L'olivier dans notre langue est un nom féminin (tazzemurt), symbole, donc, de fertilité. C'est ce qu'il fait qu'il est sacré dans nos contrées. Souvent, un de ces arbres est sanctifié pour inter-céder auprès du Créateur dans les croyances collectives immémoriales. C'est dire l'amour voué à cette essence. Produisant un aliment de base aux populations des montagnes kabyles, cet arbre, plusieurs fois centenaire et à feuilles persistantes, sera protégé car source de vie, et malheur à celui qui l'agressera, car le Saint des lieux le poursuivra de sa malédiction. Ne connaît la valeur de cet arbre que celui qui en tire richesse, parce qu'il aura su veiller sur lui avec effort et persévérance, alors la nature reconnaissante le lui rendra. Un Kabyle ne se sépare jamais de ses oliviers, même en cas d'extrême limite, car avec cet arbre, il ne peut se retrouver dans le dénouement total. Mouloud Mammeri disait à propos de l'olivier : «L'arbre de mon climat à moi, c'est l'olivier ; il est fraternel et à notre exacte image. Il ne fuse pas d'un élan vers le ciel… Il est noueux, rugueux, il est rude, il oppose une écorce fissurée mais dense aux caprices d'un ciel qui passe en quelques jours des gelées d'un hiver furieux aux canicules sans tendresses. A ce prix, il a traversé des siècles. Certains vieux troncs, comme les pierres du chemin, comme les galets de la rivière, dont ils ont la dureté, sont aussi immémoriaux et impavides aux épisodes de l'histoire ; ils ont vu naître, vivre et mourir nos pères et les pères de nos pères. A certains on donne des noms comme à des familiers ou à la femme aimée (tous les arbres chez nous sont au féminin) parce qu'ils sont tissés à nos jours, à nos joies, comme la trame des burnous qui couvrent nos corps. Quand l'ennemi veut nous atteindre, c'est à eux, tu le sais, qu'il s'en prend d'abord. Parce qu'il pressent qu'en eux une part de notre cœur gît et… saigne sous les coups. L'olivier, comme nous, aime les joies profondes, celles qui vont par-delà la surface des faux-semblants et les bonheurs d'apparat. Et puis quoi ? Rappelle-toi : l'olivier, c'est l'arbre d'Athéna, déesse de l'intelligence, Athéna, sortie toute armée du cerveau de Jupiter (n'est-ce pas une merveilleuse chose que de pouvoir ainsi à l'agréable et utile, joindre l'intelligence ?) Athéna, déesse aux symboles et rites libyens (l'Egide dit Hérode, c'est le nom berbère du chevreau et c'est vrai, c'est le même mot qu'on emploie aujourd'hui : Ighid)»… O.A.A L'olivier dans notre langue est un nom féminin (tazzemurt), symbole, donc, de fertilité. C'est ce qu'il fait qu'il est sacré dans nos contrées. Souvent, un de ces arbres est sanctifié pour inter-céder auprès du Créateur dans les croyances collectives immémoriales. C'est dire l'amour voué à cette essence. Produisant un aliment de base aux populations des montagnes kabyles, cet arbre, plusieurs fois centenaire et à feuilles persistantes, sera protégé car source de vie, et malheur à celui qui l'agressera, car le Saint des lieux le poursuivra de sa malédiction. Ne connaît la valeur de cet arbre que celui qui en tire richesse, parce qu'il aura su veiller sur lui avec effort et persévérance, alors la nature reconnaissante le lui rendra. Un Kabyle ne se sépare jamais de ses oliviers, même en cas d'extrême limite, car avec cet arbre, il ne peut se retrouver dans le dénouement total. Mouloud Mammeri disait à propos de l'olivier : «L'arbre de mon climat à moi, c'est l'olivier ; il est fraternel et à notre exacte image. Il ne fuse pas d'un élan vers le ciel… Il est noueux, rugueux, il est rude, il oppose une écorce fissurée mais dense aux caprices d'un ciel qui passe en quelques jours des gelées d'un hiver furieux aux canicules sans tendresses. A ce prix, il a traversé des siècles. Certains vieux troncs, comme les pierres du chemin, comme les galets de la rivière, dont ils ont la dureté, sont aussi immémoriaux et impavides aux épisodes de l'histoire ; ils ont vu naître, vivre et mourir nos pères et les pères de nos pères. A certains on donne des noms comme à des familiers ou à la femme aimée (tous les arbres chez nous sont au féminin) parce qu'ils sont tissés à nos jours, à nos joies, comme la trame des burnous qui couvrent nos corps. Quand l'ennemi veut nous atteindre, c'est à eux, tu le sais, qu'il s'en prend d'abord. Parce qu'il pressent qu'en eux une part de notre cœur gît et… saigne sous les coups. L'olivier, comme nous, aime les joies profondes, celles qui vont par-delà la surface des faux-semblants et les bonheurs d'apparat. Et puis quoi ? Rappelle-toi : l'olivier, c'est l'arbre d'Athéna, déesse de l'intelligence, Athéna, sortie toute armée du cerveau de Jupiter (n'est-ce pas une merveilleuse chose que de pouvoir ainsi à l'agréable et utile, joindre l'intelligence ?) Athéna, déesse aux symboles et rites libyens (l'Egide dit Hérode, c'est le nom berbère du chevreau et c'est vrai, c'est le même mot qu'on emploie aujourd'hui : Ighid)»… O.A.A