J'aimerais dénoncer la façon dont le Congrès des mathématiciens algériens qui se tiendra à Tlemcen du 11 au 13 mai s'est pris dans la sélection des intervenants. Pis encore, je suis indigné des pratiques obscures des dilettantes qui forment le soi-disant conseil scientifique de ce congrès. Ses décisions d'approuver ou de refuser les propositions de communications sont prises en dehors de toutes considérations d'ordre scientifique. Je ne suis pas le seul à en pâtir de cet amateurisme qui relègue nos universités au dernier rang dans le classement international des institutions d'enseignement supérieur performantes. En ma qualité de professeur titulaire au département de mathématiques à Brock University (Ontario, Canada), j'ai répondu dans les règles de l'art à l'appel de soumission de communication de ce congrès. En toute humilité, d'habitude ce sont plutôt les universités qui me sollicitent à prendre part à des rencontres académiques. À titre d'exemple, durant l'année écoulée, j'ai reçu plusieurs invitations à présenter mes travaux, à titre de conférencier invité ou plénier. La liste est, certes, loin d'être exhaustive, et je m'en limiterais à quelques unes seulement: - City University of New York, USA (mai 2013) - Linkoping University, Suède (juin 2013) - University of Maine, Orono, Maine, USA (octobre 2013) - USTHB, Alger (octobre 2013) - University of Papua New Guinea, deux conférences, une conférence à Lae et une autre à Port Moreby (novembre 2013). - Tokyo University of Sciences, Japon (février 2014). - University of Nakhon Pathom, Taïland (février 2014). University of Mahidol, Thailand (mars 2014). À chacun de mes déplacements, les frais d'accommodation sont entièrement pris en charge, et il n'est pas rare que l'université hôte me verse des honoraires. Et, pour les besoins de la circonstance, j'ajouterai que mes travaux sont publiés dans les plus grandes revues spécialisées internationales à comité de lecture, contrairement à certains qui publient dans des revues payantes ou de niveau médiocre domiciliées dans des pays peu connus en matière de recherche scientifique. Enfin, et sans prétention aucune, je suis récipiendaire de la bourse d'excellence de recherche octroyée par le gouvernement canadien depuis le début de ma carrière à ce jour. Cette introduction me semble utile pour étayer ma vive condamnation de l'amateurisme du comité d'organisation dudit congrès dans la sélection des intervenants. Dans le respect du processus en vigueur, j'ai envoyé au Professeur Yebdri, président du comité d'organisation, un résumé de trois travaux conjoints publiés dans des revues suisse-allemande, américaines, et australiennes. À l'évidence, l'acheminement de ma proposition de communication, de même que mon inscription à ce congrès, ont été faits dans les délais requis; le message d'envoi faisant foi. Qu'elle fut ma surprise lorsque des collègues de l'USTHB ayant consulté le site web du congrès m'ont fait savoir que ma proposition de communication a été rejetée. Comble de l'ironie, durant la même semaine j'ai reçu des invitations des universités de New York et du Québec. Le Professeur Yebdri à qui j'ai demandé des explications sur les raisons du rejet de ma proposition s'est contenté d'une réponse strictement procédurale, couchée dans la langue de bois. Conjuguant l'audace à la malveillance, il m'a affirmé qu'aucun candidat n'a eu de réponse, alors que le site web du congrès attestait du contraire. Et, dans sa foulée vers la sortie de secours, le Professeur Yebdi renvoya la balle, pour ainsi dire, au comité scientifique, souverain dans sa décision d'accepter ou de refuser les propositions de communication. L'aberration défi l'entendement! Jusqu'à date, je n'ai toujours rien reçu du président du congrès, ni de son comité d'organisation justifiant le refus de m'inscrire comme conférencier. Comment expliquer que mon nom ne figurait même pas dans la liste des participants. Y'aurait-il une volonté préméditée de m'éloigner de ce congrès? Autant d'interrogations qui me taraudent l'esprit et auxquelles je ne trouve aucune réponse satisfaisante. Une chose est certaine, c'est que l'avis négatif rendu par le membre du conseil scientifique, pseudo spécialiste, sur mon projet de communication prouve sans aucun doute son incompétence et son ignorance de la recherche mathématique. Partant, il est scandaleux de constater que même la rigueur et la probité de la recherche en mathématiques n'ont pas été épargnées par les méfaits des bricoleurs-chercheurs scientifiques, qui excellent dans la médiocrité et continuent d'enfoncer notre système d'enseignement supérieur dans l'obscurité. Jusqu'à quand cette pègre universitaire, dépositaire de la voyoucratie, cessera-elle d'enliser les institutions universitaires du pays dans les fosses mortifières du sous-développement agissant? Omar Kihel Professeur titulaire Department of Mathematics Brock University St Catharines Ontario Canada Page web: http://www.brocku.ca/mathematics-science/departments-and-centres/mathematics/people/professors/omar-kihel