Dans la bataille lancée par l'Etat pour chercher les moyens à même de booster les exportations hors hydrocarbures, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, annonce que "Nous espérons organiser, en 2016, un salon dédié aux produits exportés par l'Algérie. Et au ministre du secteur de pré- ciser que " Ce sera une opportunit é pour parler des difficultés auxquelles font face les exportateurs et des solutions que nous pourrions apporter à ces problè- mes". Intervenant à l'occasion de la cérémonie de clôture de la 24ème foire de la production nationale, M. Belaïb a insisté sur l'importance du développement de la production nationale avec pour objectif de développer les exportations. "Nous devons tirer profit de l'accord d'association avec l'Union européenne pour placer certains produits agricoles algériens sur les marchés européens", a-t-il enchaîné. Et pour être plus précis, le ministre n'a pas omis de citer un exemple : "Nous sommes, par exemple, dans une période où la pomme de terre est abondante chez nous et il est important de saisir ce genre d'opportunité pour exporter". Il est important là, de rappeler qu'avec 2,8 milliards de dollars, les exportations algériennes hors hydrocarbures n'avaient représenté que 4,4% des exportations globales du pays en 2014, selon les chiffres des Douanes. Et pour booster les exportations hors hydrocarbures, il est utile de rappeler que des facilitations sont accordées par les autorités algériennes aux exportateurs. L'administration douanière s'est engagée dans la mise en uvre de chantiers "urgents" dans le cadre d'un programme de réforme et de modernisation, permettant l'ouverture sur le monde économique et sa participation à la promotion de la production nationale, avait annoncé au mois de septembre dernier son Directeur général Kaddour Bentahar. " Nous allons présenter au Gouvernement d'ici à la fin décembre-début janvier un programme de réforme et de modernisation articulé autour de six points essentiels", a-t-il précisé lors d'une rencontre avec les organisations patronales tenue au siège de la DGD (Direction générale des Douanes). Mais " nous n'allons pas attendre cette date, nous avons déjà engagé des chantiers urgents pour s'ouvrir sur les entreprises économiques, qui seront mis en oeuvre dans dix jours au plus tard ", a-t-il avancé. L'objectif escompté de ces actions ainsi que du prochain programme de réforme est de hisser cette administration à une "Douane de l'intelligence économique, qui accorde de l'importance au management, à l'information économique et à la sécurit é économique", selon lui. Cette "ambition mesurée" de l'administration douanière, dans un contexte de situation financi ère nationale moins confortable que les années précédentes, sera concrétisée grâce à une concertation et un partage de points de vue avec les acteurs économiques eux-mêmes. " La situation économique de l'Algérie interpelle les Douanes à changer de comportements et de procédures, notre ambition d'accompagner l'économie nationale est très forte, c'est une ambition mesurée mais aidez nous à la concrétiser", a lâché M. Bentahar devant un parterre d'hommes d'affaires. A titre d'exemple, pour bénéficier d'un traitement assoupli, les opérateurs économiques doivent être " identifiés ", a-t-il recommand é en ajoutant qu'un importateur non identifié est forcément contrôlé de manière rigoureuse par l'administration douanière. Sur les délais de dédouanement, fixés actuellement à huit jours au maximum, la DGD veut arriver, d'ici à la fin de l'année, à cinq jours pour le dédouanement à l'importation et réduire les délais à moins de deux jours pour l'exportation, en mettant fin, par exemple, à l'expertise récurrente. " Il faut qu'aucun exportateur ne soit bloqué ", a fortement recommand é le DGD en avertissant encore: " il faut absolument que le douanier sache qu'un conteneur qui reste plus de 24 heures au port soumet l'entreprise et l'économie nationale à des surco ûts". La coopération internationale en matière de maîtrise de la valeur des marchandises sera d'autre part recadrée par des modalités pour assurer une meilleure maîtrise des valeurs et réduire le " casse-tête " vécu quotidiennement par des douaniers qui peinent à évaluer correctement les marchandises, a-til fait savoir. Et pour revenir à l'édition 2015 de la foire de la production nationale qui s'est tenue au Palais des expositions, le ministre du Commerce a estimé que l'édition de cette année revêt une importance particulière parce qu'elle intervient dans un contexte marqu é par le recul des prix du pétrole. "Peut-être que cette conjoncture nous guidera vers un nouveau chemin et nous encouragera à imposer la production nationale et à nous libérer de la dépendance aux hydrocarbures", a-t-il soutenu. Placée sous le thème "La production algérienne garante d'une économie en devenir", cette manifestation a été marquée par la participation d'entreprises spé- cialisées dans les domaines de l'agroalimentaire et l'emballage, des industries mécaniques, métallurgiques et sidérurgiques, des industries chimiques et pétrochimiques en plus d'établissements du secteur financier.