Les cours du pétrole ont terminé la séance en hausse lundi, sans pourtant que les analystes s'accordent à penser que les signes d'un déclin de la production américaine justifient une reprise des prix. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a gagné 2,00 dollar à 46,68 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), effaçant presque ses pertes de vendredi. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a fini la journée à 48,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,45 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Le marché a réussi à légèrement rebondir dans ce qui ressemble à une correction technique, sans qu'aucune actualité sur les données fondamentales du marché vienne justifier une hausse, a commenté Tim Evans, chez Citi. Les volumes d'échange ont été très légers, a commenté pour sa part Ted Sloup, chez iiTrader.com. Selon lui, les investisseurs n'ont trouvé qu'un prétexte dans l'annonce d'une nouvelle baisse du nombre de puits en activité, sortie vendredi, pour faire remonter des prix qui sont selon lui surtout guidés par des considérations techniques, liées notamment aux fluctuations de la Bourse américaine. Selon un décompte de la société de services pétroliers Baker Hughes donné vendredi, le nombre de puits de forage en activité a baissé de 8 unités la semaine dernière, à 644 puits, soit 57% de puits en moins qu'à la fin du mois de décembre 2014, selon les analystes de Commerbank. Il a fallu attendre le week-end pour que la nouvelle fasse son chemin, mais le déclin des puits de forage aux Etats-Unis pour la troisième semaine consécutive a fait grimper le Brent et le WTI, notait Michael van Dulken, analyste chez Accendo Markets. Les prix bas du pétrole se font ressentir (sur la production, NDLR) et les principales régions de production de pétrole de schiste risquent en particulier de subir des dommages durables, relevait-on chez Commerzbank. Toutefois, M. Evans a minimisé l'impact de la baisse de production américaine sur le déséquilibre mondial entre l'offre surabondante et la demande. Certains producteurs sont sous pression, mais l'approvisionnement mondial reste supérieur à la demande, vu la forte production de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a-t-il fait valoir. En outre, les progrès significatifs réalisés dans l'enquête sur le nucléaire iranien, dont a fait état lundi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), signifient que le rétablissement de la production iranienne va se confirmer, avec des barils supplémentaires qui viendront aggraver la surabondance d'offre, a ajouté M. Evans. De son côté, Matt Smith, chez ClipperData, a cité une étude du cabinet de conseil Wood MacKenzie qui a chiffré à 220 milliards de dollars la réduction d'investissements dans le secteur de l'exploration-production pétrolière en 2015-16, soit une chute de 20% à 30%.
Le pétrole à la baisse en Asie Les cours du pétrole étaient à la baisse mardi en Asie, en raison de l'appréciation du dollar et de craintes persistantes sur l'excès d'offre de brut. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre reculait de 39 cents à 46,29 dollars dans les échanges électroniques en Asie, après avoir terminé lundi sur un gain de 2 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le baril de Brent, la référence européenne du brut, pour livraison en novembre, reculait de son côté de 37 cents à 48,55 dollars après avoir fini la journée de lundi sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,45 dollar par rapport à la clôture de vendredi. L'appréciation du dollar pèse sur les prix du brut, a déclaré Bernard Aw, analyste chez IG Markets à Singapour. Le dollar a grimpé lundi après plusieurs déclarations de responsables de la Réserve fédérale (Fed), laissant entendre que les Etats-Unis restaient sur la voie d'une normalisation monétaire en 2015, par contraste avec l'attentisme récemment manifesté par la banque centrale. La Fed a décidé jeudi de maintenir ses taux à un niveau presque nul, alors qu'un relèvement aurait tendance à renforcer le dollar, et le billet vert s'est affaibli immédiatement après sa décision. Une hausse des taux aurait entre autres pour conséquence une hausse du billet vert. Or, l'or noir est libellé en dollars et serait ainsi plus cher pour les acheteurs munis d'autres devises, ce qui tendrait à plomber encore la demande dans un contexte marqué par l'excès d'offre.