A son 4e jour, samedi, le Festival d'Annaba du film méditeranéen lancé sous le thème «Paix pour la Méditerranée» est bien parti pour connaître le succès malgré les nombreux couacs dans l'organisation. Que ce soit à la salle du Théâtre régional « Azzedine Medjoubi », celle de la cinémathèque ou du palais de la culture et des arts « Mohamed Bediar », chaque jour est synonyme de rush de spectateurs dans l'une ou l'autre des salles de projections cinématographiques. Elles sont programmées dans le cadre de la 3ème édition du Festival de Annaba- du film méditerranéen. Plusieurs réalisateurs de 11 pays de la Méditerranée y participent avec 60 films. La manifestation a été lancée le 21 mars pour être clôturée le 27 du même mois avec la remise du «Annab d'Or». La réalisatrice tunisienne Sonia Chamkhi fera partie du jury de la compétition pour les films de fiction présidée par Jacques Fieschi, réalisateur, scénariste et écrivain français. La compétition documentaire sera présidée par le réalisateur belge Jean-Jacques Andrien. Le phénomène de "l'extrémisme religieux et la problématique du djihad dans groupes les armés en Syrie occupent une large place. C'est d'ailleurs le cas pour « Zahrat Haleb» . Un film très attendu par le public. D'une durée de 96 minutes, il retrace le quotidien d'une mère (Hind Sabri) qui n'a d'yeux que pour son fils unique, passionné par l'art et la musique. Elle n'aura plus l'occasion de lui démontrer son affection de mère, son jeune fils lui ayant préféré l'extrémisme pour rejoindre les groupes armés en Syrie. Elle le rejoindra au titre d'infirmière pour assister à la mort brutale de jeunes engagés dans une guerre dont ils ignorent les tenants et aboutissants. « Une guerre obscure » dira le réalisateur Ridha Behi, lors du débat organisé à l'issue de la présentation du film. Même avec les couacs inévitables en pareille circonstance, la manifestation vit des journées véritablement mémorables. Elle avait été officiellement inaugurée par le secrétaire général du ministère de la culture Oulebssir Smaïn. Sont inscrits au programme des projections, soixante films en long et court métrage et documentaires. Ils seront projetés successivement au théâtre régional Azzedine Medjoubi, palais de la Culture et des arts Mohamed Boudiaf et la cinémathèque. La Belgique est présente au titre d'invité d'honneur aux côtés des représentants de grands partenaires du festival comme l'Entreprise nationale des arts graphiques, l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (ONDA), le Centre algérien de aéveloppement du ainéma (CADC) le Centre national de la cinématographie et audiovisuel et une dizaine de sponsors dont l'Entreprise nationale portuaire d'Annaba. Cette manifestation vise aussi à replonger les cinéphiles algériens dans l'histoire du cinéma méditerranéen. Un circuit touristique et des projections de films documentaires serviront de tempo pour battre la mesure du moindre petit détail de cet évènement. En elle-même, la cérémonie d'ouverture présidée par le secrétaire général du ministère de la Culture accompagné du wali de Annaba Mohamed Salamani valait d'être vécue. Fantasia, troupes folkloriques de divers horizons du pays, baroud, musiques et danses du terroir ont donné un plus à cette inauguration. « Cet événement consacre la créativité artistique dans notre pays. Il offre également des possibilités au 7ème art de se promouvoir et aux jeunes artistes et techniciens de faire la démonstration de leur capacité », a affirmé le SG dans son allocution. Il a, par ailleurs, souligné toute l'importance du FAFM, celui international du film arabe d'Oran et celui international du cinéma d'Alger qui seront maintenus. C'est dans le même sens qu'a été axé le discours du wali de Annaba. De son côté, Saïd Ould Khelifa a expliqué que le FAFM donnera un plus aux jeunes talents et stimulera davantage leur encadrement. C'est donc dans une salle comble du TRA « Azzedine Medjoubi » qu'a été projeté le film ‘'Une famille syrienne''. Le Réalisateur est le belge, Philippe Van Leeuw venu de Belgique au titre d'invité d'honneur de cette édition. Réalisé en 2017, ce film traite en 85' les affres d'une famille «otage» de la crise syrienne. Filmé à Beyrouth (Liban), il met en exergue le vécu d'une mère et ses enfants admirablement bien interprêté par la libanaise Houyem Abbas dans une Syrie en guerre. En le sélectionnant pour l'inauguration de la manifestation, Ould Khelifa a vu juste. C'est qu'il a touché la figure sentimentale du public algérien qui suit au jour le jour le calvaire qu'endure aux côtés des Palestiniens, ce peuple frère. Et pour cause, dans son film, Philippe Van Leeuw traite de la question syrienne, d'un point de vue social et humain. Il raconte la souffrance au quotidien des syriens dans une guerre de rues où la souffrance n'épargne ni le riche, ni le pauvre. Il reste néanmoins cette insuffisance -à combler rapidement- portant sur l'absence du programme des projections des 60 films. Aucune autre information n'a été donnée quant à la salle et l'heure prévues. Et à propos d'absence de salles qui fait couler beaucoup d'encre et de salive, même si l'Etat envisage dans les prochains mois, de réintégrer dans son patrimoine, le cinéma « les Variétés » (El Manar), cela reste insuffisant.