L'intérêt de promouvoir et de valoriser les activit és aquacoles dans le sud du pays, en tant que créneau économique porteur, créateur de richesses, a été souligné dimanche lors d'une rencontre à Ouargla consacrée à la mise en oeuvre d'un programme d'appui européen à la diversification de l'économie algérienne. Le programme en question (DIVECO-2) vise à établir un diagnostic sur l'état du secteur et identifier l'ensemble des potentialités susceptibles de booster les activités aquacoles dans cette région. Retenu dans le cadre d'une coopération de partenariat entre l'Algérie et l'Union Européenne (EU), ce programme s'articule autour de trois (3) axes principaux. Il s'agit du "renforcement des capacités d'encadrement dans ce domaine", "l'appui à la promotion et la valorisation de l'ensemble des filières aquacoles", dont la pêche continentale pratiqu ée notamment au niveau des lacs et barrages et la pisciculture saharienne, et "l'encouragement de l'intégration de la société civile, dont les professionnels et les associations spécialisées", ont expliqu é les organisateurs. Inscrite dans le cadre de la phase d'expertise relative à DIVECO-2, cette rencontre est intégrée dans un programme comprenant aussi des visites de terrain à certains projets pilotes implantés dans les wilayas d'Ouargla et Ghardaïa, a-t-on ajouté. La phase d'expertise consiste à mentionner les actions qui vont être intégrées au titre du programme en question, en faveur des projets retenus, dont la formation, l'encouragement de la collaboration avec les associations intéressées par le domaine, le jumelage, l'échange d'information et l'assistance technique entre les professionnels, a-t-elle ajouté. Cette rencontre de coordination s'est déroulée en présence des responsables, cadres, techniciens et professionnels relevant de la Direction régionale de la pêche et des ressources halieutiques (DRPH), la Chambre interwilayas de la pêche et de l'aquaculture (CIWPA) et l'annexe locale du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA). Deux (2) projets pilotes, implantés dans la commune de Hassi Benabdallah (20 km d'Ouargla), ont figuré au programme de la première journée de cette initiative encadrée par la DRPH, qui coiffe les wilayas d'Ouargla, Laghouat, Ghardaïa, El-Oued et Illizi. Il s'agit de la ferme aquacole d'élevage de crevette réalisée dans le cadre d'une coopération algéro-sud-coréenne, d'une capacité de production de 20 à 30 tonnes/ an, et un complexe privé produisant diverses espèces de poisson d'eau douce (poissonchat, Tilapia et Panga), en deux cycles annuels de production. Par ailleurs, la société civile devrait s'organiser en réseaux afin de jouer son rôle en tant que partenaire dans le développement de la pêche et de l'aquaculture et la pré- servation de la ressource, ont estimé des représentants de ce secteur. "Toutes les bonnes énergies doivent fédérer leurs efforts pour réussir notre travail dans le secteur", a indiqué Kamel Negheli, chef de cabinet chargé de la pêche et d'aquaculture au minist ère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche. Il a rappelé à ce titre que le programme sectoriel "Aquapêche 2020" avait été élaboré en concertation avec trois partenaires: l'administration, la profession et les scientifique. "Mais, il manque d'autres partenaires notamment la société civile qui peut nous aider dans la gestion et le développement des activités prévues", a-t-il dit lors d'une rencontre d'information sur la préparation des évènements et manifestations à venir notamment la conférence régionale sur la pêche artisanale en Méditerranée qui va se tenir du 7 au 9 mars à Alger ainsi que la 4eme édition de l'opération "Ports bleus". "Il y a un potentiel dans le mouvement associatif et la société civile pouvant constituer le quatri ème partenaire qui va nous permettre d'avoir un éclairage inédit sur la conduite de nos activités de développement et de gestion", a-til ajouté. Le réseau algérien des associations de la pêche artisanale (RAAPA) est le premier réseau de professionnels et amateurs à être créé pour défendre la filière des petits métiers, longtemps marginalis ée aussi bien au niveau national qu'international, et ce, malgré son importance sur le plan socioé- conomique. Le président du RAAPA, Hacène Hamdani, a dit avoir saisi l'opportunité du regain d'intérêt de la communauté internationale vis-à-vis de la pêche artisanale pour créer ce réseau qui fédère 17 associations au niveau national. D'après lui, ce réseau compte relever plusieurs défis dont la sensibilisation des pêcheurs à protéger la ressource, à créer des projets durables dans la pêche artisanale et à former les professionnels sur les techniques de pêche durable et la préservation de l'environnement, a indiqué ce professionnel. Mais, "la priorit é actuelle c'est la protection du métier de la pêche artisanale que beaucoup de gens quittent en raison du manque de la ressource et des conflits d'intérêts en mer entre les grands bateaux de pêche et les petits", a-t-il précisé. Le vide juridique qui caractérise la pêche artisanale devrait être aussi comblé pour préserver ce métier qui fait vivre des milliers de familles dans des zones souvent enclavées, a-t-il recommandé. "La création de ce réseau vise à créer une base de collaboration positive pour réussir le développement de cette branche", estime ce professionnel qui souligne la volonté des pouvoirs publics à impliquer la société civile dans le programme de développement du secteur. Ce genre de réseaux est appelé à participer aux évènements nationaux et régionaux pour défendre les intérêts de la profession et être partie prenante aux solutions proposées.