument aucune, qui autorise des pays membres à solliciter des armées étrangères à l'effet d'utiliser des moyens de contrainte, c'est-à-dire des moyens de guerre, contre un autre pays membre. Et ce n'est pas fini. Il n'existe aucune disposition de la charte qui autorise des pays membres à reconnaître l'opposition politique et armée d'un pays membre. Et ce n'est pas fini. Il n'existe aucune disposition qui autorise l'octroi du siège d'un membre de la Ligue à son opposition politique armée. S'il faut respecter la charte, c'est une obligation qui s'impose à la Ligue. Or, s'il faut contourner la charte, c'est-à-dire la violer, le cadre organisationnel de la Ligue ne doit pas être invoqué. En contournant la charte, la Ligue n'existe plus, car celle-ci est légitimée d'abord par un accord global qui est la charte. La charte n'encourage même pas l'instauration d'une mentalité de coup d'Etat. Ni la charte de la Ligue arabe, ni la charte de l'Union africaine. Plus encore, l'Union africaine ne reconnaîtra jamais un régime issu d'un coup d'Etat.