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Un documentaire rapporte les aveux des terroristes
Assassinat des moines de TIbhirine
Publié dans Le Midi Libre le 25 - 05 - 2013

Un documentaire, diffusé jeudi soir par la chaîne française France 3, a apporté les preuves irréfutables que ce sont bien les terroristes du Groupe islamique armé (GIA) qui ont assassiné le 21 mai 1996, les sept moines de Tibhirine (Médéa), enlevés au milieu de la nuit, deux mois auparavant au monastère de Notre-Dame de l'Atlas , au cœur d'une Algérie déchirée par le terrorisme.
Un documentaire, diffusé jeudi soir par la chaîne française France 3, a apporté les preuves irréfutables que ce sont bien les terroristes du Groupe islamique armé (GIA) qui ont assassiné le 21 mai 1996, les sept moines de Tibhirine (Médéa), enlevés au milieu de la nuit, deux mois auparavant au monastère de Notre-Dame de l'Atlas , au cœur d'une Algérie déchirée par le terrorisme.
D'une durée de 62 minutes, le documentaire, intitulé Le martyre des sept moines de Tibhirine, réalisé par les journalistes Malik Aït Aoudia et Séverine Labat, est venu rétablir enfin une vérité longtemps tronquée par des conclusions tendancieuses, dédouanant les terroristes et imputant l'assassinat à "une bavure" des forces de sécurité algériennes. Construit sur des témoignages exclusifs et des aveux saisissants de cruauté des auteurs directs de cette tragédie, ce documentaire met face à la camera, des terroristes du GIA et des Algériens qui ont survécu au drame.
Mohamed Benali, gardien du monastère Notre-Dame de l'Atlas, qui réussit à s'échapper, s'étonne encore d'être vivant. Il est témoin direct de l'enlèvement et le premier à apporter son témoignage devant la caméra et faire, avec émotion, le récit de cette nuit du 26 au 27 mars 1996, où les sept moines ont été enlevés par des membres du GIA.
Les terroristes demandent s'il y a sept ou huit moines dans le monastère. Alors qu'il sait qu'il y neuf moines et les quinze religieux invités, le gardien prend le risque de répondre qu'ils ne sont que sept.
"Cette nuit-là, ils sont entrés avec leur chef qui voulait parler à Frère Christian, le prieur des moines. Il portait une barbe rousse et des lunettes.
Ce chef, c'est le sanguinaire Abou Hareth, un des petits chefs du GIA. Ils ont surpris les moines qui dormaient. Ils n'ont même pas eu le temps de s'habiller correctement. Ils les ont sortis très vite et les ont emmenés", a-t-il témoigné.
"Quand j'ai senti que les terroristes ne prêtaient plus attention à moi, je me suis retourné et me suis sauvé dans le parc. J'ai couru et me suis caché dans un buisson d'où je n ‘ai pas bougé jusqu'au lever du jour", a-t-il ajouté. Dès qu'il fit jour, les moines survivants sont partis donner l'alerte aux autorités locales.
"Toutes les zones soupçonnées d'être des zones refuge, ont été fouillées et Dieu sait qu'elles étaient immenses et il existait des d'endroits où on pouvait se cacher avec une facilité déconcertante", s'est souvenu le général Abderrezak Maïza du commandement des forces terrestres.
Le documentaire précise que les premiers quadrillages ne donnent rien et que sans informations précises sur la zone de détention des moines, les ratissages de l'armée algérienne, se résumaient à chercher une aiguille dans une botte de foin.
Omar Chikhi, un des membres fondateurs du GIA, l'air satisfait de lui-même et de la terreur que son groupe semait au sein de la population, raconte que le terroriste Djamel Zitouni lui disait que " les geôliers avaient été si influencés par les moines que lorsqu'ils les voyaient prier, ils déposaient leurs armes.
Alors il changeait en permanence les geôliers". Hassan Hattab qui a quitté le GIA pour fonder le non moins sanguinaire Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), trônant sur un fauteuil, et jouant aux objecteurs de consciences, laisse entendre que Djamel Zitouni, alors son rival dans la chefferie terroriste, l'avait appelé pour lui dire : "Je t'informe que j'ai tué les moines ce matin. Je lui a répondu alors dans ce cas, on ne va pas pouvoir continuer à travailler ensemble. Tu as peur de tes hommes, plus que de Dieu ?".
Les aveux les plus hallucinants de froideur, ont été faits par Abou Ilmen, dernier geôlier des moines assassinés et qui assista à leur décapitation. Il déclare sans sourciller qu'ils (les moines) ont "tous été égorgés. On n'a pas tiré une seule balle. L'un deux (terroriste) m'a dit "tiens égorge". J'étais pétrifié. Il m'a poussé et l'a égorgé". Ils ont enterré les corps après les avoir décapités Le témoignage d'Abou Mohamed, émir du GIA, à Tablat, est tout aussi cruel et avancé avec un total détachement.
