Achour Maames est apiculteur qui a fait ses études à Paris. Il s'installe en Algérie, pour bâtir «son empire», comme il le dit. Il nous relate son parcours et nous parle de son produit. Achour Maames est apiculteur qui a fait ses études à Paris. Il s'installe en Algérie, pour bâtir «son empire», comme il le dit. Il nous relate son parcours et nous parle de son produit. Le midi libre : Vous êtes né et grandi en France où vous avez fait vos études. Pourquoi avez-vous choisi de vous installer en Kabylie pour exercer l'activité d'apipulteur. A. Maames : En effet, je suis né à Paris et fait suivi des études d'apiculture à Toulon. Quant à mon installation en Kabylie, c'est plus une volonté patriotique que professionnelle. En fait, lorsqu'il y a eu la vague d'émigration de Kabylie vers la France et que ces mêmes Kabyles étaient prêts à tout pour avoir la nationalité française, quitte à épouser une vieille femme de 60 ans. Cela a provoqué en moi une indignation, une honte, je me disais : mais si tous les Algériens viennent en France qu'adviendra-t-il à mon pays d'origine qu'est l'Algérie, un pays qui n'a eu son indépendance qu'après d'horribles souffrance, de sacrifices de la part de nos prédécesseurs qui avaient comme rêve de voir leur descendance vivre libre dans l'honneur et la dignité. Ce rêve s'est-il concrétisé ? Et bien, ce rêve, c'est aussi le mien, et si les Français ont réussi à construire leur pays alors pourquoi pas nous ! L'Algérie a besoin de ces enfants et je suis l'un d'eux. Pendant ma longue période de pérégrination entre la France et l'Algérie, j'ai enquêté pour voir quel métier je pouvais choisir pour pouvoir vivre en Kabylie sans avoir besoin d'euro. Puis, j'ai découvert l'apiculture. Un métier propre, noble et passionnant qui me plait énormément. Je suis donc revenu en France plus exactement à Toulon pour suivre une formation d'une année. Comment avez -vous réussi à investir ? Le 6 décembre 2006, je suis enfin revenu en Algérie en prenant avec moi 3000 euros que je devais investir dans l'apiculture. J'avais un avantage énorme, mon grand-père (que Dieu ait son âme) nous a construit une maison. J'ai donc eu un endroit où habiter et où travailler. Que demander de plus ? Seul, car mes parents étaient restés à Paris, je devais bâtir mon empire. J'ai dirigé naïvement mes premiers pas vers les administrations agricoles en me disant qu'avec mon diplôme d'apiculture, l'Etat algérien pourrait m'aider à me lancer dans ce métier, en m'accordant du matériel agricole, comme par exemple des ruches, des essaims. Je suis donc passé d'un service à un autre, d'un bureau à un autre, d'un responsable à un autre. Ils se contredisaient tous. Finalement, j'ai rempli un dossier dans le cadre du FNRDA pour obtenir 20 ruches. Seulement 20 ruches malgré mon diplôme d'apiculteur. En plus de cela, je devais payer 50.000 DA. Avec le temps, j'ai compris que c'était une belle erreur de ma part, car avec tous le temps que j'ai perdu, soit 6 mois avec la paperasse, j'aurais pu acheter des ruches d'occasion et ainsi gagner une saison. D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait plus tard. Pour ma première année d'activité, j'avais 30 ruches que j'ai achetées chez des apiculteurs et 20 ruches provenant du plan FNRDA. Durant cette année 2007, je devais nourrir les essaims, car ils étaient trop petit et n'avaient pas assez de réserves pour pouvoir se développer. Parmi les 50 ruches, 10 sont mortes durant l'hiver. Ce n'était pas si grave, car c'était la première étape de ma sélection. Vous avez entamé alors une sélection... A propos de sélection, il faut savoir que c'est une base fondamentale de l'agriculture lorsqu'on veut être rentable dans l'exploitation qu'on gère. Cette sélection consiste à choisir des critères. Pour l'apiculture, nous avons par exemple la production du miel, la résistance aux maladies, la docilité des abeilles. Puis on supprime toutes les ruches qui ne répondent pas à ces