Aucun progrès n'a été obtenu dans les pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens au Caire. Le temps presse, car la trêve de 72 heures devait expirer hier soir. Les négociateurs doivent à la fois surmonter des années d'hostilité et ne pas perdre la face. Les discussions impliquent des émissaires israéliens et palestiniens du Hamas, mais aussi du Jihad islamique et du Fatah. Elles se déroulent par l'intermédiaire des Egyptiens, qui font la navette entre les deux pièces où travaillent les délégations. Israël refusant de traiter directement avec les "terroristes" du Hamas. Des informations fragmentaires et difficilement vérifiables sont livrées aux médias. Les participants cherchent à instaurer une trêve prolongée. Il s'agit aussi pour Israël et le Hamas, les deux belligérants, de ne pas perdre la face après plus d'un mois d'une guerre qui a coûté la vie à 1938 Palestiniens, dont une majorité de civils, selon les services de secours. Israël a fait état de 67 morts, dont 64 militaires.
Exigences contradictoires Les négociateurs doivent s'entendre pour satisfaire des exigences apparemment contradictoires: la sécurité pour les Israéliens, la levée du blocus de la bande de Ghaza pour les Palestiniens. Ces derniers souhaitent aussi pouvoir disposer d'un port de mer. La délégation palestinienne aurait accepté que les opérations de reconstruction à Ghaza soient dirigées par le gouvernement d'union composé de technocrates nommé en juin par le Hamas et le Fatah, mouvement du président Mahmoud Abbas basé en Cisjordanie.
Extension des zones de pêche Selon la presse israélienne, citant un haut responsable, les Israéliens auraient accepté de soulager notablement le blocus de Ghaza en portant à 5 000 le nombre de permis délivrés mensuellement aux Ghazaouis pour se rendre en Israël ou en Cisjordanie. Ils auraient aussi autorisé une hausse importante du trafic de marchandises au point de passage de Kerem Shalom et une extension des zones de pêche. Israël serait prêt à libérer quelques dizaines de prisonniers palestiniens en échange des corps de deux soldats tués pendant la guerre. Aucune confirmation officielle n'a été obtenue. Actuellement, l'Etat hébreu continue de limiter l'accès à Ghaza, craignant notamment de voir le Hamas reconstituer son arsenal avec des armements provenant de l'étranger.
Reconstruction de Ghaza En plus d'accueillir les négociations en cours, l'Egypte souhaite organiser une conférence de donateurs pour la reconstruction de la bande de Ghaza, a indiqué mardi un responsable palestinien. Selon les données de l'ONU, plus de 11 000 maisons ont été détruites, presque deux fois plus que lors de l'opération "Plomb durci" en 2007-2008.
Amal Alamuddin refuse l'offre de l'ONU Désignée lundi pour faire partie de la commission d'enquête de l'ONU sur Ghaza, l'avocate anglo-libanaise Amal Alamuddin, fiancée de l'acteur George Clooney, a refusé l'offre. Elle a indiqué que ses obligations professionnelles ne lui permettent pas d'assumer cette fonction. Dans un communiqué, le président du Conseil des droits de l'homme Baudelaire Ndong Ella a indiqué que plusieurs heures après que la nomination des enquêteurs a été rendue publique, "Amal Alamuddin a annoncé qu'elle n'était malheureusement pas en position d'accepter cette mission". L'ONU avait annoncé lundi la composition de la commission chargée d'enquêter sur toutes les violations commises dans les territoires palestiniens, et en particulier à Ghaza, conformément à la résolution adoptée lors de la session extraordinaire du 23 juillet. Le professeur canadien William Schabas présidera la commission, secondé par le Sénégalais Doudou Diène, rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme entre 2002 et 2008 et expert indépendant sur la situation des droits humains en Côte d'Ivoire de 2011 à 2014.
Trop occupée L'avocate anglo-libanaise Amal Alamuddin a expliqué à travers l'agent de son fiancé George Clooney qu'elle a décliné le poste parce qu'elle est trop occupée. Malgré cette défection, le président du Conseil a indiqué que la commission réduite à deux membres est maintenant opérationnelle. Il statuera ultérieurement sur la manière de la renforcer. Le 7 août, l'acteur hollywoodien George Clooney et l'avocate spécialiste des droits de l'homme Amal Alamuddin ont publié à Londres les bans de leur mariage. Israël a violemment dénoncé la composition de la commission d'enquête. Son président William Schabas a été immédiatement contesté par des organisations pro-juives. Il est notoirement considéré comme hostile à Israël, suite à des propos évoquant son souhait de voir le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comparaître devant la Cour pénale internationale.