Pour arriver enfin à une définition commune et universelle du terrorisme, des intervenants lors des travaux de la 20ème réunion du Groupe africain de l'Union internationale des magistrats ayant pour thème: "La lutte contre le terrorisme et les Droits de l'Homme", ont affirmé que la lutte antiterroriste au niveau international nécessite la mise en place d'une stratégie globale faisant la différence entre lutte armée pour l'indépendance et actes terroristes. Et dans la perspective d'appliquer d'une manière pratique les droits de l'homme, le président du Syndicat national des magistrats, Djamel Aïdouni, a déclaré que la lutte antiterroriste doit se faire dans le cadre du respect de la loi en vigueur en la matière pour "ne pas entamer les droits de l'homme". Prennent part à cette réunion annuelle que l'Algérie accueille pour la deuxième fois, des magistrats de tous les pays du groupe africain de l'Union internationale à l'exception du Cameroun et du Benin ainsi que des représentants des unions de magistrats de France de Belgique et d'Italie. Intervenant à l'ouverture de cette 20ème réunion du Groupe africain de l'Union internationale des magistrats, M. Aïdouni a estimé que la guerre contre le terrorisme qui est lui-même une "violation" aux droits de l'homme, "représente une menace pour les droits de l'homme si elle n'est pas menée dans le cadre du respect de la loi en vigueur dans ce domaine". Pour M. Aïdouni, la guerre contre le terrorisme est menée sous diverses formes sur les plans "sécuritaire, politique et médiatique". Il a ainsi souligné, d'autre part que le succès de cette lutte contre le terrorisme passe par "le respect du droit international et des mécanismes juridiques permettant la poursuite des auteurs des actes terroristes". Cette lutte nécessite, a-t-il poursuivi, l'adaptation des législations nationales avec celles en vigueur sur le plan international, l'élargissement des prérogatives des instances et institutions de lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, il a bien tenu à indiquer dans ce contexte que la relation entre la lutte antiterroriste et les droits de l'homme "s'inscrit dans le cadre de la relation entre les droits de l'homme et l'ordre public". Cette relation concerne notamment, a-t-il dit, les mesures sécuritaires prises par les Etats au niveau interne et les opérations militaires menées au niveau international". Le président du Syndicat national des magistrats a évoqué à cette occasion l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme durant les années 1990. Et à ce propos, il est très intéressant de relever l'intervention du secrétaire général du Syndicat national des magistrats, Abdelmadjid Mijired, qui a estimé que l'Algérie, qui a lutté seule contre le terrorisme pendant plus d'une décennie, avait su faire la part des choses entre ce fléau et les Droits de l'Homme. "La loi sur la réconciliation nationale, qui a été précédée par celle sur la concorde nationale, constitue la preuve de l'équilibre que l'Algérie a réussi à établir entre le respect des droits humains et une lutte rigoureuse et efficace contre le terrorisme", a-t-il expliqué. M. Mijired n'a pas omis de préciser que même pendant la période d'état d'urgence, les magistrats algériens ont respecté les droits des personnes impliquées dans des affaires de terrorisme en leur garantissant des procès conformes à la loi. Quant au secrétaire général de l'Union internationale des magistrats, il a rappelé pour sa part, l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, "Un exemple à suivre pour les pays du continent africain et pour le reste du monde". Par ailleurs, le président du Syndicat national des magistrats, Djamel Aïdouni a fait remarquer que le choix du thème "La lutte contre le terrorisme et les droits de l'homme" pour cette rencontre, a un lien avec "la conjoncture de la région et la situation que connaît l'Afrique et la région du Sahel en particulier qui est en proie d'actes terroristes sous toutes multiformes". De son côté, la présidente de l'Union internationale des magistrats, Christina Crespo a affirmé dans son intervention la disposition de son instance d'apporter de l'aide aux unions sous la houlette de l'Union internationale. Quant au président du groupe africain de l'Union internationale des magistrats, il a évoqué la menace terroriste sur les libertés individuelles et les droits de l'homme, rappelant que le continent africain "a souffert de ce fléau" et de ses conséquences "néfastes" aussi bien sur le plan sécuritaire qu'économique.