"Ils ont enterré les corps dans la montagne de Bouguerra, après les avoir décapités, car il n'était pas facile de prendre les corps en entier. Ils étaient trop lourds. Et moi j'ai emmené les têtes dans une voiture pour les jeter sur la route". Sous un arbre à l'entrée de Médéa, et c'est là que des automobilistes les ont découvertes. "Celui qui tue les moines, il se rapproche de Dieu et tous avaient soif de meurtre.
Il n'y en avait pas un qui ne voulait pas les égorger tos les sept ". Tel est par ailleurs l'aveu de Laid Chabou, fidèle lieutenant de Djamel Zitouni, démentant ainsi les propos de Hassan Hattab qui a prétendu avoir été contre l'assassinat des moines.
Fethi Boukabous, garde du corps de Djamel Zitouni, révèle quant à lui que " quand on a amené les moines chez Djamel Zitouni, j'ai assisté aux discussions pour la rédaction du communiqué numéro 43 qui réclamait en échange, la libération de Abdelhak Layada" .
Car l'enlèvement des moines devait surtout permettre au GIA de se faire reconnaître comme interlocuteur par la France. Le documentaire révèle ainsi que Jean-Charles Marchiani, alors préfet du Var, s'était alors proposé au président Jacques Chirac, par le biais de Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, pour mener des tractations secrètes pour libérer les moines.
La presse française dévoile cependant toute l'affaire et Alain Juppé, alors chef de la diplomatie française qui n'a pas supporté "l'intrusion de services parallèles dans les affaires de l'Etat ", a ordonné qu'on mette fin à la mission Marchiani.
Dans le témoignage qu'il apporte, celui-ci affirme avoir prévenu Paris qu' " en interrompant tout, les moines seraient bientôt morts". Peu après, le terroriste Djamel Zitouni, diffuse son communiqué numéro 44 où il déclare "Le président français et le ministre des Affaires étrangères ont déclaré qu'ils ne dialogueraient pas et ne négocieraient pas avec le Groupe islamique armé. Ils ont tranché en stoppant tout ce qui a été entrepris. Nous avons alors tranché la tête de tous les moines".
Les sept moines français de Tibhirine, avaient refusé de quitter le monastère de Notre Dame de l'Atlas, malgré les menaces du GIA qui promettait de tuer tout étranger non musulman resté sur le sol algérien.
Ils restaient fidèles à l'Algérie, aux villageois, au monastère et à la coopérative agricole qu'ils avaient créée. Quelques mois avant son enlèvement, le prieur des moines "Frère Christophe", écrivait : "S'il m'arrivait un jour d'être victime du terrorisme, j'aimerais que ma communauté, ma ville, ma famille, se souviennent que ma vie a été donnée à Dieu et à ce pays".
D'une durée de 62 minutes, le documentaire, intitulé Le martyre des sept moines de Tibhirine, réalisé par les journalistes Malik Aït Aoudia et Séverine Labat, est venu rétablir enfin une vérité longtemps tronquée par des conclusions tendancieuses, dédouanant les terroristes et imputant l'assassinat à "une bavure" des forces de sécurité algériennes. Construit sur des témoignages exclusifs et des aveux saisissants de cruauté des auteurs directs de cette tragédie, ce documentaire met face à la camera, des terroristes du GIA et des Algériens qui ont survécu au drame.
Mohamed Benali, gardien du monastère Notre-Dame de l'Atlas, qui réussit à s'échapper, s'étonne encore d'être vivant. Il est témoin direct de l'enlèvement et le premier à apporter son témoignage devant la caméra et faire, avec émotion, le récit de cette nuit du 26 au 27 mars 1996, où les sept moines ont été enlevés par des membres du GIA.
Les terroristes demandent s'il y a sept ou huit moines dans le monastère. Alors qu'il sait qu'il y neuf moines et les quinze religieux invités, le gardien prend le risque de répondre qu'ils ne sont que sept.
"Cette nuit-là, ils sont entrés avec leur chef qui voulait parler à Frère Christian, le prieur des moines. Il portait une barbe rousse et des lunettes.
Ce chef, c'est le sanguinaire Abou Hareth, un des petits chefs du GIA. Ils ont surpris les moines qui dormaient. Ils n'ont même pas eu le temps de s'habiller correctement. Ils les ont sortis très vite et les ont emmenés", a-t-il témoigné.
"Quand j'ai senti que les terroristes ne prêtaient plus attention à moi, je me suis retourné et me suis sauvé dans le parc. J'ai couru et me suis caché dans un buisson d'où je n ‘ai pas bougé jusqu'au lever du jour", a-t-il ajouté. Dès qu'il fit jour, les moines survivants sont partis donner l'alerte aux autorités locales.
