Le P-DG du groupe Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour a indiqué lundi à Illizi que l'Algérie possédait encore des capacités importantes pour produire du pétrole et du gaz. "Dans le domaine pétrolier, s'il y a une baisse de la production nationale, ceci est dû au respect des quotas réduits dans le cadre de l'accord Opep- non Opep", a expliqué M. Ould Kaddour lors d'un point de presse tenu à l'issue de sa visite effectuée dans plusieurs wilayas du sud du pays. M. Ould Kaddour répondait à une question relative aux chiffres publiés récemment par l'Office national des statistiques (ONS) relevant une baisse de 7,8 % la production dans le secteur des hydrocarbures au 3ème trimestre 2018 par rapport à la même période de 2017. Selon le premier responsable du groupe Sonatrach, même si l'Algérie possède des capacités importantes pour produire du pétrole, elle ne peut pas produire autant qu'aujourd'hui, car il y a une limitation. "Pour le pétrole brut, on a une limitation, on ne peut donc produire plus qu'aujourd'hui, même si on a les capacités", a-t-il dit. Par contre, pour le gaz, il n'y a aucune limitation en matière de production, a-t-il souligné. "Sonatrach doit définitivement aller vers le gaz, car elle peut le produire tant qu'elle veut et pour développer aussi le secteur de la pétrochimie", a-t-il expliqué. Selon lui, tout ce qu'a été fait jusqu'à présent c'est de produire du gaz et le commercialiser. "Ce n'est pas la meilleure solution pour engranger des recettes pour le pays". Ainsi, il est impératif, selon le patron du groupe Sonatrach, d'œuvrer pour la transformation du gaz en plastique et en produits pétrochimiques. Il a, à ce titre, annoncé la signature ce mercredi à Oran d'une convention entre Sonatrach et le groupe français Total pour la création d'une joint-venture dans le domaine de la pétrochimie. M. Ould Kaddour a également fait part de la conclusion durant le mois prochain, avec le groupe turc Ronesans Holding d'une convention relative au montage financier pour la réalisation d'un complexe pétrochimique en Turquie. Pour rappel, en novembre dernier la compagnie Sonatrach avait signé à Istanbul (Turquie) un pacte d'actionnaires avec le groupe turc Ronesans Holding portant sur la réalisation d'un complexe pétrochimique en Turquie. Il s'agit d'un complexe pétrochimique de transformation du propane en polypropylène qui est une matière plastique utilisée par de nombreuses industries dont celles notamment de l'automobile, du textile et de la pharmacie. D'une capacité de production de 450.000 tonnes/an de polypropylène, ce projet, dont le coût d'investissement est de 1,2 milliard de dollars, sera réalisé dans la région de Cayhan, située dans la province d'Adana en Turquie, dans le but de satisfaire les besoins du marché turc en cette matière plastique. Pour ce faire, Sonatrach qui s'engage à financer le projet à hauteur de 30%, fournira annuellement, à partir de ses installations de gaz de pétrole liquéfié (GPL) en Algérie, un volume de 550.000 tonnes de propane nécessaires à ce projet. Ce qui permettra à Sonatrach de placer son propane sur le marché turc à travers un contrat de long terme, et contribuera à renforcer davantage les relations économiques existant entre l'Algérie et la Turquie. Interrogé sur les projets d'installation en Algérie de la Compagnie américaine ExxonMobil et de création d'une société de Trading, le P-DG du groupe Sonatrach a indiqué qu'ils étaient "en très bonne voie. Les deux projets vont aboutir avant la fin du premier semestre 2019", a-t-il annoncé. Sur la raffinerie d'Alger, M. Ould Kaddour a affirmé qu'elle sera opérationnelle, le mois prochain. Concernant le choix d'un partenaire étranger pour assurer l'aspect technologique dans le projet intégré d'exploitation et de transformation du phosphate dans la région de Bled El-Hadba (Tebessa), M. Ould Kaddour a indiqué que le choix était fait. "Actuellement, on est en train de négocier avec ce partenaire étranger. Les investisseurs qui viennent coopérer avec Sonatrach doivent partager les risques avec nous", a-t-il dit. Le projet intégré d'exploitation et de transformation du phosphate et du gaz naturel dont la partie algérienne détient 51%, contre 49% pour la partie chinoise, est réparti entre le gisement de Bled El-Hadba à Tebessa, sur 2.045 hectares, la plateforme de Oued Kebrit à Souk Ahras s'étendant sur 1.484 ha, celle de Hadjar Essoud à Skikda, sur 149 ha et le port d'Annaba sur 42 ha. Mobilisant un volume d'investissement de six (6) milliards de dollars, le complexe de phosphate dont la mise en exploitation est prévue en 2022, créera 3.000 postes d'emploi directs alors que ses chantiers de réalisation à travers les quatre wilayas assureront 14.000 postes d'emploi. Ce complexe de phosphate garantira des revenus annuels en devises à hauteur de 1,9 milliard de dollars.
