Les Etats-Unis insistent sur la nécessité d'élargir le contingent militaire turc présent sur une partie de la frontière avec la Syrie, via laquelle transitent les djihadistes de l'EI. Selon une source au sein de l'administration Obama citée par le Wall Street Journal, il s'agit d'un tronçon qui s'élance sur une centaine de kilomètres. "La frontière doit être fermée. C'est une menace internationale qui émane de la Syrie et passe par le territoire turc", a expliqué l'interlocuteur du quotidien américain. D'après un responsable du Pentagone contacté par le journal, le déploiement d'environ 30 000 militaires supplémentaires suffirait pour la fermeture complète de la frontière turco-syrienne. Pour n'isoler que la partie de la frontière en question utilisée par les combattants de l'Etat islamique pour entrer en Syrie et pour en sortir, la Turquie devra envoyer au moins 10 000 hommes dans la zone concernée. Des officiels turcs estiment que de tels chiffres sont surestimés, bien qu'Ankara reconnaisse la nécessité de renforcer sa frontière avec la Syrie, indique le journal américain. En échange de la fermeture de la frontière, la Turquie compte obtenir une aide américaine dans la résolution du problème des réfugiés ainsi que dans la mise en place d'une zone de sécurité en Syrie. Pourtant, le Pentagone et la Maison Blanche ne soutiennent pas l'idée d'instaurer une zone de sécurité du côté syrien de la frontière, redoutant une éventuelle implication des Etats-Unis dans le conflit. Plus tôt dans la semaine, suite à l'attaque d'un chasseur turc contre un bombardier russe engagé dans l'opération anti-EI en Syrie, le chef du Kremlin Vladimir Poutine a accusé la Turquie de complicité avec les terroristes.
Hollande appelle les députés britanniques à approuver les frappes Le président français François Hollande a lancé un appel aux députés britanniques en solidarité avec la France pour qu'ils approuvent les frappes en Syrie afin de combattre l'organisation de l'Etat islamique (EI). Je ne peux qu'appeler tous les députés britanniques, en solidarité avec la France mais surtout aussi en conscience dans la lutte contre le terrorisme, à approuver cette intervention, a-t-il déclaré en marge du sommet du Commonwealth à Malte. M. Hollande a évoqué une volonté commune de lutter contre le terrorisme et s'est également félicité de l'engagement de la chancelière allemande, Angela Merkel, de soutenir l'effort français si le Bundestag l'approuve. J'espère que ces deux pays vont aller dans ce sens, compte tenu des liens d'amitié, compte tenu de l'enjeu de la lutte contre le terrorisme, a-t-il insisté, citant l'amitié franco-britannique, l'amitié franco-allemande. Mais l'enjeu va au-delà de nous, parce que si nous avons été frappés en France, c'est l'ensemble de l'Europe qui a été frappée et c'est l'ensemble des pays qui veulent préserver la liberté qui sont en fait attaqués, a-t-il ajouté. Le Premier ministre conservateur britannique David Cameron a appelé jeudi le Parlement à soutenir des frappes britanniques contre l'EI en Syrie. Londres mène déjà ce type d'intervention en Irak mais le Parlement s'était opposé en août 2013 à des frappes en Syrie, à l'époque contre le régime de Bachar al-Assad dont les forces étaient accusées d'avoir mené des attaques à l'arme chimiques. Un vote sur la question pourrait avoir lieu la semaine prochaine en Grande-Bretagne.
La Syrie salue les déclarations de Fabius Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a salué les déclarations de son homologue français Laurent Fabius envisageant pour la première fois que des forces du régime syrien puissent être associées à la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique. Mieux vaut tard que jamais. Si Fabius est sérieux concernant l'idée de travailler avec l'armée syrienne et avec les forces sur le terrain qui combattent Daech (acronyme en arabe de l'EI), alors nous saluons cette position, a déclaré M. Mouallem. Mais cela nécessiterait un changement fondamental dans leur manière de gérer la crise, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Moscou avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Regardez l'aviation russe et comment elle interagit avec l'armée syrienne sur le terrain, regardez les résultats obtenus et tirez en des enseignements, a dit le ministre syrien présent depuis lundi à Moscou. Tenant d'une ligne anti-Assad, Laurent Fabius a pour la première fois envisagé dans la matinée que des forces du régime syrien puissent être associées à la lutte contre l'EI. Pour lutter contre l'organisation djihadiste, il y a deux séries de mesures: les bombardements (...) et des forces au sol, qui ne peuvent pas être les nôtres, mais qui peuvent être à la fois des forces de l'Armée syrienne libre (opposition), des forces arabes sunnites, et pourquoi pas des forces du régime et des Kurdes également bien sûr, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères à la radio RTL. Dans une déclaration, Laurent Fabius a par la suite précisé sa pensée: une participation de l'armée syrienne à la lutte contre l'EI ne peut être envisagé qu'uniquement dans le cadre de la transition politique. Après la visite jeudi du président français François Hollande à Moscou, les deux pays ont convenu de coordonner leurs frappes contre l'EI et de renforcer leur échange d'informations. Ces frappes ne viseront pas ceux qui luttent contre Daech, a affirmé M. Hollande, faisant référence aux rebelles modérés qui combattent l'EI et Damas. Ces derniers ont été pris pour cible par l'aviation russe ces dernières semaines, ce qui a suscité les critiques de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.