Le prix du pétrole a terminé en forte baisse lundi à New York, affecté par la hausse du dollar et une chute des principaux indices boursiers à Wall Street. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, a cédé 1,30 dollar pour clôturer à 64,15 dollars sur le New York Mercantile Exchange. "Le pétrole a réagi à la combinaison d'un dollar plus fort et d'un marché actions plus faible", a indiqué Kyle Cooper de IAF Advisors. Bien qu'elle reste sur une tendance globalement baissière depuis le début de l'année, la devise américaine se reprenait un peu lundi face à un panier de six devises étrangères. Cette hausse a généralement pour effet de rendre plus onéreux, et donc moins attractifs, les achats d'or noir libellés dans la devise américaine pour les investisseurs munis d'autres devises. Concernant Wall Street, "la chute des prix est liée à un sentiment de déprime assez généralisé. Les marchés boursiers mondiaux sont sous pression, confirmant que la forte hausse des prix ces dernières semaines était principalement liée à l'optimisme ambiant", ont indiqué les analystes de Commerzbank. A la clôture du marché du pétrole, l'indice vedette Dow Jones reculait de plus de 2% en séance après avoir déjà affiché vendredi son recul le plus marqué depuis juin 2016. "Les marchés sont corrélés et le mouvement sur les actions influence (la baisse du pétrole). Tout comme l'attente d'une nouvelle hausse des stocks américains de pétrole cette semaine", a indiqué Matt Smith, de ClipperData, en référence au rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) attendu mercredi. Après dix semaines consécutives de baisse, les stocks de bruts américains ont enregistré une forte progression la semaine dernière, de 6,8 millions de barils. Le rapport mensuel sur les perspectives à court terme du marché de l'énergie, publié par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) était également très attendu mardi. Une révision à la hausse de la production américaine de pétrole "devrait être confirmée" à cette occasion, a commenté M. Smith. Un indicateur est déjà allé dans cette direction vendredi, une nouvelle progression du nombre hebdomadaire de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis ayant été observée. Le nombre de puits actifs est un indicateur avancé de la production américaine.
… Dévisse un peu plus en Asie Les cours du pétrole étaient orientés en nette baisse, lundi en Asie, perdant plus d'un pourcent en raison de prises de bénéfices et d'un renforcement du dollar. Vers 03H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mars, cédait 68 cents à 64,77 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en avril, perdait 73 cents, à 67,85 dollars. L'or noir a fortement progressé ces dernières semaines, mais été plombé par les chiffres de la firme Baker Hughes montrant une hausse du nombre de puits de pétrole en activité aux Etats-Unis. C'est la troisième semaine d'affilée que ce décompte est à la hausse, un signe que les producteurs américains de pétrole de schistes ont intensifié leurs activités. Cela est de nature à nuire aux efforts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et à ses partenaires qui ont décidé de baisses de production pour écluser les réserves et soutenir des cours longtemps plombés par une offre surabondante. "Le prix du pétrole n'est plus complètement dépendant des décisions de l'Opep sur les quotas", a expliqué dans une note Paul Morgan, de Rystad Energy. "On s'attend à une baisse des prix aujourd'hui en raison de prises de bénéfices avant de nouvelles informations peu encourageantes sur la production américaine", a déclaré de son côté Avtar Sandu, de Philip Futures. Le dollar a par ailleurs été renforcé la semaine dernière par des indicateurs économiques favorables, ce qui fait que le brut, libellé en billet vert, est plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises. Ce qui réduit la demande et tire les prix vers le bas.