ExxonMobil et Chevron ont annoncé des bénéfices trimestriels en baisse en raison d'un tassement d'activité dans le raffinage, d'une réduction des marges dans la pétrochimie et du recul des prix du pétrole et du gaz naturel. Les deux plus grandes compagnies pétrolières américaines ont fait état d'une augmentation de leur production mais d'une réduction des marges dans leurs activités de raffinage et de produits chimiques. Exxon a même subi sa première perte dans son activité de raffinage depuis 2009. Premier producteur américain de pétrole, Exxon a fait état d'une chute de 49% de son bénéfice au premier trimestre. "Le contexte de marché a été difficile pour nous ce trimestre", a résumé Jack Williams, Senior Vice President d'Exxon, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. En Bourse à New York, le titre Exxon perdait 2,7% en fin de matinée. Chevron cédait 1,67%. Wall Street a les yeux rivés sur Chevron et la bataille qu'il livre à son petit concurrent Occidental Petroleum pour racheter Anadarko Petroleum. Occidental a fait cette semaine une offre à 38 milliards de dollars qui surpasse les 33 milliards proposés par Chevron. Michael Wirth, P-DG de Chevron, a déclaré vendredi que le groupe se considérait en bonne voie pour conclure un accord avec Anadarko. "Nous avons une longue tradition d'intégration réussie des entreprises et avons souvent dépassé nos objectifs de synergies", a-t-il dit aux analystes lors d'une conférence téléphonique. "Nous ne serions pas surpris de voir Chevron augmenter son offre", ont estimé dans une note de recherche les analystes d'Edward Jones, ajoutant que l'offre de Chevron serait "celle qui sera retenue à la fin".
Production américaine à un record La bataille pour la prise de contrôle d'Anadarko a incité les analystes à interroger Exxon sur les fusions et acquisitions dans le bassin permien, dans l'ouest du Texas et au Nouveau-Mexique, où un boom des forages a conduit la production pétrolière américaine à un record historique de 12 millions de barils par jour. "Je serais surpris si, au fil du temps, nous n'obtenions pas plus de superficies dans le Permien", a répondu Jack Williams aux questions d'un analyste sur d'éventuelles acquisitions, tout en ajoutant qu'Exxon "n'en a pas besoin". La production croissante d'Exxon dans le bassin permien a été une réussite, atteignant 226.000 barils d'équivalent pétrole par jour (bep/j) au premier trimestre. Exxon a déclaré qu'il restait bien placé pour produire 1 million de bep/j d'ici 2024 et qu'il utiliserait la moitié de ses stocks existants d'ici là. Exxon continue d'investir massivement pour accroître sa production de pétrole et de gaz. Son directeur général Darren Woods a estimé que le groupe avait une occasion d'investir étant donné que ses concurrents se concentrent davantage sur l'amélioration de leur trésorerie et les rachats d'actions. Au premier trimestre, le bénéfice d'Exxon est tombé à 2,35 milliards de dollars (2,11 milliards d'euros), ou 55 cents par action, contre 4,65 milliards (1,09 dollar) un an plus tôt. Les analystes attendaient en moyenne 0,70 dollar, selon des données Refinitiv. La production de pétrole et de gaz d'Exxon a augmenté de 2% à 4 millions de barils par jour, contre 3,9 millions un an plus tôt. Du côté de Chevron, la production de pétrole et de gaz a atteint 3,04 milliards de barils par jour, contre 2,85 milliards un an plus tôt. Le bénéfice tiré des activités d'exploration aux Etats-Unis ont bondi de 15% par rapport au premier trimestre de l'année précédente. La faiblesse des marges à l'international a toutefois lourdement pesé sur le bénéfice net trimestriel de Chevron, qui a chuté de 27% à 2,65 milliards de dollars, ou 1,39 dollar par action, contre 3,64 milliards (1,90 dollar) un an plus tôt. Le consensus de Wall Street était cependant de 1,30 dollar par action.