Abdelaziz Rahabi, l'ex ministre de l'information, « a fait savoir qu'il a été chargé de coordonner une initiative politique inclusive, dans le but de dégager une conception et des mécanismes de sortie de la crise actuelle. Il a également expliqué le but de cette conférence d'aller vers les premières élections présidentielles démocratiques dans l'histoire du pays dans des délais raisonnables ». Presse. Bien évidemment, la première question qui vient à l'esprit c'est qui l'a chargé de cette mission et on peut le deviner aisément vu les termes mêmes de sa déclaration. L'organisation des « premières élections présidentielles démocratiques en Algérie » laisse penser que ce repenti politique, coordonnateur de l' « initiative politique globale », ignore que les citoyens algériens ont une mémoire ! Dans sa déclaration à TSA, Rahabi précise « Nous ne sommes pas responsables de la crise, mais nous sommes responsables de la sortie de la crise. Il s'agit de jeter les ponts entre les différentes propositions et visions pour aboutir à une initiative politique nationale consensuelle. Cela est-il possible ? Il faut qu'on fournisse des efforts pour y arriver. Nous allons proposer de parler de cela au pouvoir » « Nous allons proposer de parler de cela au pouvoir » ! Quel pouvoir ? Le politique ou le militaire ? Qui l'incarne ? Avec quelle légitimité ? Ahmed Gaid Salah (AGS), chef d'Etat-major de l'ANP et vice-ministre de la défense nationale dont les missions – pour les deux casquettes- sont clairement définies par les textes toujours en vigueur, et profitant d'un climat socio-politique exécrable, s'est propulsé au rang de Guide Suprême de la nation ou d'un Rais ! Et c'est à ce titre que tous les médias attendent chaque semaine ses déplacements, devenus presque folkloriques, et ses déclarations sur la sortie de crise et l'avenir du pays. La plupart des partis dits d'opposition lui ont déclaré leur allégeance. Mihoubi, l'ex ministre du tourisme, dans son souhait de remplacer Ouyahia à la tête du RND, n'aurait présenté comme principal argument de sa légitimité, ni son parcours politique, ni ses contributions à son parti, mais le fait qu'il aurait eu l'accord de l'institution militaire ! C'est dire l'ubuesque de la situation ! Le flou total qui préside actuellement en Algérie où le climat politique évolue presque d'heure en heure compte tenu des rapports de force en présence, des alliances et contre alliances qui se nouent et se dénouent laisse planer une grande incertitude sur cette « sortie de crise ». Les récentes arrestations de certains membres de la « Issaba » ont vite été oubliées au profit de cette ridicule interdiction du drapeau amazigh par AGS. Les citoyens algériens, en particulier les étudiants, ont saisi cette manœuvre de division et n'ont pas répondu à la provocation de l'institution militaire défilant calmement dans les rues d'Alger mardi dernier. Et cette nième tentative de répondre à l'appel de AGS est vouée à l'échec pour la simple raison que son coordonnateur, désigné par un pouvoir dont la caractéristique essentielle est l'opacité, fait partie de ceux que le peuple vomit depuis 18 semaines ! On finit par croire que le pouvoir rend sourd et aveugle. Mais les citoyens algériens entendent et voient !