Il y a un mois environ, le Président-directeur général (P-DG), Mohamed Arkab a annoncé que le groupe Sonelgaz a réalisé, en 2018, un chiffre d'affaires de plus de 390 milliards de dinars, à travers, notamment, le recouvrement d'une grande partie de ses créances auprès des clients". Aujourd'hui et selon un bilan de la Société algérienne de distribution de l'électricité et du gaz (SDC), filiale du groupe Sonelgaz, il ressort que celle-ci a perdu en 2018, plus de 11 milliards de dinars en raison de la fraude à travers notamment les branchements illicites sur son réseau électrique. La quantité d'énergie électrique fraudée en 2018 est estimée à 2.430,5 MWh, engendrant un préjudice financier estimé à 11,182 milliards de dinars, précise ce bilan dévoilé lors d'une rencontre organisée par la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) avec les associations de protection des consommateurs, en présence du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. Des représentants de la SDC, ont indiqué que 20.555 plaintes ont été déposées durant les trois dernières années pour fraude. Et cela s'explique selon les responsables de la société concernée à la réalisation de connections clandestines au réseau d'électricité, la manipulation illicite des comptages de l'énergie, ainsi qu'aux procédés visant à réduire en partie ou en totalité l'énergie consommée effectivement. De plus, le même bilan indique, au sujet des agressions des ouvrages (non-respect de la distance de sécurité entre les constructions et les installations électriques et gazières), la SDC a recensé en 2018 pas moins de 14.082 ouvrages électriques et 9.232 ouvrages gaziers agressés. Il ne faut pas non plus oublier que 2.688 atteintes de tiers sur le réseau électrique, dues aux travaux et construction à proximité ou sous les lignes électriques, ont été enregistrées au niveau national. Ces atteintes sont à l'origine de 19 des incidents enregistrés sur les 23018, selon les mêmes données. Quant aux atteintes de tiers sur les canalisations de gaz, leur nombre s'est élevé en 2018 à 5.768 atteintes provoquant 76% des incidents enregistrés durant la même année.
augmentation des prix de l'électricité En plus du gaspillage de l'électricité dont les responsables de la Sonelgaz ne cessent de multiplier la sensibilisation des citoyens pour en économiser, comme si ce sont uniquement les citoyens qui sont responsables. Car, faut-il bien faire remarquer aux responsables de ladite société et ce, y compris la tutelle que du côté des institutions publiques, la déperdition et le gaspillage sont beaucoup plus importantes que celui des citoyens. Ceci dit, on ne cesse d'évoquer l'augmentation des prix de l'électricité alors que tantôt les responsables concernés indiquent qu'il n'est pas question de le faire et d'autre part, ils indiquent qu'il y a possibilité de le faire mais avec une certaine " distinction ". Et ces gestes montrent qu'on se dirige bel et bien vers une augmentation du prix de l'électricité. La preuve est qu'au début du mois en cours, le gouvernement étudie une révision de la tarification d'électricité et du gaz. Et c'est le ministre de l'énergie, Mustapha Guitouni qui l'a annoncé. "La question n'est pas posée actuellement, mais le gouvernement étudie, suite à notre proposition, une révision pratique du soutien de cette énergie vitale. Ce soutien doit être dirigé aux couches les plus vulnérables ", a précisé le ministre. Il a saisi l'occasion pour rappeler que l'Algérie a produit, durant la période allant de 2000 jusqu'au début de l'année en cours, quelque 19.000 mégawatts d'électricité à la faveur du programme du président de la République. "Ce qui a permis de tripler, durant ces deux décennies, la production d'électricité par rapport à la période allant de 1962 à 2000", a-t-il précisé, ajoutant que son secteur compte 100 centrales d'énergie électrique. Encore faut-il rappeler que lors de sa dernière invitation à la chaîne 3 de la Radio nationale, le ministre de l'énergie, Mustapha Guitouni a fait remarquer que "Le prix de revient de l'électricité est autour de 12 DA le kilowatt-heure, tandis que le consommateur le paye à 4 DA ", avant d'annoncer que le dossier de ciblage des subventions est à l'étude au niveau de son département " pour régler ce problème ". Le premier responsable, qui trouve le système actuel anormal, explique qu'avec le ciblage " celui qui mérite (une bonification) sur la tranche des 125 kWh M'rahba (il est le bienvenu, NDLR), mais celui qui peut payer sa facture, doit payer le juste prix ". Le département de Guitouni envisage d'autres perspectives pour à la fois augmenter la production et réduire la consommation interne pour éviter de sombrer dans des crises énergétiques. En plus des campagnes de sensibilisation, du renforcement de la production des énergies renouvelables qui permettraient dans 10 ans d'économiser 15 milliards de m3 et de l'intégration des turbines à vapeur dans les centrales électriques pour réduire de 15% leur consommation de gaz, un plan pour l'urbanisme est, désormais, lancé pour l'investissement dans l'écohabitat.
Mauvaise utilisation du gaz : 66 morts en 2018 Par ailleurs, le bilan de la SDC fait état de 94 accidents, en 2018, liés à la mauvaise utilisation du gaz (inhalation des gaz brûlés, incendies et explosions causées par des fuites de gaz). Au total, 66 personnes ont trouvé la mort et 192 autres ont été blessées dans ces accidents qui ont pour causes principales le manque d'aération, la mauvaise étanchéité de l'installation intérieure ainsi que la non-conformité des appareils utilisés. Sur ce point, plusieurs représentants des associations de protection des consommateurs ont demandé au gouvernement d'intervenir pour faire face à la multiplication des "drames" causés par l'inhalation de monoxyde de carbone. Répondant aux préoccupations des associations de consommateurs, le ministre de l'Energie a appelé à l'organisation de campagnes de sensibilisation plus efficaces, tout en affichant son soutien à l'idée de visites périodiques pour contrôler la conformité des installations gazières. Il a plaidé, par ailleurs, pour la rationalisation de la consommation, considérant que "des gestes simples peuvent contribuer à mieux consommer et à mieux préserver le patrimoine et ainsi à mieux gérer les ressources et orienter les investissements vers les infrastructures énergétiques les plus indiquées pour améliorer la qualité du service rendu et par voie de conséquence optimiser les coûts". M. Guitouni a fait savoir que son département était en train d'élaborer, en collaboration avec le ministère de l'Education nationale, un programme de sensibilisation aux écoles contre le gaspillage de l'énergie. S'agissant de la relation de la SDC avec ses clients, le ministre a annoncé l'interdiction des coupures systématiques de l'électricité et gaz suite au non-paiement d'une facture. "Il est interdit dorénavant de couper l'électricité et le gaz avant de vérifier les fichiers des abonnés. Ceux qui ont l'habitude de payer peuvent bénéficier d'un délai supplémentaire pour le paiement de leur facture", a-t-il indiqué. En sus, les agents de la SDC n'ont plus le droit de demander le paiement de la facture avant le règlement du recours introduit par le client. "Si l'abonné se plaint d'une surfacturation, personne ne peut lui demander de payer avant de faire les vérifications nécessaires. Chaque client doit régler la somme indiquée dans sa facture en toute conviction", explique le ministre. Voilà qui a le mérite d'être clair. Mais, il faut vraiment l'appliquer sur terrain…