Première promotion de formation en soudage de pipelines La compagnie nationale Sonatrach, en partenariat avec la Direction de la formation et de l'enseignement professionnels de la wilaya de Ouargla, a lancé lundi la première promotion de formation en soudage de pipelines pour les jeunes de la région. Cette cérémonie s'est déroulée à Ouargla en présence notamment du P-DG de Sonatrach, et du wali de Ouargla, Abdelkader Djellaoui. Cette formation entre dans le cadre d'un partenariat entre le groupe Sonatrach et la Direction de la formation et de l'enseignement professionnels de la wilaya de Ouargla. Elle se veut une mise en application de l'instruction du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, "qui accorde un vif intérêt au perfectionnement de la main-d'œuvre locale dans les wilayas du Sud à travers l'activation des programmes de formation", explique-t-on. Ainsi, le groupe Sonatrach a mis à disposition une infrastructure pédagogique équipée des moyens adéquats pour le bon déroulement de ce programme de formation au profit de 43 stagiaires, pour une durée de six (6) mois. Ce centre de formation est rattaché à l'Institut algérien du pétrole (IAP), outil de formation du groupe Sonatrach, et ce, pour assurer le bon déroulement et le suivi pédagogique du programme de formation qui est assuré par les cadres de la compagnie nationale des hydrocarbures. A la fin du cursus, cette formation professionnelle spécialisée sera sanctionnée par une attestation permettant de faciliter l'intégration des jeunes dans la vie professionnelle et à combler les besoins en la matière du secteur des hydrocarbures. A ce propos, M. Ould Kaddour a mis en exergue l'impératif de développer les spécialités dans les métiers liés aux hydrocarbures, telle la soudure. "Pourquoi ramener des Chinois ou des Philippins pour faire la soudure des pipelines? Vous croyez que les Algériens ne peuvent pas le faire? Il faut qu'on ait des spécialités et qu'on développe notre savoir-faire", a-t-il insisté. Dans ce sens, il a rassuré les stagiaires de cette première promotion qu'ils auront un contrat de travail, une fois la formation terminée: "Comme ça, vous pouvez vous intégrer facilement dans la vie professionnelle", a-t-il avancé. Outre le lancement de cette formation, le P-DG de Sonatrach a visité l'unité de production d'azote liquéfié appartenant à l'entreprise privée Calgaz Algérie qui dispose également d'une unité de production d'oxygène liquéfié à Laghouat. D'une capacité de 200 tonnes par jour chacune, ces deux unités utilisent un process de production de dernière génération. Ces investissements de plusieurs dizaines de millions de dollars permettront à Calgaz Algérie de se positionner sur le marché algérien ainsi que sur le marché africain. Pour 2019, Calgaz Algérie procédera à l'installation de deux autres unités de production de gaz industriels à Adrar et à In Amenas. Un autre site de production, doté d'un centre d'embouteillage, est en projet à Mascara par cette même entreprise, qui sera destiné à l'alimentation en produits gazeux sous-pression pour les secteurs industriels dont celui de l'agro-alimentaire, ainsi que pour le secteur médical. L'entreprise vise à atteindre une capacité de production de 1.000 tonnes par jour dés le début 2020 et vise, à court terme, à exporter ses produits. Par ailleurs, M. Ould Kaddour a visité les deux hôpitaux des villes de Hassi Messaoud et Illizi.