Les «Oranje» sont de retour ! Après quatre ans de malheur, les Pays-Bas se sont qualifiés lundi au bout d'un match de folie pour le Final Four de la Ligue des Nations au détriment de la France, en arrachant un nul 2-2 à l'Allemagne à Gelsenkirchen. Menés 2-0 à cinq minutes de la fin du temps réglementaire, les Néerlandais ont marqué deux fois coup sur coup par Quincy Promes (85e) et par leur capitaine Virgil van Dijk dans le temps additionnel (90+1). L'Allemagne avait pourtant bien commencé, en marquant deux fois dans les 20 premières minutes, par Timo Werner (9e) et Leroy Sané (20e). Au classement final, les Pays-Bas comptent 7 pts comme les Français, mais devancent les Bleus sur l'ensemble de leurs deux rencontres (2-1 à l'aller pour la France, 2-0 au retour pour les Pays-Bas). Les «Oranje» joueront donc les demi-finales de cette nouvelle compétition en juin au Portugal, avec le Portugal, l'Angleterre et la Suisse. Didier Deschamps et ses hommes les regarderont à la télévision. L'Allemagne, elle, paye la réticence de son sélectionneur Joachim Löw à renouveler les cadres en septembre et octobre, et termine dernière du groupe avec 2 pts. Elle jouera la prochaine Ligue des Nations dans le groupe B. Cette jeune équipe néerlandaise mise en place depuis quelques mois par le sélectionneur Ronald Koeman recueille les fruits de son audace et de son enthousiasme, mais aussi de sa patience. Car elle a été malmenée, lundi soir, par une Allemagne rajeunie et orgueilleuse, qui voulait terminer par un résultat positif la pire année de son histoire.
«Montrer notre caractère» «Les Allemands ont été beaucoup plus dangereux que les Français, ils nous ont créé beaucoup de problèmes. Ils auraient dû marquer un troisième but», a reconnu Koeman, qui n'a pourtant pas boudé son plaisir : «Personne ne s'attendait à ce que les Pays-Bas gagnent le groupe. Bien sûr nous ne voulions pas descendre en Ligue B, mais gagner le groupe, c'était un rêve». Car ce sont les jeunes Allemands qui ont fait le jeu pendant 80 minutes, obligeant les «Koeman's boys» à défendre. Après leurs deux buts, ils ont continué à presser, et se sont créé après la pause plusieurs occasions de tuer le match, par Werner (46e et 62e), Sané (72e) ou Schulz (81e). «Ça fait mal», a avoué Toni Kroos, «le résultat ne reflète pas la physionomie du match. Nous n'avons pas su plier la partie, et voilà ce qui arrive». «Nous avons clairement été la meilleure équipe pendant 80 minutes», a dit pour sa part Joachim Löw, «ils n'ont pas eu une seule occasion, ça parle aussi en notre faveur. Mais pendant les dix dernières minutes nous avons vacillé, c'est le prix qu'une équipe jeune doit payer pour accumuler de l'expérience». Les Néerlandais ont effectivement attendu la 78e minute pour se créer leur première véritable occasion : un slalom spectaculaire de Memphis Depay dans la défense allemande, et un tir en angle qui obligeait Neuer à sa première parade. Puis ce fut le miracle des cinq dernières minutes. Promes d'abord, puis le capitaine courageux van Dijk, qui faisaient exploser de joie le carré des supporters «Oranje» venus nombreux à Gelsenkirchen, située à moins d'une heure de la frontière entre les deux pays. Cette jeune et talentueuse équipe néerlandaise continue donc sa route. La Ligue des Nations n'est pas encore une compétition majeure, mais Depay et ses copains de Jong, Babel et autre de Ligt ont pris rendez-vous pour l'avenir.