Le liège est un produit d'avenir, il est écologique et durable et possède des propriétés d'isolation thermique et phonique inégalable, et reste de plus relativement peu oné- reux", d'ailleurs, il y a une disponibilit é sans limite du liège en Algérie, une manifestation d'int érêt de plus en plus importante en faveur du panneau isolant, notamment dans la construction et le bâtiment. Il y a aussi, le souci partagé (public et privé) de réaliser des économies d'énergie, le liège ayant la faculté de réduire les consommations thermiques de l'ordre de 30 % dans les habitations, et les promesses d'une plus grande ouverture sur l'exportation. Après des années de purgatoire, l'unité Béjaïali ège, une émanation de l'ex- SNLB (Société nationale des liè- ges et bois) spécialisée dans la production de panneaux agglom érés en liège (isolation thermique et acoustique), reprend vie en affichant un état de santé insolent. Ses performances, marqu ées par un doublement de ses niveaux de production et de son chiffre d'affaires, ainsi que son orientation affirmée vers l'international, renseignent on ne peut mieux sur son nouveau dynamisme certes, mais aussi sur ses projections. L'unité est sur le point de fonder une nouvelle usine dans la nouvelle zone industrielle d'El-Kseur (27 km à l'ouest de Béjaïa) avec comme objectif le renforcement de ses exploits. Employant une soixantaine de travailleurs à peine, elle a produit en 2015, pas moins de 4.000 m3 de panneaux agglomé- rés (contre 2000 M3 en 2014), 76 tonnes de regranulé noir (contre 19 tonnes en 2014) et autant de poussières de liège, un sous-produit utilisé comme fertilisant ou remplaçant la paille dans les élevages. DES ACTIVITES À L'EXPORT POUR 50.000 EUROS Au même moment, elle a concrétisé sept opérations d'exportation vers l'Europe, notamment la Belgique, la France et l'Italie, pour un montant de plus de 50.000 Euros. Pour autant, ses dirigeants évitent de pavoiser. "Nous avons redressé la barre certes, mais il faut persévérer et confirmer. On jugera sur la durée", commentera son PDG, Mohamed Himrane, qui s'est dit "optimiste", malgré un contexte de crise, quant à l'existence de plusieurs facteurs favorisant son activité. L'usine, sortie des limbes en 1933 puis nationalisée en 1964, capitalise une expérience, capable de lui garantir des horizons encore plus prometteurs, soutient-on. En fait, cette force acquise contraste fortement avec son état physique. L'unité, implantée à la périphérie de la ville, non loin du carrefour des quatre chemins qui fourmille de boutiques et d'ateliers industriels, est connue des seuls observateurs avertis. Cachée derrière un mur d'enceinte, elle n'accroche ni le regard, ni ne renseigne sur son métier, "trahie" seulement par un panneau d'enseigne discret apposé latéralement au portail d'entrée. A l'intérieur, une fois le seuil franchi, l'attrait reste tout aussi austère, duquel apparaît une foule de bâtisses impersonnelles imbriquées les unes dans les autres et cernant un immense parking dont la quasi-vacuité renforce le "leurre" extra-muros. Le visiteur n'en lève le voile qu'une fois les pieds dans les ateliers, où règnent un bruissement et une activité à tout rompre. Les lieux en soi ressemblent à s'y méprendre à un musée. "C'est presque une manufacture du 19ème siècle", plaisante M. Himrane, ravi de dévoiler ses autoclaves fumant et ses équarisseurs à lame unique qui fleurent l'ancien mais qui lui calibrent des "produits première main". Leur succès a dépassé les fronti ères nationales, arrivé jusqu'en Chine, intéressée par l'acquisition de la poudre de liège, ou encore dans d'autres pays europ éens, à l'instar de l'Autriche, attiré par les panneaux.L'unité traverse un moment de félicité. Et la crise, pour elle, n'est finalement qu'un motif de plus pour se transcender.