Les métaux précieux ont de nouveau été ballottés cette semaine au gré des informations et inquiétudes sur la situation en Ukraine, dans une semaine marquée par l'absence lundi des fixing et de nombreux investisseurs en raison d'un jour férié au Royaume-Uni pour les fêtes de Pâques. "Les prix des métaux précieux ont suivi un parcours en montagnes russes" cette semaine, et surtout jeudi, où ils ont chuté de concert suite à des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, qui a douché les espoirs de voir l'institution assouplir d'avantage sa politique monétaire, ont relevé les analystes de Commerzbank. "Même si cela implique un renforcement de l'euro, qui soutiendrait les cours des métaux précieux (car ceux-ci, libellés en dollars seraient ainsi moins onéreux pour les détenteurs d'euros), l'interprétation prédominante auprès des opérateurs est cela veut dire que moins de liquidités vont être injectées dans les marchés", diminuant l'accès à au financement pour les investisseurs, a-t-on expliqué chez Commerzbank. L'once d'or est ainsi tombée jeudi à 1 268,67 dollars, son niveau le plus faible depuis mi-février, l'once d'argent a atteint 18,94 dollars, au plus bas depuis fin décembre, et l'once de platine baissé à 1 386,75 dollars, au plus bas depuis mi-février. Mais les cours des métaux précieux ont rapidement effacé l'essentiel de leurs pertes alors que les inquiétudes liées à la situation en Ukraine reprenaient le dessus. Les autorités ukrainiennes se montraient déterminées vendredi à poursuivre leur offensive contre les séparatistes de l'Est soutenus selon elles par la Russie, mise en garde par les Etats-Unis et sanctionnée par l'agence de notation Standard & Poor's. Les Occidentaux ont menacé vendredi d'introduire de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée par Kiev de vouloir lancer "une troisième guerre mondiale" en soutenant les séparatistes de l'est de l'Ukraine, où les tensions s'exacerbent. Jeudi, les blindés de l'armée ukrainienne avaient lancé un assaut contre leur place forte, Slaviansk, avant de rebrousser chemin. Face à cette offensive, la Russie, qui a brandi cette semaine la menace d'une intervention militaire pour défendre ses intérêts et ceux de la population d'origine russe, avait lancé des manœuvres impliquant notamment son aviation le long de la frontière ukrainienne. Dans ce contexte d'incertitude, les investisseurs tendent à éviter les actifs les plus risqués et à privilégier les actifs jugés les plus sûrs, au premier rang desquels se situe l'or à leurs yeux. Par ailleurs, les investisseurs restaient prudents vis-à-vis des métaux platinoïdes après l'échec jeudi d'une nouvelle série de discussions entre les trois principaux producteurs mondiaux de platine et les représentants syndicaux des ouvriers en grève depuis treize semaines en Afrique du Sud. Les producteurs ont demandé au syndicat radical Amcu (Association of Mineworkers and Construction Union) de soumettre leur offre à ses membres pour les laisser se prononcer. Ils ont aussi dit vouloir de leur côté informer leurs salariés de leur proposition. Plus de 80 000 mineurs adhérents à l'Amcu sont en grève depuis le 23 janvier et réclament une augmentation de leur salaire de base à 12 500 rands (environ 830 euros), le double du salaire actuel. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 301,25 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1299 dollars le jeudi de la semaine précédente, en l'absence de fixing vendredi dernier en raison d'un jour férié au Royaume-Uni. L'once d'argent a clôturé à 19,66 dollars, contre 19,62 dollars il y a huit jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1 418 dollars, contre 1 437 dollars huit jours auparavant. L'once de palladium a clos à 805 dollars, contre 801 dollars huit jours auparavant.