Après avoir vécu une campagne électorale intense et s'allongeant sur 20 jours, plus de 20 millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales sont attendus aujourd'hui dans les bureaux de vote pour élire le nouveau président de la République. Le jour J est arrivé. L'événement est particulier. Hier, à la veille des élections, le sentiment de crainte d'un dérapage est palpable chez la population. Même s'il n'est pas question jusque-là de céder à la panique générale et verser dans l'alarmisme, les citoyens discutent dans les rues et les cafés et prient Dieu pour protéger le pays d'un éventuel mal qui viendrait secouer cette échéance. Rencontrée, hier, dans une supérette dans le quartier de Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger, une dame la quarantaine a indiqué qu'elle vient s'approvisionner en lait pour enfants. "J'ai peur de ce qu'il pourra arriver en ces jours de vote". Elle a demandé au commerçant un carton rempli de boîtes, tout en affirmant qu'elle en a déjà sept boîtes de lait chez elle. Le commerçant, plutôt optimiste, répliquait avec une touche d'humour "N'achetez pas autant de lait. Prenez ma carte de visite et appelez même si la situation viendrait à se détériorer, je vous livrerai quand même". "Ne vous inquiétez pas, l'Algérie ira bien". En réalité, ces inquiétudes ne sont pas infondées. Elles ont été nourries par intox qui circule dans les organes de médias et aussi de bouche à oreille.
Les moyens humains et matériels nécessaires réunis Parlons de couverture médiatique et de son impact sur le déroulement de l'échéance, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a affirmé que les moyens humains et matériels nécessaires à la couverture de l'élection présidentielle ont été réunis et déjà déployés. "Les moyens mis en place permettront à la presse nationale et internationale de couvrir convenablement les différentes activités liées au déroulement du scrutin", a indiqué le ministre. Il a assuré que les entreprises nationales comme la Radio, la Télévision, et l'Agence nationale d'information Algérie presse service (APS) et le Centre international de presse (CIP) et toutes les autres entreprises concernées étaient "fin prêtes". "Des équipes de la Radio, de la Télévision et de l'APS sillonneront les différentes régions du pays pour suivre toutes les étapes du scrutin, de l'ouverture des bureaux de vote à l'annonce des résultats", a-t-il ajouté. Concernant la couverture médiatique du vote de la communauté algérienne à l'étranger, qui a débuté samedi dernier, M. Messahel a indiqué que l'opération était couverte par des équipes de journalistes de différents médias. A propos de l'opération accréditation de la presse étrangère, le ministre a fait remarquer que l'opération s'est déroulée "normalement", précisant que plus de 200 envoyés spéciaux, tous supports confondus, "ont été jusqu'à maintenant accrédités et nombre d'entre eux est déjà opérationnel". "Cette affluence illustre la place que l'Algérie occupe dans le concert des Nations et l'intérêt que le monde lui porte", a-t-il souligné. S'agissant des conditions de travail, M. Messahel a réaffirmé que tous les moyens techniques et matériels avaient été déployés au niveau du CIP, entre autres, cellules de montage, studios, connexion satellitaire, matériel informatique, liaisons téléphoniques et internet. En outre, il faut dire que le 17 avril devra être un moment historique pour l'Algérie. Le citoyen algérien partage, tout autant que les candidats, cette effervescence politique. A 24 heures du jour " J " un micro-trottoir a montré que les citoyens sont partagés quant à leur participation, mais aussi face aux craintes de voir des dérapages après l'annonce du candidat gagnant. Une crainte perceptible dans leurs propos où ils ne manquent pas d'implorer " Dieu de protéger l'Algérie ". Le Président Bouteflika acomplira son devoir électoral dans l'école Cheikh Bachir-El-Ibrahimi à El Biar à 10h. Quant à Louisa Hanoune elle se rendra à l'école Oumeyna, rue Khelifa-Boukhalfa à côté du Centre culturel espagnol à 9h30. Pour Ali Fawzi Rebaïne, ce sera l'école Berkani en face du Croissant-Rouge, rue mohammed V, à partir de 10h. Abdelaziz Belaïd a également prévu de voter à 10h, à l'école Belaredj de Jolivue, à Kouba. Le seul à ne pas voter à Alger demain sera Moussa Touati : il partira d'Alger vers 8h pour rejoindre l'école du 24-Février à Médéa vers 9h/9h30.
