L'action du gouvernement en rapport avec la difficile phase que traverse l'économie nationale s'exprime désormais très clairement à travers une stratégie globale à la recherche de la mobilisation de nouvelles ressources économiques, aussi bien qu'humaines, en réponse à l'offensive générale résultant de la baisse des revenus tirés des hydrocarbures. C'est d'ailleurs l'option qui a la préférence de l'opinion économique. C'est aussi l'option que doivent mettre en relief les investisseurs nationaux dans des projets destinés à entraîner plus de revenus, plus de fiscalités. Dans ce cadre, on note au titre des mesures législatives que le projet de loi de finances 2016 comporte quelques réévaluations des taxes, notamment sur les produits de luxe importés. En parallèle, elle contient des mesures en faveur de la production nationale, notamment dans les industries sidérurgiques et informatiques, d'autant plus que ces mesures législatives portent aussi sur de nouveaux engagements à l'investissement, notamment dans le secteur des mines, dans les industries ainsi que l'investissement étranger en partenariat, qui sont susceptibles de contribuer à la réduction des importations. Enfin la loi de finances pour l'exercice 2016 est porteuse de dispositions simplificatrices de procédures, notamment en matière de paiement des impôts et taxes, de contrôle fiscal et de traitement de recours financiers. Dans ce cadre, les experts en la matière soulignent qu'une politique fiscale plus dynamique doit être recherchée en liaison avec les transformations structurelles et l'évolution rapide de l'activité économique hors du secteur des hydrocarbures dans le sens d'une grande justice fiscale qui tienne compte de la capacité de chacun. L'important effort de recouvrement des impôts doit être poursuivi, notamment en direction des détenteurs de hauts revenus. Une loi de finances qui, selon le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, traduit la volonté des pouvoirs publics de faire preuve de prudence face à la crise du marché mondial des hydrocarbures, mais aussi de constance en matière de justice sociale et de solidarité nationale, ainsi que de détermination dans la poursuite du développement national. En définitive, cela traduit le souci et la détermination politique sous le prisme de l'élévation du niveau de vie des citoyens tout en prenant sérieusement en compte la question de l'accroissement des investissements porteurs, c'est-à-dire l'accroissement des revenus. A ce sujet, l'ex-ministre du Commerce, Amara Benyounes, explique que le président de la République a dit deux choses importantes. D'abord, la crise financière est grave. Ensuite, il faut dire la vérité au peuple. Nous avons perdu un peu plus de 50 % de nos revenus. Tout le monde reconnait qu'il y a un sursis de quatre à cinq ans. Si les réformes qualifiées d'urgentes lors de la tripartite ne sont pas lancées durant cette période, nous risquons d'aller vers une véritable crise économique. " Les conséquences seront vraiment incalculables ".Le gouvernement a d'abord fait face à l'urgence avec la loi de finances 2015 et le projet de loi de finances 2016. Ensuite, il y a eu l'organisation d'un séminaire du CNES et la réunion de la tripartite à Biskra, " c'est le moment de l'action que celui de la réflexion ". C'est-à-dire une nouvelle ligne de démarcation dans le développement national pour qu'il serve de façon urgente et dans de meilleures conditions, l'élaboration d'une action cohérente en matière d'alternative à la rente pétrolière, justifiant par là, une plus grande contribution de l'ensemble de la famille économique. Le développement économique et social, le progrès scientifique et technique résultent en définitive de cette condition-action évoquée par M. Amara Benyounes qui peut, dans une grande mesure, aider à la résolution de nombreux problèmes économiques du pays. La mise en œuvre des nouvelles mesures et autres réformes annoncées par le gouvernement, pour faire face à la crise financière du moment, évitera au pays une perte de temps et un gaspillage inutile d'énergie, au moment où la lutte contre le sous-développement signifie, avant tout, la lutte pour la survie dans une mondialisation qui dévore sur son passage tous les retardataires.