C'est aux sons des groupes folkloriques et des cavaliers, devant une foule massée sur le mythique cours de la Révolution de la ville de Annaba, que s'est ouverte la 3e édition du Festival de Annaba du film méditerranéen (FAFM), prévue du 21 au 27 mars courant. Le parvis du théâtre Azzedine-Medjoubi a été pris d'assaut très tôt par des personnes de tout âge et des deux sexes. C'était ce dernier mercredi en début de soirée que l'entame des projections a été lancée par le secrétaire général du ministère de la Culture, Ismaïl Oulebsir, et le wali de Annaba, Mohamed Salamani, en présence des invités nationaux et étrangers dont les représentants de la Belgique invitée d'honneur de cette 3e édition, placée sous le thème : «Paix pour la Méditerranée.» Dans son intervention, le SG du ministère de la Culture a souligné l'importance des festivals de Annaba du film méditerranéen, celui international du film arabe d'Oran et le festival international du cinéma d'Alger pour la vie culturelle du pays, souhaitant voir une participation des instances, opérateurs économiques et société civile dans la préservation de telles manifestations. Ce fut ensuite la projection du film Une famille syrienne une coproduction belgo-franco-libanaise, du réalisateur belge, Philippe Van Leeuw, relatant le vécu d'une famille syrienne dans un pays ravagé par la guerre. Outre les films hors compétition, ramenés par les invités belges, 10 films de fiction et 10 autres documentaires se mesureront, chacun dans sa catégorie, pour le «Annab d'or». 11 pays sur les 17 participants sont en lice pour ce prix, outre les films de court métrage, tous algériens, dotés également par un prix. Le jury du long métrage de fiction sera présidé par Jacques Fieschi, «l'un des meilleurs metteurs en scène actuellement et qui est sur le projet d'un film algérien», selon le commissaire du festival Saïd Ould-Khelifa. Pour les longs métrages documentaires, le choix du président du jury s'est porté sur Jean-Jacques Adrien alors que la présidence du jury du court métrage a été attribuée à Abdelkrim Bahloul. Des amoureux du septième art à Annaba estiment que ce festival constitue l'arbre qui cache la forêt. Ils s'expliquent : «Nous aurons souhaité voir des projections de films dans des salles ouvertes quotidiennement au lieu d'un éphémère festival de sept jours par an et encore celui prévu en 2017 n'a pas eu lieu pour raison financière, selon les organisateurs». Ils rappellent que la quatrième ville d'Algérie disposait, jusqu'à la fin des années soixante-dix, d'une dizaine de salles qui projetaient des films intéressants. Mais depuis, se désolent-ils, c'est le néant et ces salles sont dans un état d'abandon total. A. Bouacha