La direction générale des douanes compte lancer une opération de désengorgement du port d'Alger. En effet, dans une instruction qu'elle vient d'adresser à l'ensemble des importateurs, et rendue publique jeudi, la DG des douanes, vient d'avertir que "les marchandises importées ayant dépassé le délai légal de séjour en dépôt de Douanes, fixé à quatre mois, seront aliénées et vendues aux enchères publiques par les services douaniers". La note en question entrera en vigueur, selon les termes de l'instruction, à partir du 1er mars prochain, ajoute le même communiqué émis sous forme d'avis aux importateurs. "A l'expiration du délai de 4 mois, avertit l'administration douanière, les marchandises seront placées sous la responsabilité entière des douanes et aucune revendication de propriété des importations ne peut être invoquée", lit-on encore dans le même communiqué. Dans le même sillage, et dans le même avis de la direction des Douanes, il a été précisé ouvertement qu'aucune mainlevée de marchandises ne sera autorisée après l'expiration de ce délai de dépôt, à savoir quatre mois, et ce, en application du code des douanes. En tout cas, il importe de préciser que les services de la direction générale des douanes ont expliqué que le recours à cette solution qui envisage la vente aux enchères des marchandises en rade au niveau des ports, intervient en application de la loi de finances pour l'année en cours, laquelle dans son article 50 donne le feu vert à la direction générale des douanes pour "se débarrasser" des containers en suspens au niveau des enceintes portuaires. Au registre des motifs ayant incité la direction des douanes à recourir à cette solution, il a été fait état des contraventions liées au régime du dépôt des douanes qui, d'ailleurs, donneront lieu à un paiement d'amendes dont le montant variera en fonction de la nature de l'infraction, a-t-il été rappelé dans le même communiqué de la direction générale des douanes. Il y a lieu de rappeler que le phénomène de l'abandon de containers se pose avec acuité au niveau des différents ports d'Algérie. Le recours des importateurs à l'abandon est dû à diverses raisons. La campagne d'assainissement des ports où foisonnent des containers abandonnés remonte à quelques années de cela. Le constat qui a été fait récemment sur la situation du port d'Alger est alarmant. Ceci au moment où il a toujours été établi que le port d'Alger étouffe, et c'est à partir de là qu'une opération de recensement des containers en suspens a été lancée, il y a quelques années, par les services des douanes "afin d'assainir les aires de stockage et les magasins encombrés de marchandises et de containers en souffrance". Toujours dans la perspective d'évacuer les quais, il a été décidé également de créer des ports à sec dans des zones libres, loin de l'influence au sein des sites portuaires. Mais cela reste toujours insuffisant pour endiguer le problème criard de l'encombrement au sein des ports. Il reste, toutefois, que l'évacuation des containers à temps est difficile, ont toujours averti les responsables des douanes. "L'un des problèmes est que les containers ne se trouvent même pas dans les lieux où ils sont censés être, ou du moins ceux indiqués sur les documents administratifs ", a indiqué récemment un officier de douane au port d'Alger. Les douanes font, par ailleurs, état d'un manque de moyens de transport pour le transfert des containers.