critères. La deuxième étape de la sélection est de choisir les meilleures ruches (par rapport aux critères sus cités, ndlr), puis de faire un greffage pour obtenir des reines, qui remplaceront celles des ruches qu'on devait supprimer. Quand on parle de supprimer une ruche, il s'agit en fait de remplacer la reine. Ainsi, avec le temps (plusieurs années, ndlr), on aura que des ruches productrices et ainsi, on peut être rentable. Parmi les difficultés que j'ai rencontrées en Algérie, au niveau apicole , c'est la sécurité des ruches, les incendies. Par conséquent, mes ruches se trouvent en montagne, près de mon village dans des terrains qui appartiennent à ma famille. De quoi se nourrissent vos abeilles et quel est le moment idéal pour la récolte? Dans la nature, les abeilles ont trois sources de nourriture différentes : - les fleurs qui fournissent le nectar et le pollen ; - les fruits percés par les guêpes ou autres, car les abeilles ne peuvent le faire ; - un liquide sucré que les pucerons rejettent après avoir absorbé la sève des plantes ou des arbres. En France, par exemple, ce qui vient des fleurs donne du miel, ce qui vient des pucerons donne du miellat et ce qui vient des fruits n'est pas commercialisé. Donc, pour la récolte, il faut connaître la région où l'on met ses ruches. En ce qui me concerne, je récolte avant la cueillette des figues, des raisins, des poires. C'est-à-dire avant la mi-juillet. Ainsi, je peux garantir à mes clients qu'il s'agit d'un miel provenant de fleurs. Dans le cas, où je récolte en septembre octobre, j'indique à mes clients la date de récolte et je leur précise que ce miel provient des fleurs et des fruits butinés par les abeilles. Votre production est-elle importante ? Pour l'instant, ma production ne se compte pas en tonne mais en quintal. Par conséquent, mon miel n'est pas vendu en gros mais en détail. Mes clients sont de la région et des gens de l'Algérois. Aussi, je dois vous signaler qu'il y beaucoup de gens qui trompent leurs clients sur la provenance et l'authenticité du produit. Moi, je leur précise que le miel que je produis provient des fleurs et des fruits butinés par les abeilles. O. A. A. Le midi libre : Vous êtes né et grandi en France où vous avez fait vos études. Pourquoi avez-vous choisi de vous installer en Kabylie pour exercer l'activité d'apipulteur. A. Maames : En effet, je suis né à Paris et fait suivi des études d'apiculture à Toulon. Quant à mon installation en Kabylie, c'est plus une volonté patriotique que professionnelle. En fait, lorsqu'il y a eu la vague d'émigration de Kabylie vers la France et que ces mêmes Kabyles étaient prêts à tout pour avoir la nationalité française, quitte à épouser une vieille femme de 60 ans. Cela a provoqué en moi une indignation, une honte, je me disais : mais si tous les Algériens viennent en France qu'adviendra-t-il à mon pays d'origine qu'est l'Algérie, un pays qui n'a eu son indépendance qu'après d'horribles souffrance, de sacrifices de la part de nos prédécesseurs qui avaient comme rêve de voir leur descendance vivre libre dans l'honneur et la dignité. Ce rêve s'est-il concrétisé ? Et bien, ce rêve, c'est aussi le mien, et si les Français ont réussi à construire leur pays alors pourquoi pas nous ! L'Algérie a besoin de ces enfants et je suis l'un d'eux. Pendant ma longue période de pérégrination entre la France et l'Algérie, j'ai enquêté pour voir quel métier je pouvais choisir pour pouvoir vivre en Kabylie sans avoir besoin d'euro. Puis, j'ai découvert l'apiculture. Un métier propre, noble et passionnant qui me plait énormément. Je suis donc revenu en France plus exactement à Toulon pour suivre une formation d'une année. Comment avez -vous réussi à investir ? Le 6 décembre 2006, je suis enfin revenu en Algérie en prenant avec moi 3000 euros que je devais investir dans l'apiculture. J'avais un avantage énorme, mon grand-père (que Dieu ait son âme) nous a construit une maison. J'ai donc eu un endroit