Le ministre des Finances explique le retard accusé dans la concrétisation de nombre de projets par le fléau lié aux lenteurs administratives et techniques. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Abderrahmane Raouya, qui s'exprimait, hier, au Conseil de la Nation à l'issue de l'adoption du projet de loi sur le règlement budgétaire 2016, a soutenu que le manque d'assiettes foncières et de bureaux d'études est derrière les retards accusés par nombre de projets. Et pour limiter de l'ampleur de l'autre fléau, celui des réévaluations des coûts des projets, induit justement par ces retards à répétition, le ministre des Finances a annoncé le retrait automatique de tous les projets en retard de lancement cinq ans après leur adoption avec, en sus, le renforcement du contrôle a posteriori. Sur un tout autre plan, le ministre des Finances a fait part du renforcement des effectifs des contrôleurs et des interventions «inopinées» pour les besoins des enquêtes dans les affaires liées à la surfacturation dans les opérations d'importation. La même procédure sera adoptée pour contrecarrer un autre fléau, celui relatif à l'évasion fiscale. Le projet de loi portant règlement budgétaire pour l'année 2016 a été adopté par 99 membres de la chambre basse du parlement (62 présents et 37 par procuration) au bout d'une séance de débats exécutée en un temps record puisque seuls 10 sénateurs ont jugé utile d'intervenir. Un texte qui fait ressortir un montant des recettes de 5 026 milliards de dinars en 2016, soit plus de 6% par rapport à la prévision estimée à 4 747 milliards de dinars, soit une augmentation de 10,13% pour ce qui est des réalisations de 2015 qui ont atteint 4 564 milliards de dinars. Quant aux dépenses finales du budget général de l'Etat, elles ont atteint 6 358 miliards de dinars contre une prévision de 7 984 milliards de dinars (un écart de 1 626 milliards de dinars), soit une baisse de 891 milliards de dinars (12%) en 2015 où il a été enregistré 7 249 milliards de dinars. Le recouvrement de la fiscalité pétrolière était, pour sa part, de l'ordre de 1 807 milliards de dinars en 2016 affectés à hauteur de 1 682,55 milliards de dinars au budget de l'Etat, 98,55 milliards de dinars au Fonds de régulation des recettes (FRR) et 2,67 milliards de dinars à l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). Aussi, la croissance économique a atteint 3,30% en 2016 contre 4,60% prévue dans la loi du même exercice. Un ralentissement que le ministre des Finances explique par la faible performance enregistrée dans les activités hors hydrocarbures, notamment dans le secteur agricole (1,80% réalisée contre 4,70% prévue), le secteur des services commerciaux (2,90% réalisée contre 5,70 prévue) et le secteur de construction et des travaux publics (5% prévue contre 5,90 prévue). Par ailleurs, le secteur des hydrocarbures a enregistré une forte hausse en 2016, avec une valeur de 3 026 milliards DA réalisée contre 2 833 milliards DA prévus dans la LF 2016, enregistrant ainsi un taux de croissance de 7,70%, contre 4,50% prévu dans la même loi, a ajouté le ministre. Concernant le produit intérieur brut (PIB), Raouia a fait état uler ude 14 381 milliards DA en 2016 contre 15 902 milliards DA en 2015, soit un taux de croissance de 2,30%, qui était, néanmoins, au deçà de 4,70% prévu dans la LF 2016. M. K.