La lutte antiterroriste doit se faire dans le cadre du respect de la loi en vigueur en la matière pour ne pas entamer les droits de l'Homme, a souligné hier à Alger le président du Syndicat national des magistrats, Djamel Laidouni. Intervenant à l'ouverture de la 20e réunion du Groupe africain de l'Union internationale des magistrats, M. Laidouni a estimé que la guerre contre le terrorisme, qui est lui-même une «violation» des droits de l'Homme, «représente une menace pour les droits de l'Homme si elle n'est pas menée dans le cadre du respect de la loi en vigueur dans ce domaine». Il a indiqué, dans ce contexte, que la relation entre la lutte antiterroriste et les droits de l'Homme «s'inscrit dans le cadre de la relation entre les droits de l'Homme et l'ordre public». «Cette relation concerne notamment, a-t-il dit, les mesures sécuritaires prises par les Etats au niveau interne et les opérations militaires menées au niveau international.» Il a estimé, par ailleurs, que la guerre contre le terrorisme est menée sous diverses formes sur les plans «sécuritaire, politique et médiatique», soulignant que le succès de cette lutte contre le terrorisme passe par «le respect du droit international et des mécanismes juridiques permettant la poursuite des auteurs des actes terroristes». M. Laidouni a évoqué, à cette occasion, l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme durant les années 1990. Il a indiqué, par ailleurs, que le choix du thème «La lutte contre le terrorisme et les Droits de l'Homme» pour cette rencontre, a un lien avec «la conjoncture de la région et la situation que connaît l'Afrique et la région du Sahel en particulier qui est en proie à des actes terroristes multiformes». Pour sa part, la présidente de l'Union internationale des magistrats, Christina Crespo, a affirmé dans son intervention la disposition de son instance à apporter de l'aide aux unions sous la houlette de l'Union internationale. De son côté, le président du groupe africain de l'Union internationale des magistrats a évoqué la menace terroriste sur les libertés individuelles et les droits de l'Homme, rappelant que le continent africain «a souffert de ce fléau» et de ses conséquences «néfastes» aussi bien sur le plan sécuritaire qu'économique. Le secrétaire général de l'Union internationale des magistrats a rappelé, pour sa part, l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, «un exemple à suivre pour les pays du continent africain et pour le reste du monde». Plusieurs intervenants ont pour leur part estimé que la lutte antiterroriste au niveau international nécessite la mise en place d'une stratégie globale faisant la différence entre lutte armée pour l'indépendance et actes terroristes. Cette stratégie internationale recommandée «doit également permettre d'arriver enfin à une définition commune et universelle du terrorisme», ont précisé des intervenants ajoutant que la stratégie internationale globale «doit également permettre de légiférer l'incrimination du payement des rançons pour la récupération des otages enlevés par les groupes terroristes, dans le but de parvenir à un tarissement des ressources financières de ces derniers».