"Toutes les zones soupçonnées d'être des zones refuge, ont été fouillées et Dieu sait qu'elles étaient immenses et il existait des d'endroits où on pouvait se cacher avec une facilité déconcertante", s'est souvenu le général Abderrezak Maïza du commandement des forces terrestres.
Le documentaire précise que les premiers quadrillages ne donnent rien et que sans informations précises sur la zone de détention des moines, les ratissages de l'armée algérienne, se résumaient à chercher une aiguille dans une botte de foin.
Omar Chikhi, un des membres fondateurs du GIA, l'air satisfait de lui-même et de la terreur que son groupe semait au sein de la population, raconte que le terroriste Djamel Zitouni lui disait que " les geôliers avaient été si influencés par les moines que lorsqu'ils les voyaient prier, ils déposaient leurs armes.
Alors il changeait en permanence les geôliers". Hassan Hattab qui a quitté le GIA pour fonder le non moins sanguinaire Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), trônant sur un fauteuil, et jouant aux objecteurs de consciences, laisse entendre que Djamel Zitouni, alors son rival dans la chefferie terroriste, l'avait appelé pour lui dire : "Je t'informe que j'ai tué les moines ce matin. Je lui a répondu alors dans ce cas, on ne va pas pouvoir continuer à travailler ensemble. Tu as peur de tes hommes, plus que de Dieu ?".
Les aveux les plus hallucinants de froideur, ont été faits par Abou Ilmen, dernier geôlier des moines assassinés et qui assista à leur décapitation. Il déclare sans sourciller qu'ils (les moines) ont "tous été égorgés. On n'a pas tiré une seule balle. L'un deux (terroriste) m'a dit "tiens égorge". J'étais pétrifié. Il m'a poussé et l'a égorgé". Ils ont enterré les corps après les avoir décapités Le témoignage d'Abou Mohamed, émir du GIA, à Tablat, est tout aussi cruel et avancé avec un total détachement.
"Ils ont enterré les corps dans la montagne de Bouguerra, après les avoir décapités, car il n'était pas facile de prendre les corps en entier. Ils étaient trop lourds. Et moi j'ai emmené les têtes dans une voiture pour les jeter sur la route". Sous un arbre à l'entrée de Médéa, et c'est là que des automobilistes les ont découvertes. "Celui qui tue les moines, il se rapproche de Dieu et tous avaient soif de meurtre.
Il n'y en avait pas un qui ne voulait pas les égorger tos les sept ". Tel est par ailleurs l'aveu de Laid Chabou, fidèle lieutenant de Djamel Zitouni, démentant ainsi les propos de Hassan Hattab qui a prétendu avoir été contre l'assassinat des moines.
Fethi Boukabous, garde du corps de Djamel Zitouni, révèle quant à lui que " quand on a amené les moines chez Djamel Zitouni, j'ai assisté aux discussions pour la rédaction du communiqué numéro 43 qui réclamait en échange, la libération de Abdelhak Layada" .
Car l'enlèvement des moines devait surtout permettre au GIA de se faire reconnaître comme interlocuteur par la France. Le documentaire révèle ainsi que Jean-Charles Marchiani, alors préfet du Var, s'était alors proposé au président Jacques Chirac, par le biais de Charles Pasqua, ministre de l'Intérieur, pour mener des tractations secrètes pour libérer les moines.
La presse française dévoile cependant toute l'affaire et Alain Juppé, alors chef de la diplomatie française qui n'a pas supporté "l'intrusion de services parallèles dans les affaires de l'Etat ", a ordonné qu'on mette fin à la mission Marchiani.
Dans le témoignage qu'il apporte, celui-ci affirme avoir prévenu Paris qu' " en interrompant tout, les moines seraient bientôt morts". Peu après, le terroriste Djamel Zitouni, diffuse son communiqué numéro 44 où il déclare "Le président français et le ministre des Affaires étrangères ont déclaré qu'ils ne dialogueraient pas et ne négocieraient pas avec le Groupe islamique armé. Ils ont tranché en stoppant tout ce qui a été entrepris. Nous avons alors tranché la tête de tous les moines".
Les sept moines français de Tibhirine, avaient refusé de quitter le monastère de Notre Dame de l'Atlas, malgré les menaces du GIA qui promettait de tuer tout étranger non musulman resté sur le sol algérien.
Ils restaient fidèles à l'Algérie, aux villageois, au monastère et à la coopérative agricole qu'ils avaient créée. Quelques mois avant son enlèvement, le prieur des moines "Frère Christophe", écrivait : "S'il m'arrivait un jour d'être victime du terrorisme, j'aimerais que ma communauté, ma ville, ma famille, se souviennent que ma vie a été donnée à Dieu et à ce pays".


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