La source séculaire de Sidi-el-Mokhfi à Aïn Nouissy est là, mais les structures du bain se sont dégradées. Parler de thermalisme aujourd'hui à Mostaganem, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Ce village regorge de potentialités thermales mais personne ne s'est aventuré à activer cette manne unique de la région sur le plan économique. La «légende» de cette source thermale aux vertus thérapeutiques réputées dans la région remonte bien au-delà de l'année 1848, date à laquelle ont été parachutés les premiers colons venus fonder le bourg de Noisy-les-Bains, en référence à la source d'eau chaude. A l'époque, la station disposait d'eaux minérales aux vertus extraordinaires, l'analyse chimique la classait au rang des eaux bicarbonatées, calciques et ferrugineuses si l'on se réfère aux archives, elle était requise pour soigner les maladies de la peau, les rhumatismes et la gastro-entérologie. En son temps de réputation, la source de la station thermale, nommée Sidi-el-Mokhfi, drainait une foule de curistes, provenant des quatre coins du pays. Ouvert dans les années 70 à l'initiative d'un ancien maire, le complexe abritait des bungalows, deux bains, une cafétéria et un parking. La gestion était assurée par la commune qui, au motif d'une non-rentabilité avérée, finit par s'en débarrasser, au profit d'un opérateur privé. Ensuite, la station thermale a été concédée pendant plusieurs années à une femme. Cette dernière, privilégiant le gain exclusif sans pour autant investir afin de sauvegarder le bon état de la structure, sera contrainte de jeter l'éponge à son tour et le bâti s'est particulièrement dégradé, faute de travaux d'entretien. Entre-temps, les bungalows furent squattés par des familles qui en firent des demeures. Mme Zerhouni, alors wali de Mostaganem pendant son mandat dans la wilaya, a décidé d'envisager une étude de faisabilité concernant la réhabilitation de la station, l'Agence foncière se déclare partie prenante pour ce projet d'importance, la source thermale est là mais l'édifice a disparu par la démolition de la totalité des constructions, bungalows et autres annexes. Une étude proposée par un nouvel investisseur a été rejetée par l'ex-wali. En expert averti dans ce genre d'investissement, l'ex-wali n'a pas caché ses réticences et est allé même jusqu'à opposer une fin de non-recevoir audit projet sur le plan technique et esthétique. Selon l'investissement de cet opérateur privé, auquel le bain lui été cédé dans le cadre de la promotion des investissements, le promoteur a compté faire de cette station thermale une potentialité touristique. Au vu de la maquette et de la nouvelle fiche technique, le promoteur projette la construction de 28 bungalows, un hôtel de 56 chambres, une salle de soins, des terrains de sport et un parking sur une superficie de 17 000 m2. Le devis du projet est estimé à 58,7 milliards de centimes. Le délai de réalisation ne dépasserait pas les deux ans. Mais le projet est abandonné ou mis aux oubliettes. Aujourd'hui, la population de ce village demande à l'actuel directeur de l'exécutif son intervention pour redémarrer le projet en termes de développement local surtout que le complexe est générateur de quelque 125 emplois. A. B.