La lune de miel se terminera à la fin de cette saison entre le MC Alger et son entraîneur français Bernard Casoni. Pour cause, une cascade d'événements intra et extra qui font que l'ancien international tricolore de l'O Marseille quitte non seulement le Mouloudia mais aussi le championnat algérien à propos duquel il ne garde pas que de bons souvenirs. A la fin du match perdu par son équipe à Bologhine face à l'USM Bel-Abbès, le technicien français a avoué son impuissance de mener un peu plus haut les Vert et Rouge. «Aujourd'hui, nous avons perdu nos objectifs. Il nous fallait cette victoire face à Bel-Abbès mais que voulez-vous. Une fois de plus l'arbitrage nous a été fatal car il nous a privés d'un penalty indiscutable. C'est vrai qu'on n'a pas atteint aussi nos objectifs avec la Coupe d'Algérie. On nous a pris la coupe et tout le monde sait comment on a été éliminés de manière extrasportive», s'est-il exprimé devant la presse avant de lâcher que «mon avenir n'est pas important car ce qui compte à mes yeux, c'est de bien entamer la phase des poules de la Ligue des champions d'Afrique». Amer, en dépit d'un attachement sans faille du peuple du Mouloudia, Casoni n'attend, en fait, que la fin de la saison qui interviendra le 19 mai et ce match à domicile contre la JS Saoura pour quitter la barre technique. Les événements qui se sont succédé depuis le match de Tizi-Ouzou durant lequel les Mouloudéens ont abdiqué après plusieurs semaines d'invincibilité où l'équipe de Casoni proposait l'une des meilleures partitions de football en Algérie. Non pas que la défaite face à la JS Kabylie, un relégable en puissance à l'époque, était injuste sur le plan sportif ; le coach du MCA avait surtout marqué son étonnement sur le degré de violence qui entourait les matchs de football en Algérie. Une violence qui allait hanter les nuits de Casoni pendant les jours qui suivaient le classico. A Constantine particulièrement, à l'occasion de la demi-finale face à cette même formation de la JSK au cours d'un non-match émaillé par de graves incidents sur les gradins. Ecœuré par tant de haine qui se dégageait durant de tels chocs, Casoni avait laissé entendre qu'il quitterait aussitôt ses fonctions. N'étaient l'insistance de la direction et le soutien et les sollicitudes des fans mouloudéens, Casoni aurait abandonné la barre technique à la veille du derby contre le NAHD. Affecté par les «violences» Mais, en challenger invétéré qui croyait toujours que son team était encore en état de se révolter et prouver à ses détracteurs qu'il était le meilleur et, donc, qu'il méritait le sacre national, Casoni décide de poursuivre l'aventure. La défaite dans le derby annihilera les ultimes illusions de l'entraîneur français de pouvoir offrir au MCA un nouveau titre. D'ailleurs, lorsque la direction du club le relancera pour entamer les négociations en vue de renouveler le bail et annoncer son plan d'actions pendant la saison estivale, Casoni demandera un moment de réflexion. Le temps probablement de voir plus clair, en ce sens qu'il ne désespérait pas de voir ses joueurs reprendre du poil de la bête et remonter la pente dans un classement substantiellement chamboulé depuis que le NAHD et la JSS ont chipé le poste de dauphin aux Mouloudéens. Le nul heureux ramené de Tadjenanet puis la douche écossaise essuyée face à l'USMBA, vendredi à Bologhine, ont glacé l'ancien driver de Valenciennes. Celui-ci aura fini par admettre fatalement qu'il ne pouvait mener le navire mouloudéen à bon port. En tout cas, pas dans les conditions qui ont prévalu durant ses missions techniques au MCA où il est en poste depuis le 10 août dernier. Hier, Casoni devait rencontrer ses dirigeants pour communiquer son désir de quitter son poste au Mouloudia à la fin de cet exercice. Très sollicité en France où il est en contact avec des clubs de Ligue 2, Casoni a des touches avec des équipes des pays du Golfe. Une fédération de l'Afrique de l'Ouest est également intéressée par le profil de Casoni en vue de lui confier la sélection. M. B.