Le site libanais Al Nashra se penche sur les liens tissés depuis 2011entre l'Iran et la Syrie, d'une part, et la Russie de l'autre pour prédire "un renforcement de ces liens en 2015" : "les dépenses militaires prévues dans le budget 2015 de l'Iran et de la Russie prouvent la volonté des deux parties de ne pas faire machine arrière sur fond d'une décroissance de l'influence américaine dans la région. " Obama a signé la semaine dernière le projet de loi sur les dépenses militaires américaines qui s'élèvent pour 2015 à quelque 587 milliards de dollars répartis entre les dépenses propres au pentagone (496 milliards de dollars) , celles du département de l'énergie dans son secteur nucléaire (18 milliards) et enfin celles qui iront pour financer les opérations militaires en Irak, en Syrie, en Afghanistan, et ailleurs. Les experts occidentaux estiment que la somme allouée aux "opérations extraterritoriales" du Pentagone est bien minime comparée à la nature et à l'ampleur des missions qui attendent l'armée américaine. Il s'agit en effet d'un budget trop restreint et insuffisant à répondre aux besoins des missions multiples que l'armée US devra mener à l'étranger. En effet, les dépenses destinées à entretenir les opérations aériennes contre Daech, et 'autres groupes terroristes, à former les "rebelles modérés" contre Damas et Daech, à former les kurdes et les sunnites irakiens, et à procurer aux forces militaires américaines un refuge sûr en Afghanistan sont excessivement limités. Sur cette base, les experts prévoient une politique militaire américaine qui en 2015 tout comme en 2014 se base sur le refus de toute ingérence directe et qui soit axée autour des intérêts suprêmes des Etats-Unis. En revanche, la Russie et l'Iran prévoient tous deux un élargissement des dépenses militaires dans leur budget annuel. En dépit d'une situation économique instable, la Russie a augmenté de 33% ses dépenses militaires qui s'établissent à 83 milliards de dollars. Pour les analystes en sécurité, il y a là le signe d'une détermination, d'une volonté ferme de Moscou de faire face à l'Occident engagé en plein bras de fer contre la Russie autour de l'Ukraine. le ministère russe de la Défense vient ainsi de recevoir le feu vert du Kremlin pour renforcer ses capacités en vue d'affronter bien efficacement les pays de l'Otan dont l'influence s'étend désormais des pays baltes à l'est de l'Europe . Les commandants de l'armée russe ont l'ordre de restructurer l'industrie militaire. Quant à l'Iran, cette hausse des dépenses militaires est aussi bien visible. Avec une hausse de 33%, les Iraniens comptent dépenser quelque 10 milliards de dollars dans ce secteur, ce qui est important vu le budget global du pays qui est de l'ordre de 293 milliards de dollars. La part des forces armées iraniennes est importante et ce mis à part du fait que certains secteurs des forces défensives iraniennes jouissent des budgets non déclarés. Mais à quoi rime cette hausse des dépenses militaires dans un contexte de la chute du prix du pétrole? Les experts voient là le signe manifeste d'une volonté iranienne de maintenir le cap aussi bien en Syrie qu'en Irak, au Liban et au Yémen. Téhéran n'a nullement l'intention de reculer bien que l'échéance nucléaire soit bien en vue. Donc en 2015, les choses se dérouleront à l'image de 2014... Une alliance russo-iranienne qui monte, une influence américaine qui recule ...