où habiter et où travailler. Que demander de plus ? Seul, car mes parents étaient restés à Paris, je devais bâtir mon empire. J'ai dirigé naïvement mes premiers pas vers les administrations agricoles en me disant qu'avec mon diplôme d'apiculture, l'Etat algérien pourrait m'aider à me lancer dans ce métier, en m'accordant du matériel agricole, comme par exemple des ruches, des essaims. Je suis donc passé d'un service à un autre, d'un bureau à un autre, d'un responsable à un autre. Ils se contredisaient tous. Finalement, j'ai rempli un dossier dans le cadre du FNRDA pour obtenir 20 ruches. Seulement 20 ruches malgré mon diplôme d'apiculteur. En plus de cela, je devais payer 50.000 DA. Avec le temps, j'ai compris que c'était une belle erreur de ma part, car avec tous le temps que j'ai perdu, soit 6 mois avec la paperasse, j'aurais pu acheter des ruches d'occasion et ainsi gagner une saison. D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait plus tard. Pour ma première année d'activité, j'avais 30 ruches que j'ai achetées chez des apiculteurs et 20 ruches provenant du plan FNRDA. Durant cette année 2007, je devais nourrir les essaims, car ils étaient trop petit et n'avaient pas assez de réserves pour pouvoir se développer. Parmi les 50 ruches, 10 sont mortes durant l'hiver. Ce n'était pas si grave, car c'était la première étape de ma sélection. Vous avez entamé alors une sélection... A propos de sélection, il faut savoir que c'est une base fondamentale de l'agriculture lorsqu'on veut être rentable dans l'exploitation qu'on gère. Cette sélection consiste à choisir des critères. Pour l'apiculture, nous avons par exemple la production du miel, la résistance aux maladies, la docilité des abeilles. Puis on supprime toutes les ruches qui ne répondent pas à ces critères. La deuxième étape de la sélection est de choisir les meilleures ruches (par rapport aux critères sus cités, ndlr), puis de faire un greffage pour obtenir des reines, qui remplaceront celles des ruches qu'on devait supprimer. Quand on parle de supprimer une ruche, il s'agit en fait de remplacer la reine. Ainsi, avec le temps (plusieurs années, ndlr), on aura que des ruches productrices et ainsi, on peut être rentable. Parmi les difficultés que j'ai rencontrées en Algérie, au niveau apicole , c'est la sécurité des ruches, les incendies. Par conséquent, mes ruches se trouvent en montagne, près de mon village dans des terrains qui appartiennent à ma famille. De quoi se nourrissent vos abeilles et quel est le moment idéal pour la récolte? Dans la nature, les abeilles ont trois sources de nourriture différentes : - les fleurs qui fournissent le nectar et le pollen ; - les fruits percés par les guêpes ou autres, car les abeilles ne peuvent le faire ; - un liquide sucré que les pucerons rejettent après avoir absorbé la sève des plantes ou des arbres. En France, par exemple, ce qui vient des fleurs donne du miel, ce qui vient des pucerons donne du miellat et ce qui vient des fruits n'est pas commercialisé. Donc, pour la récolte, il faut connaître la région où l'on met ses ruches. En ce qui me concerne, je récolte avant la cueillette des figues, des raisins, des poires. C'est-à-dire avant la mi-juillet. Ainsi, je peux garantir à mes clients qu'il s'agit d'un miel provenant de fleurs. Dans le cas, où je récolte en septembre octobre, j'indique à mes clients la date de récolte et je leur précise que ce miel provient des fleurs et des fruits butinés par les abeilles. Votre production est-elle importante ? Pour l'instant, ma production ne se compte pas en tonne mais en quintal. Par conséquent, mon miel n'est pas vendu en gros mais en détail. Mes clients sont de la région et des gens de l'Algérois. Aussi, je dois vous signaler qu'il y beaucoup de gens qui trompent leurs clients sur la provenance et l'authenticité du produit. Moi, je leur précise que le miel que je produis provient des fleurs et des fruits butinés par les abeilles. O. A. A.