Dans la première localité, la population a chaleureusement accueilli le Premier ministre qui a visité le mausolée où repose l'un des héros de la résistance populaire du XIXe siècle, Cheïkh Aheddad. Dans une ville où il faut protéger le littoral et l'oued Soummam, il a entamé sa visite par l'inauguration de la station d'épuration des eaux usées de Sib Ali Lebhar. Elle est en phase d'ultimes réglages et permettra, dans une première étape, de traiter 3.000 m3/jour pour une population de 25 000 habitants. D'autres stations similaires sont en cours de réalisation à Akbou et Sidi Aïch. Un peu plus loin, c'est un échangeur à l'intersection de la RN 12, reliant Bejaïa à Tizi Ouzou et la RN 09 joignant Bejaïa à Sétif, qui sera réalisé pour permettre une circulation plus fluide sur ce carrefour encombré. Confié à l'entreprise nationale des grands ouvrages d'art (ENGOA) et la société nationale des travaux publics, le projet devrait être livré dans un délai de 24 mois. Le Premier ministre a insisté, à cette occasion, sur le respect des délais de livraison ainsi que sur la qualité des travaux. Dans cette périphérie de la ville, M. Sellal a donné le coup d'envoi pour la construction de 4.662 logements publics locatifs à Oued Ghir qui devient un pôle urbain. Ce programme intervient en prélude à un autre autrement plus vaste et plus ambitieux, de quelque 5.000 logements retenus sur le site, destiné à accueillir la nouvelle ville de Béjaia. S'étalant sur 250 hectares, le site est destiné à accueillir tous les équipements et les programmes d'habitat, initialement prévu sur la région de Sidi-Bouderhem, à la périphérie ouest de Béjaia, mais qui a été considérée au dernier moment comme zone non constructible. L'option pour Oued Ghir offre, visiblement, une foule d'avantages dont l'état du terrain, sa proximité avec le chef-lieu de wilaya et surtout son ampleur. L'étude préliminaire, effectuée par la Direction de l'habitat et de l'urbanisme, prévoit notamment d'y installer les structures du nouveau CHU, la faculté de médecine et les logements à réserver aux hospitalo-universitaires. M. Sellal, après avoir écouté les techniciens de wilaya, a fait montre de réserve, demandant une étude plus détaillée et plus pointue, exhortant les uns et les autres à réaliser des projets intégrés qui allient fonctionnalité, esthétique et environnement. « Construire des bâtiments puis s'occuper des VRD, c'est terminé », a-t-il souligné. Liaison avec l'autoroute est-ouest L'une des haltes les plus attendues était le lancement de la pénétrante qui, sur une centaine de kilomètres, reliera le port de Bejaia à un échangeur au niveau d'Ahnif. Le projet, confié à un groupement d'entreprises algéro-chinoises, repose sur la réalisation de 46 ouvrages d'art, sept échangeurs, 13 viaducs et 1 tunnel de 1.105 mètres linéaires. L'Agence nationale des autoroutes prévoit sa réception dans un délai de 36 mois. Inscrit depuis 2005, ce projet, à caractère structurant, a accusé beaucoup de retard. Son inauguration apportera un véritable soulagement autant aux populations locales qu'aux usagers de la route, soumis depuis des années à la congestion des RN 12 et 26 où les camionneurs et les automobilistes se plaignent d'un véritable calvaire au quotidien. En donnant le coup d'envoi de ce projet structurant, le Premier ministre a insisté sur le respect des délais de réalisation. Sa réalisation confortera la dynamique économique régionale, notamment pour la zone Taharacht d'Akbou et le port de Bejaia, devenu la première plateforme portuaire du pays depuis 2012. Le cas vaut à l'évidence pour celles de Taharacht d'Akbou et El Kseur, premiers pôles économiques de la wilaya. Bejaia a bénéficié de deux nouvelles zones industrielles d'envergure, notamment à Boudjellil et El-Kseur, dont l'aménagement, confié à l'Aaniref, est de nature à impulser l'investissement local. Sur place, des citoyens arboraient de banderoles pour exiger une juste indemnisation des terres que traverse le projet. Le Premier ministre a expliqué, à ce propos, que les indemnisations doivent être « estimées à leur juste valeur mais que la justice peut trancher les cas les plus litigieux ». Comme partout en Kabylie, se pose avec acuité le problème d'opposition, même s'il a pu trouver son règlement dans maintes situations. C'est le cas à Amizour où fut entamée la réalisation d'une centrale électrique à turbine à gaz. A Amizour, qui abrite de nombreuses infrastructures universitaires tant pédagogiques que résidentielles, le Premier ministre a eu un aperçu sur les réalités du secteur de l'enseignement et donné le coup d'envoi pour la construction d'un bloc pédagogique de 6.000 places. Les projets ont une incidence directe sur la vie quotidienne des citoyens puisque à Souk El Tenine c'est un hôpital de soixante lits qui est en cours de réalisation. Sur la même corniche, le Premier ministre a pris l'engagement devant une députée du FFS qui protestait devant la lenteur des travaux d'un tunnel, « que celui-ci sera ouvert à la circulation pour la saison estivale ». Il a insisté, à chaque présentation d'un secteur ou d'un projet, sur le respect des délais de livraison ainsi que sur la qualité des travaux. En fin d'après-midi, de nombreux citoyens représentant les associations, les organisations professionnelles, s'étaient massés dans la maison de la culture où M. Sellal devait prendre la parole. Peu auparavant, sur le site du port, M. Sellal a procédé à la pose de la première pierre d'une gare maritime d'une capacité de 100.000 passagers en période estivale. Le projet, confié à l'entreprise Batimetal, sera livré dans un délai de rigueur fixé à juin 2015 après plusieurs avis infructueux. Le Premier ministre a, également, donné le coup d'envoi du projet de dédoublement de la voie ferrée Bejaia-Beni-Mançour sur une distance de 87 km. Il a, aussi, procédé, à Amizour (25 km au sud de Bejaia), au lancement des travaux de construction d'une centrale électrique mobile d'une puissance de 160 mégawatts. R. H.