Contrairement aux idées reçues, le don de sang n'est pas boycotté durant le mois de Ramadhan. Bien au contraire, son taux reste constant, voire légèrement supérieur aux autres mois de l'année. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pas moins de 43 065 poches de sang ont été collectées durant le mois de Ramadhan 2017. Le taux de don du sang durant le mois de jeûne reste souvent «constant» par rapport aux autres mois de l'année, voire «légèrement plus élevé», assure l'Agence nationale du sang (ANS). D'ailleurs, l'ANS compte reconduire une nouvelle fois le programme de collecte de sang durant le mois de Ramadhan à proximité des mosquées. Mise en place entre le ministère de la Santé et celui des Affaires religieuses en 2016, cette campagne ciblera les fidèles à la sortie des mosquées après la prière de tarawihs (prière surérogatoire). Pour ce faire, des véhicules de collecte de sang mobiles se positionneront près des mosquées. «Durant tout le mois de Ramadhan, 49 véhicules de collecte de sang sillonneront des mosquées à travers le territoire national. Cinq véhicules ont été réservés pour Alger où cette année, la mosquée de Ketchaoua à la Casbah, fera partie des mosquées à cibler», précise-t-on à l'ANS. La convention établie entre les deux ministères autorise également, les imams à faire des prêches pour sensibiliser les fidèles sur le don de sang. Outre les mosquées, poursuit-on, les 224 structures de transfusion sanguine à l'échelle nationale seront aussi mobilisées pour la collecte du sang durant les soirs du mois de jeûne. Selon l'ANS, la tendance à la hausse que connaît le taux de don durant le Ramadhan est similaire à celle enregistrée lors de la célébration de la journée maghrébine du don de sang qui coïncide avec le 30 mars, la journée mondiale du donneur de sang (14 juin) et la journée nationale des Donneurs de sang (25 octobre) grâce notamment à la «médiatisation». «Nous enregistrons des pics durant ces périodes», souligne-t-on. Par contre, ce taux baisse durant la saison estivale en raison des départs en vacances. L'ANS souligne par ailleurs, que les donneurs bénévoles réguliers sont âgés entre 18 et 35 ans soit 60% sur la totalité de ces donneurs. «Cette population est active et ne connaît pas de pathologies chroniques». Elle fait remarquer également que 78% des donneurs sont des hommes contre uniquement 22% de femmes. Un écart incombé aux «contraintes sociales» de la femme dans les régions de l'intérieur du pays mais aussi à «certaines contre-indications» qui empêchent la femme de faire un don de sang notamment en période d'allaitement. Ry. N.