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Mon histoire n'est pas encore écrite, de Jacqueline Gozland, ou l'histoire de la Cinémathèque d'Alger 3e édition du festival de Annaba du film méditerranéen
«Quand je suis arrivé en Algérie, j'ai retrouvé quelque chose qui m'avait bouleversé dans ma petite enfance, c'est le climat qui a suivi la libération de la France en 1944. Ce climat où tout est possible...», dit Jean-Michel Arnold, l'un des fondateurs de la Cinémathèque d'Alger, en 1965. Un film sur un temple du 7e art ! Le documentaire Mon histoire n'est pas encore écrite, de la réalisatrice française Jacqueline Gozland, a été projeté dans le cadre de la compétition officielle du film documentaire de la 3e édition du Festival de Annaba du film méditerranéen (FAFM). Ce film, projeté à la Cinémathèque de Annaba, retrace le parcours et parle de l'histoire particulière de la Cinémathèque d'Alger qui a vu le jour pour incarner une source de rayonnement culturel et artistique, et devenir un espace d'accueil et de découverte du cinéma international, a déclaré Jacqueline Gozland. Le film, une production franco-algérienne de 2017, d'une durée d'une heure et seize minutes, a nécessité le recours aux archives et à des témoignages de cinéastes, d'acteurs et de critiques, tels qu'Ahmed Bedjaoui, Lyes Meziani, Farouk Beloufa, Sid- Ahmed Agoumi et Jean Douchet. Le film est construit sur une série de témoignages, recueillis pour une bonne part en 2015, lors de l'exposition «La Saga de la création de la cinémathèque algérienne» célébrant les 50 ans de cette institution. On pourrait regretter de ne pas y voir son ancien directeur Boudjemaa Karèche qui a joué un grand rôle dans le rayonnement de ce temple du cinéma. «Quand je suis arrivé en Algérie, j'ai retrouvé quelque chose qui m'avait bouleversé dans ma petite enfance, c'est le climat qui a suivi la libération de la France en 1944. Ce climat où tout est possible...», dit Jean-Michel Arnold, l'un des créateurs de la Cinémathèque d'Alger. En 1964, ce disciple d'Henri Langlois, le fondateur de la Cinémathèque française, convainc les membres du FLN au pouvoir de la toute jeune république algérienne décolonisée de se doter d'un lieu de mémoire du cinéma. Donc deux ans et demi après l'indépendance, la Cinémathèque ouvre ses portes et présente ses premiers films au 26 de la rue Ben M'hidi (ex-rue d'Isly), en plein centre d'Alger. Cette création a été facilitée par Mohammed Sadek Moussaoui, plus connu sous le nom de Mahieddine, ancien responsable de la cellule «image et son» du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). La Cinémathèque d'Alger voit le jour exactement le 23 janvier 1965. En quelques années, ce qui ressemblait au départ à un ciné-club prend de l'ampleur et réussit à faire venir de grands cinéastes, accompagnant les premières années de l'indépendance algérienne et prenant part aussi au 1er Festival culturel panafricain d'Alger en 1969. On pouvait aussi alors rencontrer à Alger Youssef Chahine, Nicholas Ray, Joseph Losey, Luchino Visconti, Costa-Gavras ou Jean-Luc Godard venus présenter leurs dernières œuvres et échanger avec le public algérien. Jacqueline Gozland, déjà auteure de nombreux films dont un reportage biographique sur Reinette l'Oranaise, retrace cette belle époque en mêlant images d'archives et interviewes d'acteurs d'alors comme Jean-Michel Arnold ou les cinéastes Pascal Thomas et Merzak Allouache ainsi que des jeunes réalisateurs comme le Franco-Algérien Lyes Salem, tous enfants de la Cinémathèque d'Alger. Jacqueline Gozland qui a vécu en Algérie, pays avec lequel elle est restée fortement attachée, réalise avec Mon histoire n'est pas encore écrite, un film qui va certainement contribuer à l'écriture de l'Histoire de la Cinémathèque et du cinéma algériens. Kader B.