Löw : «Progresser un peu en attaque» Olsen : «Chapeau aux joueurs !» Un petit tour et puis s'en va ! Avec trois défaites en trois matches, les Pays-Bas, pourtant vice-champions du monde, ont quitté l'Euro par la petite porte dimanche soir. Avec zéro point au compteur, l'équipe qui faisait pourtant partie des favoris au titre, en compagnie de l'Allemagne et l'Espagne a fini dernière du groupe B. Après les qualifications de la Grèce et l'élimination de la Russie, il s'agit de la troisième grosse surprise de la compétition. Le groupe B dit «de la mort» a été fatale aux Bataves, incapables de se comporter en collectif sur le terrain et même en dehors, en quittant l'EURO sans rien prouver et avec un énorme sentiment de gâchis vu la qualité de ce groupe, qui n'a pas réussi à montrer son réel visage, en vous ciblant les causes importantes de cette déroute hollandaise. La «gifle» danoise a fait beaucoup de dégâts Les Néerlandais se sont certainement vus trop hauts dans ce groupe de la mort. Mise à part la présence de la redoutable Allemagne, ils n'imaginaient probablement pas se faire surprendre d'entrée par le petit poucet danois (0-1), et encore moins enchaîner trois défaites d'affilée... Après donc la défaite surprise face au Danemark (0-1), plusieurs joueurs font part de leurs états d'âme. «Je suis déçu et en colère», déclare à l'époque Huntelaar, laissé sur le banc au profit de Van Persie. «Les attaquants auraient dû marquer», affirme de son côté Sneijder, pourtant loin d'être irréprochable sur le terrain. La mauvaise ambiance dans le vestiaire oranje a éclaté au grand public, après pourtant un simple premier revers. Incapable par la suite de tenir tête aux Allemands, malgré une prestation plus au moins honorable, la troisième défaite face au Portugal, dimanche soir lors de la 3e journée du groupe B, a montré toutes les lacunes tactiques et le manque de cohésion collective de cette équipe. Une défense fibrille et une attaque muette Malgré une pléthore d'attaquants (Van Persie, Huntelaar, Robben, Afellay, Sneijder), les Néerlandais n'inscrivent que deux buts en trois matches. Pire, alors que Stekelenburg a été au niveau, la défense néerlandaise encaisse cinq buts. Le 4-2-3-1 adopté depuis 2008 par Marco Van Basten et repris par Van Marwijk a certes fait ses preuves, mais a fini par porter préjudice à son équipe. Il a manqué cette touche de folie qui avait tant réussi aux Néerlandais il y a deux ans. Des joueurs tels que Van Bommel (35 ans) ou même Sneijder n'ont plus les mêmes jambes, et surtout, les adversaires ont eu tout le temps d'étudier un système qui n'a connu pratiquement aucun changement depuis la Coupe du monde 2006. Meilleur buteur d'Arsenal, Robin Van Persie a certes marqué le seul but des Pays-Bas face à l'Allemagne d'une belle frappe du droit, mais il a aussi raté de nombreuses occasions franches dont un face à face devant Rui Patricio face au Portugal. Quant à l'attaquant de Schalke 04, il a tout simplement été transparent malgré seulement une titularisation à son actif, alors que Arjen Robben a fait le même mouvement durant toute la compétition : accélération sur son côté droit avec l'extérieur du pied gauche puis il repique dans l'axe pour tenter une frappe enroulée du pied gauche, qui n'a jamais trouvé la lucarne. En plus d'une attaque muette, la défense n'a nullement montré des signes de sérénité. Avant même l'entame de l'Euro, les derniers matchs amicaux avaient déjà montré des failles dans cette défense : une défaite 3-0 en Allemagne, une autre face à la Bulgarie (1-2) ont mis en évidence des grandes failles dans l'arrière-garde. Qu'il semble loin le temps où Van Bronckhorst, De Boer ou encore Jaap Stam tenaient la défense d'une main de maître. Aujourd'hui, Jetro Willems, plus jeune joueur de cet Euro, a été titulaire lors des 3 matchs des Oranje, Heitinga et Mathijsen n'ont pas été à leur niveau, alors que Van der Wiel n'a pas montré beaucoup de choses, pour mériter rejoindre le Real Madrid ou Chelsea cet été. Le sélectionneur n'est pas le seul responsable, mais... Loué pour son conservatisme et sa gestion des stars de l'équipe avant le début de la compétition, Van Marwijk n'a pas réussi à donner une impulsion collective et à regrouper tous ses joueurs derrière un objectif commun. Résultat, ils se sont tirés dans les pattes, les déçus ne parvenant pas à mettre de côté leur cas personnel (Huntelaar, Van der Vaart). Trois matches, trois défaites, deux buts inscrits et cinq encaissés, le bilan des hommes de Bert Van Marwijk est pathétique. Après les deux premiers échecs de son équipe, le pourtant très conservateur tacticien avait compris qu'il devrait revoir ses plans au moment d'affronter le Portugal. Mais le mal était déjà fait, et ses ambitions offensives revues à la hausse n'ont pas eu l'effet escompté face