La semaine a été pénible. Un peu plus que d'habitude quand même : un ami qui a l'habitude de se faire la barbe chez le coiffeur a eu la mauvaise idée d'aller chez un autre coupeur de cheveux parce qu'il était un tantinet fatigué et son barbier habituel est un peu loin de chez lui. Il a eu la surprise de sa vie, désagréable, malheureusement. Monsieur le nouveau coiffeur a simplement refusé de lui raser le menton et en prime, il a eu droit à un prêche enflammé sur le caractère illicite du rasage de visage pour un musulman. Quasiment abattu, il a raconté ce qui lui est arrivé à tous les copains qu'il a rencontrés dans la foulée. Il s'est rendu compte que les choses sont autrement plus graves, puisque beaucoup de ses amis étaient surpris qu'il soit… surpris. Il a ainsi appris que les coiffeurs qui ne font pas la barbe «par conviction religieuse» sont plus nombreux qu'il ne pense et qu'il y a même ceux qui l'ont affiché dans leurs échoppes. Rasant. La semaine a été pénible. Le député du Front El-Moustakbel de Béjaïa a annoncé sa démission de ce parti sur sa page Facebook. Khaled Tazaghart nous apprend également que tous les responsables des structures locales du parti, les membres du conseil national et les élus lui ont emboîté le pas. Une démission collective, en fait. La raison ? Le parti de Abdelaziz Belaïd ne veut pas entendre parler de tamazight dans ses documents officiels et dans son cigle. Mais ceux qui ne suivent pas particulièrement l'actualité de ce parti ont surtout découvert que l'essentiel de ses militants de Béjaïa sont des transfuges du FFS. Pour eux, la vraie info est plutôt là. La semaine a été pénible. Le ministre du Travail nous a encore «appris» que les crédits Ansej ne seront pas effacés. Officiellement, il n'en a jamais été question mais les autorités l'ont tellement répété que beaucoup de monde a commencé à y croire ! C'est paradoxal mais c'est comme ça. Et ils ne manquent pas d'arguments ceux qui soutiennent mordicus que l'Etat, tôt ou tard,va finir par renoncer à ces crédits. Sinon, qui a dit qu'ils seront effacés, pour que la tutelle se sente à chaque fois obligée de démentir ? Pour beaucoup, les choses sont claires : ces jeunes avaient besoin de travailler, l'Etat n'avait pas à leur donner de l'argent. Et puis ce chiffre tout de même étonnant : 85% des crédits seraient déjà remboursés, selon le ministre. Ça ne se voit pas trop dans la vraie vie mais la vraie vie, c'est déjà une autre histoire. La semaine a été moins pénible. La RN1 sera dédoublée à l'horizon 2025 et tout le monde espère qu'il n'y aura pas d'«autoroute Est-Ouest bis». Le barrage de Taksebt a atteint un taux de remplissage considérable. Une bonne nouvelle et le gouvernement n'y est pour rien. Mahrez marque des buts et délivre des passes décisives. Les Algériens lisent des livres, ils patientent même devant des queues interminables pour en acheter. La vie peut être belle en raison d'une broutille. S. L.