Les Etats-Unis souhaitent poser comme condition à un éventuel accord commercial avec la Chine la mise en place d'un mécanisme de contrôles réguliers de la mise en œuvre des engagements de Pékin et entendent se réserver le droit de relever les droits de douanes en cas d'infractions, a-t-on appris de trois sources au fait des négociations entre les deux pays. "La menace des droits de douane ne disparaît pas, même en cas d'accord", a dit l'une des sources qui a requis l'anonymat. Les négociateurs chinois n'ont pas accueilli favorablement l'idée de contrôles réguliers mais la proposition américaine n'a pas pour autant compromis les discussions, a précisé la source. Une source chinoise a déclaré que les Etats-Unis souhaitaient "des évaluations périodiques" mais que la périodicité n'était pas encore fixée. Un porte-parole du représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, s'est refusé à tout commentaire sur le sujet. "Cela ressemble à une humiliation", a dit la source chinoise. "Mais peut-être les deux parties vont-elles parvenir à trouver un moyen permettant au gouvernement chinois de sauver la face." L'administration américaine a mis en œuvre des droits à l'importation sur des centaines de produits chinois afin de faire pression sur la Chine pour qu'elle accepte de modifier ses pratiques commerciales, dans le but affiché de rééquilibrer les échanges entre les deux pays. Les exigences de Washington portent entre autres sur la protection de la propriété intellectuelle, les transferts de technologie, les aides publiques aux industriels et les barrières commerciales. L'idée d'évaluations trimestrielles du respect des engagements chinois figurait dans un document américain sur les négociations avec Pékin révélé en mai 2018, avant la mise en œuvre par Washington d'une première série de droits de douane s'appliquant à 50 milliards de dollars (44 milliards d'euros) de produits chinois. Il est très rare qu'un tel mécanisme de contrôle figure dans des accords commerciaux internationaux, ce type de dispositions relevant davantage des sanctions économiques comme celles imposées par Washington à la Corée du Nord et à l'Iran. Mais l'administration Trump reproche régulièrement à la Chine de ne pas tenir ses engagements en matière de réformes et d'ouverture de ses marchés. Washington cite ainsi souvent en exemple les difficultés rencontrées par les spécialistes étrangers des paiements électroniques qui tentent de s'implanter en Chine en dépit de la décision rendue en 2012 par l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a jugé les pratiques chinoises discriminatoires.
Pékin propose d'augmenter ses importations de produits US La Chine a proposé d'augmenter sensiblement ses achats de produits américains sur les six prochaines années pour rééquilibrer la relation commerciale entre les deux pays, rapporte Bloomberg vendredi, citant des sources proches du dossier. En augmentant ses importations de produits venant des Etats-Unis d'un montant de plus de 1.000 milliards de dollars (880 millions d'euros) sur la période, la Chine vise à ramener son excédent, qui était de 323 milliards de dollars l'an dernier, à zéro d'ici 2024, précise une des sources. A mi-chemin d'une trêve de 90 jours dans la guerre commerciale sino-américaine décidée le 1er décembre par les présidents Donald Trump et Xi Jiping au sommet du G20 en Argentine, peu d'avancées concrètes ont été annoncées. Des statistiques publiées lundi montrent que les exportations chinoises ont connu leur plus net recul en deux ans en décembre et les importations ont baissé aussi, annonçant une poursuite du ralentissement de l'économie de la Chine en 2019 et une dégradation de la demande mondiale. Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin discute d'une levée partielle ou totale des droits de douane imposés aux produits importés de Chine, a rapporté jeudi le Wall Street Journal et d'un démantèlement de ces droits lors d'une nouvelle session de négociations prévues le 30 janvier. Mais son idée se heurte à la résistance du représentant fédéral au Commerce (USTR), Robert Lighthizer, et n'a pas encore été soumise à Donald Trump, a ajouté le quotidien, dont les informations ont été démenties par le département du Trésor. Le vice-Premier ministre chinois Liu He est attendu aux Etats-Unis les 30 et 31 janvier pour un nouveau cycle de négociations visant à mettre un terme à la guerre commerciale que se livrent les deux premières économies de la planète. L'administration Trump menace de relever de 10% à 25% ses droits de douanes sur 200 milliards de dollars (175 milliards d'euros) de produits chinois importés à partir du 2 mars, si Pékin ne répondait pas de manière satisfaisante aux critiques de Washington sur la propriété industrielle, les transferts de technologie forcés ou les barrières non-douanières.