Ce n'est pas un racontar. Le festival ou plutôt la grande fête des raconte- arts, dont la quinzième édition bat son plein d'arts au village Tiferdoud, dans la commune d'Iferhounène, à environ 70 km au sud-est de la ville de Tizi-Ouzou, est un exemple à méditer sur tous les plans : culturel, artistique, organisationnel, financier... Ce festival itinérant qui réunit les différents arts, organisé par la Ligue des arts cinématographiques et dramatiques de Tizi-Ouzou, emplira ainsi de ses sonorités et de ses couleurs cette année le village de Tiferdoud, perché à 1 197 m d'altitude, et qui a été sacré village le plus propre de la wilaya. «C'est un choix qui s'est imposé à nous par l'engouement et l'enthousiasme du comité de ce village pour accueillir le festival cette année après en avoir fait la demande il y a trois ans», a déclaré, il y a quelques jours, Hacène Metref, directeur du festival. Intitulée «Tizi n laryah» (Les vents hurlants), cette 15e édition accueillera pas moins de 420 artistes, dont une centaine d'étrangers, de différentes disciplines artistiques. La commission d'organisation du festival a reçu et examiné plus de 1 000 dossiers de projets, mais n'a accepté que 420 dont 100 d'étrangers, et ce, faute de moyens pour accueillir tout le monde, font remarquer les organisateurs. Les artistes algériens participant à cette édition viennent des quatre coins du pays. Les invités étrangers viendront de cinq pays, à savoir la France, l'Italie, l'Espagne, la Russie et le Congo, d'où est issu Jorus Mabiala, directeur du festival «La nuit du continent». Un programme riche en sonorités et en couleurs a été concocté pour cette édition comprenant de la musique, du théâtre, de la peinture, du conte, de la poésie et, pour la première fois, un atelier cirque destiné aux enfants. Plusieurs conférences et tables rondes sont également prévues tout au long de cette manifestation. Une conférence sera consacrée aux «modes de structurations traditionnelles dans la société algérienne» avec des intervenants qui parleront des différentes formes d'organisation dont la siga, dans l'ouest du pays, la azaba, dans la région de Ghardaïa et la thajmaath (ou la djemaâ) en Kabylie. Comme chaque édition, le festival offre une place aux écrivains dans sa partie «Un auteur, un livre» qui accueillera cette année 22 auteurs dont Amin Zaoui, Dominique Devigne, Lazhari Labter, Leïla Aslaoui, Daho Djerbal, Sarah Haidar, Nadjib Stambouli, Chawki Amari, Karim Younès, Arezki Metref, Ikram El Kebir. «L'essentiel de l'organisation sur le terrain, à savoir le transport, la restauration et l'hébergement est pris en charge par le village de Tiferdoud, avec lequel nous collaborons étroitement», a précisé le responsable du festival. «Nous allons instaurer une nouveauté dans les mœurs du festival en dédiant une journée au village hôte pour le faire connaître auprès de l'ensemble des conviés qui deviendront ses spectateurs d'une journée», a-t-il ajouté. Ainsi le 22 juillet, soit la 4e journée du festival, sera intitulé «Tiferdoud en action». Issue d'une initiative indépendante, la première édition du festival Raconte-Arts, dont le nom est un subtil jeu de mot, a eu lieu à Ath Yenni en 2004. La 14e a été organisée l'année dernière, dans la commune de Souamaâ. L'édition 2018 se déroule du 19 au 26 juillet. Kader B.