Le ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, a annoncé mardi à Béjaïa l'installation "imminente", au niveau central, d'un comité de facilitation susceptible d'aider à lever des contraintes et autres obstacles pouvant, à l'avenir, interférer négativement dans la conduite de projets d'envergure nationale. "Actuellement, tous les problèmes sont pris en charge au niveau des wilayas et des directions des travaux publics. Désormais, leur gestion et leur règlement seront confiés à cette instance", a-t-il indiqué, soulignant qu'une telle démarche et les niveaux de responsabilité engagée aideront à "hâter la conduite des projets et le respect des délais". A ce titre le ministre a averti que "désormais aucun retard ne sera toléré" et que les maîtres d'ouvrages et les entreprises "se doivent de faire l'effort qui en est attendu, en renforçant leurs chantiers en y injectant plus de moyens humains et matériels et en modifiant leur mécanisme de gestion et le procédé d'évaluation." M. Ouali, en est arrivé à ce constat après avoir passé en revue certains projets en réalisation dans la wilaya de Bejaia. Le cas vaut principalement pour la pénétrante Béjaïa-Ahnif (Bouira) qui, en dépit des avancées enregistrées, risque d'aller au-delà des délais impartis, prévus pour la fin de l'année 2016. Alors que le lot routes progresse celui des ouvrages d'art qui lui sont accolés peine à se mettre en place. Sur 70 ponts retenus, seule une quinzaine connaît un début de réalisation. Et le constat vaut aussi pour les tunnels dont à peine une centaine de mètres a été creusée sur un linéaire prévisionnel de plus de un kilomètre (1 km). Des retards accusés au lancement du projet du fait d'une conjonction de facteurs défavorables, notamment les oppositions des riverains au tracé, le déplacement des réseaux, l'absence de carrières d'agrégats, entre autres, mais qui ont fini par avoir une influence néfaste sur cette progression. Pour autant le ministre s'est dit optimiste, ne désespérant pas de voir l'ouvrage livré à la fin de 2016. "Toutes les grandes contraintes sont levées. Il faut désormais aller vite", a-t-il indiqué, appelant les entreprises engagées sur le site à travailler de façon concertée et solidaire pour élaborer des plannings de délais et tenter surtout de rattraper les retards. Actuellement, le projet consistant en la réalisation de plus de 100 km à 3x2 voies a été libéré dans son emprise sur une distance de 77 km, dont 04 km sont déjà parés pour recevoir le bitume. Le même constat a été établi concernant le projet de l'échangeur du carrefour des "quatre chemins", implanté à la jonction des routes nationales 12 (Bejaia-Tizi-Ouzou) et 09 (Bejaia-Sétif) et qui de son côté aussi peine à aller de l'avant. Lancé en mai 2012, seul un ouvrage sur six a été concrétisé. Les raisons en sont multiples, mais visiblement défavorisées par la contrainte du déplacement d'un gazoduc s'y trouvant mais aussi, par le manque de maturation de l'étude dont il a fallu, selon les responsables de L'ENGOA, revoir les variations de faisabilité. Le ministre a ordonné de reprendre les travaux, dès dimanche prochain, en insistant de nouveau sur les délais en dépit des contraintes soulevées. Profitant de ce passage dans la wilaya, M. Ouali a passé en revue une série de projets relatifs aux infrastructures de base, notamment l'agrandissement du port de Bejaia, la protection de la rive Est du port, le réaménagement des gorges de Kherrata, la réhabilitation des tunnels et l'évitement de la ville éponyme dont la concrétisation est de nature à renforcer sensiblement le trafic routier dans la wilaya et la sécurité des usagers. "La concrétisation de ces projets va désenclaver radicalement la région", a soutenu le ministre qui inscrit cet effort de l'Etat dans le sens d'un appui au développement et à l'investissement.