à une équipe du Portugal auteur de son match le plus convaincant. «Il fallait prendre des risques, a assuré le sélectionneur batave après la rencontre. Mais j'assume la responsabilité de cette défaite.» Revenant sur l'ensemble de la compétition, Van Marwijk a regretté que «certains joueurs» n'aient pas été «en forme». «On n'a pas su reproduire nos prestations du Mondial 2010 car certains joueurs qui font habituellement la différence ne l'ont pas fait cette fois, pour toutes sortes de raisons», a-t-il poursuivi. Une façon polie de mettre le doigt sur le mal qui ronge la sélection néerlandaise, secouée en interne par une guerre des egos, même s'il a une grande part de responsabilité dans la faillite du navire hollandais. Beaucoup d'ego dans le groupe Le groupe de la mort portait très bien son nom pour les Pays-Bas. Entamé de la pire des manières avec une défaite face à l'adversaire a priori le plus faible de la poule, le parcours des Néerlandais se sera finalement achevé par un zéro pointé. Zéro point mais aussi zéro plaisir. Selon Sneijder, lui et ses coéquipiers ont «perdu les automatismes mis en place depuis six ans». Mais plus que des automatismes, c'est bien le rôle de chacune des stars de cette équipe qui doit être pointé du doigt. Les Oranje n'ont pas joué ensemble, et des individualités comme celle de Robben ont trop voulu prendre le jeu à leur compte, ce qui a rendu prévisible chacune de leurs actions. Avec des vedettes en perte de vitesse, un système usé, et un collectif grippé par les egos, les Pays-Bas ont plongé. «Il y a tout simplement trop d'egos», expliquait un Robben assez mal placé pour s'exprimer sur le sujet... «Nous avons perdu trois fois. C'est une réalité difficile à accepter. Il faut oser se regarder dans le miroir. Nous avons tous échoué. C'est difficile de trouver des explications. Parfois certaines choses sont inexplicables.. Il y a des choses qui se sont passées dans le groupe mais nous garderons ça pour nous», a indiqué l'attaquant des Oranje à l'issue de la défaite face au Portugal. La «malédiction» des vice-champions du monde Eliminés dès le 1er tour de l'Euro 2012, les Pays-Bas connaissent la «malédiction» des vice-champions du monde. C'est en effet la troisième fois consécutive que le perdant de la finale du Mondial est sorti dès la phase de poules de l'Euro suivant. L'Allemagne en 2004 et la France en 2008 avaient connu le même sort que les Hollandais. ------------------- Allemagne Löw : «Progresser un peu en attaque» La victoire obtenue dimanche soir aux dépens du Danermark (2-1) permet aux hommes de Joachim Löw de décrocher la première place du groupe B et d'affronter la Grèce en quarts de finale de cet Euro 2012, mais cela n'a pas pour autant rassurer le sélectionneur allemand. «On doit progresser un peu en attaque. Après trois matches difficiles, on va pouvoir se concentrer un peu plus sur notre préparation», a tenu à informer Joachim Löw. Bender : «Pas près d'oublier ce moment» Titulaire en lieu et place de Jérôme Boateng, suspendu pour l'occasion, lors de l'ultime rencontre de l'Allemagne contre le Danemark dans le groupe B de l'Euro 2012, Lars Bender a inscrit le but victorieux de la Mannschaft (2-1). Le latéral droit d'un soir était heureux pour les siens et satisfait de sa prestation après la rencontre. «C'est un jour merveilleux pour moi car j'ai marqué le but vainqueur. On finit premiers du groupe avec neuf points sur neuf, je ne suis pas près d'oublier ce moment», a-t-il confié sur le site de l'Uefa après le match. «On a un super état d'esprit et on a vraiment essayé de marquer ce second but, on ne pensait pas se faire égaliser. Heureusement, on a su les prendre en contre pour mettre ce but. Miro (Klose, ndlr) a parfaitement glissé le ballon et je me suis retrouvé au bon endroit au bon moment», a-t-il conclu. -------------------- Danemark Olsen : «Chapeau aux joueurs !» Battu par l'Allemagne (1-2), dimanche soir, lors de la 3e journée du groupe B, et éliminé de l'Euro 2012, le Danemark aura toutefois vendu chèrement sa peau pour terminer à la 3e place de la poule devant les Pays-Bas, finalistes malheureux de la Coupe du monde 2010 et bons derniers. Morten Olsen, le sélectionneur danois, était fier de ses troupes : «Pour décrocher un nul, il faut bien défendre. On l'a fait, sauf sur le premier but. On a égalisé et on a eu une grosse occasion en seconde période. On a perturbé leur jeu en triangle au milieu. Mais, pour battre une telle équipe, il faut de la réussite et Jakob Poulsen a touché du bois», a-t-il commenté sur le site de l'Uefa, avant de préciser : «Cette équipe a de l'avenir, c'est une certitude. Chapeau aux joueurs, qui ont réussi un très bon tournoi ! Ça s'est joué sur des détails. On a fait honneur à notre drapeau et montré qu'on pouvait en découdre avec les meilleurs.»