La Direction générale des Douanes algériennes a engagé des chantiers urgents pour s'ouvrir sur les entreprises économiques, a déclaré le directeur général de l'institution, Kaddour Bentahar, cité par l'APS. "Nous allons présenter au gouvernement d'ici à la fin décembre-début janvier un programme de réformes et de modernisation articulé autour de six points essentiels", a-t-il annoncé lors d'une rencontre avec les organisations patronales tenue au siège de la Direction générale des Douanes (DGD). Mais "nous n'allons pas attendre cette date, nous avons déjà engagé des chantiers urgents pour s'ouvrir sur les entreprises économiques, qui seront mis en œuvre dans dix jours au plus tard", a indiqué le DG des Douanes. Ainsi, les directeurs régionaux (DR) des Douanes, présents à la rencontre, avaient été instruits de commencer à s'informer de très près sur le réseau d'entreprises activant dans leur territoire de compétence, sur les activités économiques, discuter avec les opérateurs économiques. L'objectif escompté de ces actions, ainsi que du prochain programme de réforme est de hisser cette administration à une "Douane de l'intelligence économique qui accorde de l'importance au management, à l'information économique et à la sécurité économique", selon lui. À titre d'exemple, "pour bénéficier d'un traitement assoupli, les opérateurs économiques doivent être identifiés", a-t-il recommandé, en ajoutant qu'un importateur non identifié est forcément contrôlé de manière rigoureuse par l'administration douanière. Sur les délais de dédouanement, estimés actuellement à huit jours au maximum, la DGD veut les réduire, d'ici à la fin de l'année, à cinq jours pour le dédouanement à l'importation et à moins de deux jours pour l'exportation, en mettant fin, par exemple, à l'expertise récurrente. En effet, les opérateurs économiques jugent le délai actuel de transit des marchandises dans les zones portuaires et aéroportuaires extrêmement lent. Au-delà des surcoûts de stockage et d'immobilisation que cette situation impose aux producteurs, elle a pour effet, très souvent, la perturbation des activités dans les ateliers de fabrication. "Aucun exportateur ne doit être bloqué", a fortement recommandé le DGD, indiquant qu'"un conteneur qui reste plus de 24 heures au port soumet l'entreprise et l'économie nationale à des surcoûts". Reconnaissant, par ailleurs, que l'organisation actuelle de l'administration douanière ne répondait pas aux besoins en raison du "chevauchement des compétences entre les différents services", il a indiqué qu'une réorganisation de l'institution allait être mise en place prochainement. De nouveaux pôles de contrôle, axés notamment sur le contrôle a posteriori, sont également sur le point d'être mis en route, a encore avancé M. Bentahar. Evoquant le dispositif de l'Opérateur économique agréé (OEA), lancé en 2012 pour faciliter les procédures douanières au profit des opérateurs économiques, il a indiqué que 199 opérateurs ont été agréés à ce jour, en espérant arriver à 400 OEA d'ici à la fin de l'année. L'enjeu auquel font face désormais les Douanes algériennes est de concilier contrôle et facilitation. Face à un démantèlement tarifaire futur, le rôle traditionnel de la douane de percepteur de droits aux frontières se dissipera progressivement. Réduire les coûts de dédouanement, alléger les procédures douanières et intensifier la lutte contre la contrefaçon et les transferts illicites sont autant de chantiers qui interpellent aujourd'hui les Douanes algériennes. M. R.