Dans sa première réaction sur les propos "outrageants" tenus par un membre du gouvernement marocain Salaheddine Mezouar s'est attaqué jeudi dernier à l'Algérie, l'accusant d'être "derrière" la récente désignation d'un envoyé spécial de l'Union africaine (UA) pour le Sahara occidental. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, a affirmé, avant-hier, que ce fait a constitué une "dérive" et dénote d'une "frilosité qui ne sert pas aux relations entre les deux pays frères et voisins", et indique dans une déclaration à la presse : "Les propos irresponsables contre l'Algérie de hauts dirigeants gouvernementaux marocains renouent avec une pratique bien connue de fuite en avant que la partie marocaine remet au goût du jour à chaque fois que le processus du parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental enregistre une avancée". M. Benali ajoute : "De même qu'elles sont factuellement erronées, car se référant à des activités et à des positions politiques relevant d'entités et acteurs autres que l'Algérie, ces déclarations outrancièrement insultantes constituent une dérive et dénotent d'une frilosité qui ne siéent pas aux relations entre nos deux pays frères et voisins". Le porte-parole du MAE qui a regretté les accusations marocaines, a relevé que "Les déboires et déconvenues du Royaume du Maroc qui sont la cause directe de ces excès verbaux tiennent, de toute évidence, au caractère unilatéral et infondé de ses exigences quant au traitement de la question du Sahara occidental aux niveaux continental et universel", et précise : "Cette attitude de certaines autorités marocaines ne saurait réussir à induire en erreur ni les peuples de la région ni la communauté internationale, qui sont en mesure d'établir les responsabilités dans l'impasse que connaît le processus de règlement du conflit du Sahara occidental, ainsi que dans les conséquences négatives qui en découlent". Il a fini sa déclaration en soulignant : "L'Algérie dont la position sur la question du Sahara occidental s'identifie au consensus international et à la doctrine des Nations unies ne peut que rejeter fermement les accusations fallacieuses émises par lesdits dirigeants marocains et regrette profondément un tel comportement qui heurte frontalement les valeurs que partagent les peuples algérien et marocain frères", a encore indiqué M. Benali Cherif. Hadjam Mohamed Badreddine